2 LES SIGNES DES TEMPS La grande folie En 1933, Eivald Banse, professeur à l’Ecole technique supérieure de guerre de Brunswick, écrivait : < Nous avons, nous Allemands, une croyance inébranlable à la haute valeur morale, à l’utilité profonde de la guerre. Il faut que chacun comprenne qu’elle n’a rien d’extraordinaire, rien de criminel ; elle n’est pas un péché contre l’humanité. Un Etat vit de sa population belliqueuse, et meurt de sa population pacifique. » Celte curieuse déclaration rejoint celle de Joseph de Maistre disant que « la guerre est divine, divine par ses conséquences, divine par ses résultats, dans la gloire mystérieuse qui l’environne ». Des phrases comme celles-là reviennent aujourd’hui à la mémoire, car on ne peut s’empêcher de penser que la guerre, dont les peuples, la plupart des peuples sinon tous, ont horreur, est considérée par quelques hommes, quelques énergumènes, comme le seul moyen adéquat de régler les différends entre nations. Un écrivain bien connu a écrit de longues pages sur la guerre « fraîche et joyeuse » et conclut férocement : «... je veux aider à préparer cette époque, je veux élever des guerriers qui seront dignes des soldats allemands de la guerre mondiale et qui achèveront la tâche que les forces supérieures des ennemis, la longue durée de la guerre qui en est résultée, et l’effondrement de la Patrie nous ont empêchés d’accomplir : la délivrance de l’Allemagne. » Aussi longtemps que des idées semblables ne hantent que quelques cerveaux sans influence, le mal n’est pas irréparable, mais qu’elles s’emparent des chefs de gouvernement et de certains peuples, alors il faut tout craindre. Et c’est malheureusement le spectacle désolant auquel nous assistons aujourd’hui. « Il est clair que le monde moderne, écrit Denis de Rougemont, n’est pas conduit par des raisons, plus ou moins bonnes, mais par des folies qualifiées, adorées comme telles par les masses aussi bien que par le bourgeois. » Nicolas Berdiaeff constate, lui aussi, la herborisation de l’Europe. «Aujourd’hui, écrit-il nous Serment Je n’ai pas fait la « Grande Guerre » J’étais trop jeune pour cela. Mais je me souviens des misères Et des soucis de ce temps-là ! Je me souviens de ces soirs mornes, - Dans le village où je suis né, Où l’on évoquait les batailles En lisant le «communiqué»... Les pauvres vieux hochaient la tête Et se désolaient doucement. Les aïeules filaient la laine Et remuaient l’âtre en pleurant. On parlait des gars du village Partis là-bas un matin d’août, Des braves gars joyeux et sages Disparus Dieu seul savait où !... Je me souviens des jours d’angoisse Quand le facteur au pas boiteux Hâtait le pas devant la porte En détournant des yeux honteux... Je me souviens de ces journées Où maman pleurait doucement, Où je n’osais plus, à l’école, Sauter et courir en chantant. Je me souviens de vos visages, O vous mes bons petits amis Dont on disait que le papa Ne reviendrait plus au pays !... Et depuis ces années maudites, En mon cœur j’ai fait le serment De combattre partout la guerre, L’horrible guerre qui répand Tant de misère et tant de larmes Dans les villages innocents. Georges Riguet. commençons à assister à la barbarisation du monde européen. Après la décadence raffinée qui marqua l’apogée de la culture européenne, c’est le tour de l’invasion de la barbarie.... Le crépuscule tombe sur l’Europe. Les sociétés européennes entrent dans une période de vétusté et de caducité. Un nouveau chaos de peuples pourrait survenir. La féodalisation de l’Europe serait possible. » Ferdinand Buisson dans un discours prononcé à Berlin le 5 octobre 192i, s’écrie : « Encore une guerre comme celle dont nous sortons et c’en est fait de la civilisation ; nous retombons dans la sauvagerie ancestrale, que dis-je '! dans une sauvagerie mille fois pire, puisque toutes les sciences s’évertuent à multiplier dans une proportion inouïe les moyens de destruction. Il ne s’agit plus de la guerre des fusils et des canons : la guerre aérienne, la guerre sous-marine, la guerre chimique surtout, la plus neuve et la plus épouvantable de toutes, c’est la fin, à bref délai, de la société humaine. » Peut-on croire que les hommes se laisseront aller à cette grande folie ? Peut-on imaginer même que des nations qui ont professé durant de longs siècles les principes du christianisme, principes qui, quoi qu’on en dise, répudient la guerre, soient retournées vers la barbarie, vers le culte de la force, vers l’adoration du dieu de la guerre ? C’est pourtant ce qui arrive dans un siècle de lumière où la guerre devrait non seulement être impossible mais impensable. La justice n’a rien à y voir. On ne sert pas la justice en tuant, en écrasant les faibles, en mutilant les libertés, en détruisant les trésors, en accumulant les ruines. Henry Asselin pose la question : « Où commence la civilisation dans un monde qui n’a pas répudié la guerre ? » On frémit en pensant à l’usage que tôt ou tard on fera des armes qui s’entassent dans les arsenaux, lorsque la démence universelle s’exprimera dans des actes monstrueux, désespéré^. Vraiment, Satan est bien le prince de ce monde, et les hommes continuent de crucifier Jésus-Christ. Henri Berger. LES SIGNES DES TEMPS Charles Gerber Les grands signes précurseurs £E temple de Jérusalem domine la ville de sa masse imposante. Ses pierres énormes sem-blént défier les siècles. Tout l’ensemble respire la majesté et la force, la beauté et l’élégance. Les Juifs en conçoivent un légitime orgueil. Le Christ vient d’en sortir. Ses disciples lui en font remarquer les dimensions extraordinaires. « Qu’en penses-tu, Maître ?» Et ils se redressent de fierté. Mais Jésus les déconcerte par sa réponse : « Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Une étrange question Ils se sont tus. Qu’est-ce que le Maître a bien voulu dire ? Le temple serait-il donc un jour détruit ? Mais une telle catastrophe entraînerait fatalement la destruction de toute la terre ! Non, il y a sûrement là-dessous un mystère... Mais, comment le saurons-nous ? Déjà ils ont quitté la ville. Lentement ils gravissent la colline qui conduit au sommet de la montagne des Oliviers. Le Maître s’assied. Tous l’imitent. Devant eux s’étend toute la ville avec son temple magnifique, c’est le moment pour les disciples de poser leur question : « Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » Jésus va leur répondre par un magistral discours dans lequel il annonce toute une série de signes avant-coureurs de graves événements, notamment la prise de Jérusalem — qui aura lieu quarante années plus tard. La destruction de Jérusalem doit être un type de la conflagration finale. Certains signes se réaliseront uniquement au cours de la période qui précède la ruiné de la ville sainte, d’autres uniquement au cours de la période qui précède la fin du monde, d’autres enfin au cours des deux périodes mentionnées. Nous n’avons pas à parler ici des prédictions qui s’accomplirent avant l’année 70 ; nous n’examinerons que celles qui ont trait aux temps qui doivent précéder la fin. Ces prédictions énumèrent quelques-uns des signes précurseurs de la fin. Si nous y ajoutons les prédictions tirées de l’Ancien Testament et celles empruntées à Paul, Pierre, Jacques et Jean relatives à la même époque — toutes également inspirées de Dieu, puisqu’elles sont consignées dans la Bible — nous aurons un ensemble de signes imposant dont l’accomplissement, s’il se produit de nos jours, doit constituer pour nous non seulement une éclatante preuve de l’inspiration des Ecritures, mais un pressant appel à nous préparer en vue du plus grand événement de l’histoire de ce monde : le retour glorieux du Fils. La Nature elle-même participe aux signes précurseurs de la fin de l’économie actuelle. (Ph. Klopfenstein) Il y aura des tremblements de terre Les séismes font partie des signes annonciateurs de la fin du monde. Le violent tremblement de terre de Lisbonne qui eut lieu le 1er novembre 1755, ouvre même la série de ces signes. Et pourquoi ? Les livres de Daniel et de l’Apocalypse prédisent une période d’intolérance religieuse qui doit durer 1260 ans (Daniel 7 : 25 ; Apocalypse 11 : 3 ; 12 : 6, 14), soit, suivant des calculs rigoureusement exacts, de 538 à 1798 de notre ère. Dirigée de la part de « toutes les nations » contre les chrétiens authentiques, cette persécution sera abrégée « à cause des élus » (Matthieu 24 : 22). Or, l’intolérance cessa dès le milieu du xvm* siècle, plus exactement en 1773, grâce à la suppression de l’ordre des Jésuites par la bulle papale du 21 juillet, et surtout à l’influence des philosophes. Jésus déclare : « Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne 4 LES SIGNES DES TEMPS donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel... » (Matthieu 24 : 29.) Le premier de ces signes : l’obscuration du soleil, doit normalement se réaliser entre 1773 et 1798 ; c’est en effet ce qui s’est produit, ce curieux phénomène ayant eu lieu en 1780. L’Apocalypse (6 : 12, 13), dans la vision des sept sceaux, fait précéder ce signe d’un grand tremblement de terre : « Je regardai, quand il [l’agneau] ouvrit le sixième sceau ; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de cuir, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes.» Le grand tremblement de terre de Lisbonne, survenu le 1er novembre 1755, par l’étendue de ses effets — puisqu’il fut ressenti sur la terre entière et qu’en six minutes il fit 60.000 morts — et l’impression qu’il laissa sur tous les esprits, réalise indubitablement cette prophétie. Dans de nombreux endroits on crut la fin du monde arrivée. Voltaire, qui voulait faire jouer à Lausanne une de ses pièces rationalistes dut abandonner le projet, le public s’étant porté vers les églises. Il convint que le jugement dernier venait de passer sur la terre, et écrivit un poème dont voici un fragment : Le passé n’est pour nous qu’un triste souvenir ; Le présent est affreux s’il n’est point d’avenir, Si la nuit du tombeau détruit l’être qui pense. Un jour tout sera bien, voilà notre espérance ; Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. Les sages me trompaient et Dieu seul a raison. ;Les témoignages de l’époque, notamment celui de Hunter (Historical Account of Earthqua-kes, Liverpool, 1756), insistent sur la crainte qu’inspira ce séisme à tous les contemporains. * Le Christ compte les tremblements de terre parmi les signes précurseurs de la fin du monde. « Et il y aura de grands tremblements de terre », dit-il (Luc 21 : 11). Il prévoit leur recrudescence et sa prédiction s’accomplit à la lettre. Voici, à titre documentaire, un tableau, préparé par John Milne et publié par la « British Association for the Advancement of Science », sur le nombre des tremblements de terre qui se sont produits du 1er siècle de notre ère au xix‘ inclusivement — seuls ceux qui ont causé la perte de vies humaines entrent en ligne de compte : 1er siècle 15 11e sii ècle 53 2e » 11 12e » 84 3e » 18 13' » 115 4e » 14 14' » 137 5e » 15 15' » 174 6' » 13 16' » 253 7' » 17 17' » 378 8” » 35 18' » 640 9’ » 59 19' 2119 10e » 32 Le XXe siècle, qui n’est pas encore à la moitié de sa course, a déjà dépassé tous les précédents par la violence et le nombre de ses séis- mes. Jusqu’en 1930, on en comptait plus de 2000. Ceux de St-Pierre de la Martinique (1902), des Indes (1905), de San Francisco (1906), de Messine (1908), du centre de l’Italie (1913), de Java (1919), de Mexico (1920), de Chine (1920 et 1927), du Japon (1923 surtout) sont tristement célèbres. Les catastrophes d’ordre physique deviennent du reste si fréquentes que la S. D. N. et divers Etats ont introduit dans leurs budgets une rubrique pour les calamités publiques. Tout cela indique que notre terre vieillit (Hébreux 1 : 10, 11), et qu’elle marche rapidement vers sa fin. Le soleil s’obscurcira « Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière», avait dit le Christ (Matthieu 24 : 29 ; voir Marc 13 : 24, 25 et Luc 21 : 11, 25). -rées, pour en raréfier la présence sur le marché afin de vendre cher. Folie collective ? Obsession criminelle ? Et l’on nous parle de progrès, parce que, avec les nouveaux moteurs X. N. un avion se payera demain le luxe de faire du 1000 à l’heure... — Ça s’arrangera ! nasillent, pendant ce temps, les perroquets qui nous annoncent que le royaume de Dieu s’étend sur la terre... Sus à l’alcool ! C’est méconnaître les données de la science que de donner aux enfants dans les maisons d’éducation des boissons alcoolisées, même de la bière et du vin. Docteur Noyons. A la suite d’une campagne très pénible que je venais de diriger au Soudan, je renonçai complètement aux vins, liqueurs, bières, etc... et je me mis à l’eau. Je n’ai jamais eu, dans mon existence, une meilleure idée. Maréchal GalUeni. L’alcool est le grand pourvoyeur de la souffrance et de la misère humaine : l’alcool est un des facteurs souverains de la douleur mondiale. Georges Clemenceau. L’alcool est un merveilleux agent de lumière et de force. Ce que nous demandons c’est qu’on en remplisse les lampes, les réservoirs des automobiles, les foyers des chaudières et qu’on ne le verse pas dans les estomacs. Casimir Perier. Inutile, dangereux, coûteux, voilà les trois caractères essentiels de l’alcool. Emile Vandervelde. L’alcoolisme est la principale cause de l’augmentation de la criminalité. Maître Henri-Robert. Chaque débit de boissons est une serre chaude où germent les maladies, le crime, le paupérisme et tous les fléaux qui assaillent l’humanité et la classe ouvrière en particulier. ' Montalembert. Il n’y a pas lieu de vanter les vertus du vin ni de l’alcool. Le pire ennemi est celui qu’on prend à tort pour un ami. Professeur Achard. Savez-vous ce que boit cet homme dans ce verre qui vacille en sa main tremblante d’ivresse ? Il boit les larmes, le sang, la vie de sa femme et de ses enfants. Lamennais. Crime ou folie ? t C’est la question que se pose Jean Grégor dans VAttente du Maître en considérant un des tristes aspects de la. civilisation actuelle : Il y a cinquante ans, quand la récolte du blé s’annonçait déficitaire, C’était la consternation, le pain constituant en France la base de l’alimentation. Cette année de grâce 1939, la récolte du blé s’annonce abondante : c’est une catastrophe, déclarent les grossistes, ces affameurs publics. En Chine, et dans bien d’autres endroits, les gens, par milliers, meurent de faim ; en France même, le pain est de si mauvaise qualité, coupé de féculents, et il est si cher, que Au cours des dernières années, l’Albanie s’est considérablement développée. Voici une ferme moderne, la première du pays comportant un silo (magasin à grains). (Ph. NYT.) LES SIGNES DES TEMPS C’est le nom qu’on a donné à une méthode d’interprétation des Ecritures qui a eu des représentants parmi les Pères de l’Eglise (exemple: le pape Grégoire Ier, auteur des Morales sur le livre de Job), les théologiens luthériens (exemple : Jean de Koch, ou Coccéius, (1603-1669) et les jansénistes. Chez ces derniers, on peut considérer comme le chef de l’école figuriste Jacques-Joseph Du Guet (1649-1733), auteur des Règles pour l’intelligence des saintes Ecritures, Paris, 1716, ouvrage anonyme, réfuté par Martin-Auguste Léonard dans un livre publié sans nom d’auteur, à Paris, en 1727. Du Guet commence par exposer ses règles (pp. 1-194), puis il en fait l’application au retour des Juifs (pp. 195-372). Une série de commentaires de divers livres de l’Ecriture, auxquels a collaboré Jacques-Vincent Bidal d’As-feld (1664-1745), a permis à Du Guet de tirer parti de sa méthode, comme aussi d’en montrer les inconvénients. « Il est incontestable, — a dit Paul Chéte-lat, Etude sur Du Guet, Paris, 1879, p. 105, — que Du Guet est sensiblement porté à anéantir ie sens littéral, et à chercher des allégories dans toute l’Ecriture. » Du Guet attend le retour personnel d’Hé-noc et d’Elie, ainsi que la conversion d’Israël. Toutefois, selon lui, « Israël ne rétablira ni Jérusalem, ni le temple, ni les sacrifices anciens. Il n’en sera plus question... (1) » La prophétie d’Esaïe 14 est appliquée à Rome, persécutrice du Jansénisme : « L’Eglise pourra être persécutée pendant quelques années; mais elle régnera. Babylone sera pendant quelque temps orgueilleuse, pleine de mépris pour le peuple de Dieu, et enivrée du sang des martyrs ; mais elle sera précipitée dans un gouffre, d’où elle ne renaîtra jamais (2). » Les lignes ébauchées par Du Guet furent prolongées par son disciple Jean-Baptiste Le Sesne de Menilles d’Etemare (1682-1770), auteur d’une foule d’ouvrages. « D’Etemare, — lisons-nous dans le Dict. des Hérésies de Migne, t. II, col. 457, — jouissait d’une grande influence parmi les siens ; dans ses discours, dans ses écrits, dans ses conversations, il inculquait son système de figures... » Non content d’espérer la conversion des Juifs, il prédit le rétablissement du temple Israélite. Il insiste sur l’apostasie de l’Eglise et croit que celle-ci sera remplacée par Israël converti. Il croit, avec raison, que la période millénaire, pendant laquelle Satan sera lié, est encore à ve nir, et qu’elle sera inaugurée et terminée par un double avènement du Christ. Sur la Babylone apocalyptique, il s’exprime avec prudence : « La grande Babylone porte le nom de Mgstère sur son front pour marquer que c’est un secret qu’il n’est pas donné à tous de savoir. » Et plus loin : « Ceux à qui Dieu donnera l’intelligence reconnaîtront la bête de l’Apocalypse, la Babylone, celle qui est en esprit une Sodome et une Egypte (3). » Il voit venir le temps où il faudra en sortir (4). Les initiés n’avaient pas de peine à comprendre de quelle Babylone l’auteur janséniste voulait parler. Comme méthode exégétique, le figurisme, qui, croyant retrouver l’histoire de l’Eglise dans celle de l’ancien peuple de Dieu, ne pouvait donner que des rapprochements ingénieux, est condamné. Mais l’effort tenté pour comprendre les prophéties bibliques n’a pas été sans porter quelques fruits. (1) Règles, p. 217. (2) Expi. de la prophétie d’Isaïe, Paris, 1734, t. IV, p. 237. En marge : Apec. 17 : 6 ; 18 : 21. (3) Hist. de la religion, II, 1862, pp. 482, 483. (4) Explication de l’Apoc., Paris, 1866, pp. 385-389. Entretiens bibliques X — L’autre jour vous avez éveillé ma curiosité et je voudrais que vous m’expliquiez pourquoi l’on fête au 25 décembre la naissance du Christ quoique cette date soit inexacte ? — L’origine remonte à la croyance ( n une divinité iranienne et mazdéiste Mithra qui paraît environ cinq siècles avant Jésus-Christ comme Dieu protecteur des Achéménides. Le mithracisme prit une grande ampleur chez les Grecs et tout particulièrement chez les Romains qui lui édifièrent des centaines de grottes, de monuments, et de bas reliefs, et, peu avant notre ère, répandirent ses mystères dans tout l’empire même jusqu’en Bretagne. Le culte principal consistait en sacrifices d’animaux tt parfois d’êtres humains ainsi que dans la pratique de l’astrologie comprenant un culte tout spécial au soleil. Le temple de Baalbek, consacré au soleil fut érigé par Antonin-le-Pieux ; Macirnus prit le nom d’Héliogabale (de Hélios, soleil) lorsqu’il fut proclamé empereur ; Aurélien voulut fonder une religion monothéiste dont le soleil aurait été le centre et il fît édifier un temple au « sol invictus » qui fut inauguré le 25 décembre 274. (lire la suite à la page 12) 7 Alfred Vaucher _e figurisme 8 LES SIGNES DES TEMPS J.-C. Guenin