antres, sans qu'il y elt personne pour la troubler (2 : 13, 12). Ainsi, depuis plus d'un siecle et demi, la puissance assyrienne tyrannisait tout I'Orient, et le peuple de Dieu en fut I'une des principales victimes. Une premiere fois, le Seigneur mit Ninive en garde par le prophete Jonas. Le prophete Esaie dénonca, a son tour, la férocité des Assyriens, en méme temps qu'il avertit son peuple gue Dieu pourrait s’en servir comme d'une verge de sa colere pour chatier les infidélités d’Israel (Esaie 10 : b). C’est ce qui arriva apres |'aposta- sie des dix tribus du Nord. Ce ne fut d'abord qu'une simple incursion avec, comme consequence, une rancon a payer (2 Rois 15:19, 20). Apres une deuxieme invasion, ce fut la déportation d'une partie de la population (2 Rois 15 : 29). Enfin, en 721, la chute de Samarie, la capitale, avec l'exil de ses habitants, marqua la fin du royaume d’lsrael. Le royaume de Juda aurait dd comprendre la lecon. Au contraire, I'infidélité de ses rois fitqu’ils durent, a leur tour, céder aux ambitions de Ninive, en se dépouillant d'abord d'une partie du trésor du temple (2 Rois 16 : 7-11, 18). Vers 701, Sancheérib ravagea une nouvelle fois la Judée, et Ezéchias dut payer une forterancon (2 Rois 18 : 13-17). Puis, dépassant manifestement les limites fixées par Dieu, le conquérant assy- rien vint mettre le siege a Jérusa- lem, n'hésitant pas a prononcer de grossieres insultes a l'adresse du Seigneur. On saitcomment |’ange de |’'Eternel délivra son peuple en frap- pant 185 000 hommes dans le camp de l'armée assyrienne, obligeant Sanchérib a la retraite (2 Rois 18 : 4, 16, 22, 28, 32-37). Enfin, vers 670, mettant le comble a ses crimes, Ninive alla jusqu’au génocide en colonisant la Samarie avec des populations paiennes, dans le but de faire disparaitre les restes du peuple de Dieu (2 Rois 17 : 24-41). C’en était trop. La coupe était pleine, et la patience de Dieu épui- sée. L'heure du jugement de Ninive avait sonné. Et c'est pour I'annoncer que Nahum embouche la trompette des prophetes d’lsraél. Mais a l'in- tention de tous ceux qui espéraient encore en |'Eternel, et selon la signification méme du nom du pro- phete, il lui revenait aussi de procla- mer un message de consolation, une bonne nouvelle de la part de Celui qui a compassion. « Woict ce gua ordoanne sur Minive Eternal C'est dans ce contexte qu'il faut lire cette prophétie. Il ne s’agit plus ici d'un appel a la repentance, comme le fut le message de Jonas. Ce n'est pas davantage une menace conditionnelle, comme le furent tant d'autres prophéties. Cette fois-ci, c'est I'annonce du décret divin a I’égard de Ninive, et rien ne pourra plus en retarder |'exécution. Certes, I’Eternel est lent a la colere, mais // ne laisse pas impuni (Nahum 1 : 3). Ninive sera détruite, car elle a été trouvée trop légere (1: 14). D’ail- leurs, le Seigneur est déja en marche, déclare le prophete dans le magnifique psaume du chapitre premier. ll vient avec puissance pour venger son peuple etrétablir la gloire d’lsraél. C'est en vain que Ninive lui résisterait. Et sans plus attendre, tout au long des chapitres 2 et 3, Nahum pro- clame la délivrance promise. Déja, il discerne sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix (2 : 1). Par anticipation, il invite Juda a féter la victoire, car la promesse est certaine. Déja, il voit le destructeur a I’ceuvre ; mais en vain, Ninive orga- nise la défense. Toutes ses forte- resses sont comme un figuier qu'on secoue ; ses défenseurs, comme des figues trop mares qui ne tiennent plus a I'arbre! Ses guerriers legen- daires ne sont plus que des femme- lettes ! (3: 12-15.) Non content d’annoncer la chute de Ninive, Nahum en décrit les scenes successives. ll le faitavec une telle intensité de viequ'on croirait les revivre. C'est d’'abord une esquisse, en quelques traits de couleurs vives : rouge sang, écarlate, feu, éclair (2 : 4). Puis, emporté par le mouve- ment rapide de la bataille, la courbe d'un char, le grouillement d'une armée qui monte en ligne, et |I'on devine sur les remparts de la ville menacée les regards affolés des défenseurs. Enfin, c'est le moment dramatique entre tous : I'assaut final (3 : 1-3). On entend le bruit lointain d'une armeée qui s’approche : le claguement des fouets, le gronde- Decret divin a I'egard de Ninive