mis un terme aux soucis, aux angoisses, aux souffrances. Personne n’est monté au ciel, a dit Jésus. Ainsi les justes reposent en Dieu. L’exemple de leur vie est comme ces magnifiques lueurs qui eclairent encore la cime des montagnes aprés que le soleil s’est couché. Ils peuvent disparaitre a nos yeux, mais Dieu les contemple déja tels qu’ils seront dans le siecle a venir, a la résurrection : ¢’est pourquoi il se proclame «le Dieu des vivants et non des morts '3 ». En vérité, notre consolation et notre espé- ‘ance ne dépendent pas des relations trompeuses avec les trépassés ; elles puisent leur force dans les promesses immuables de Dieu, qui raménera par Jésus ceux qui sont morts et revétira cette nature humaine d’incorruptibilité et d’immorta- lité au jour glorieux de son apparition et de son regne : « Car il faut que ce corps corrup.ible revéte I'incorruplibilité, et que ce corps moridl revete immortalité '*. » « Nous posons ordinairement la question sous angle de nos désirs sentimentaux, de notre besoin de retrouver ceux que nous avons perdus. Or cet angle n’est nullement celui de la Bible. Car ce revoir des disparus qui fonde la soi-disante espérance chrétienne ne sera donné par-dessus qua ceux qui auront cherché premiérement et uniquement le royaume de Dieu. De grace, lais- sons les choses a leur place et n’embrouillons pas tout. Laissons I’ame immortelle aux paiens, aux savants et a la sagesse de ce monde, et la résur- rection des morts aux croyants et a la folie de Dieu. L’ame immortelle est un de ces avantages naturels que je considére comme des balayures a cause de la connaissance infiniment plus pré- clieuse de Jésus-Christ mon Seigneur. L’immor- talité de ’ame n’est pas un miracle. La résurrec- tion des morts et le retour de Jésus-Christ sont des miracles, que tous les autres miracles ne peu- vent qu'annoncer. Mon ame peut étre immortelle sans l'intervention de Dieu. Mort, je ne puis ressusciter que s’il m’appelle. Résumons donc : Pimmortalité de ame, c’est Iespérance rool’ matique de Dlincrédulité. La résurrection des morts, c’est Pattente certaine de la foi!s.» Si la félicité éternelle est encore dans le futur, elle n'en est pas moins une réalité garantie par la résurrection du Christ. Sensible aux épreuves et aux deuils qui nous frappent si cruellement, Jésus a pleuré en s¢ penchant sur la tombe de Lazare. En face de la mort qui gardait sa victime, le Christ s’est éerié : «Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand méme il serait mort. » La voix puissante du Fils de Dieu qui a fait sortir Lazare du sépulcre raménera « les cap- tifs du pays de l’ennemi» a l’avénement du Seigneur. A ceux qui pleurent, Dieu offre la promesse du revoir. Le retour du Christ et la résurrection constituent la bienheureuse espérance, la clé de voute de la foi chrétienne. « Tout ce que nous 10 possédons dans la foi sera répété dans la vue. Celui qui apparut souvent couvert d’ignominie apparaitra couvert de gloire '®.» Nous verrons Dieu et connaitrons comme nous avons été con- nus. « Alors nous aurons la solution des mystéres, ’harmonie des contrastes, I’inépuisable variété dans la parfaite unité '7. » A Tégard des pécheurs obstinés, ’Ecriture est non moins formelle : par leur endurcissement ils s’exposent a4 perdre ce bien que Dieu leur a confi¢ : la vie. Ils s’acheminent lentement et sii- rement vers la mort définitive, appelée la seconde mort, celle dont ils ne reviendront jamais : « Il n’en est pas ainsi des impies : ils sont comme la paille que chasse le vent. Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement, ni les pécheurs dans 'assemblée des justes. Car Yahweh connait la voie du juste, mais la voie des pécheurs mene a la ruine 's. » Ainsi le mal, cette révolte contre Dieu, disparaitra pour tou- jours. Telle est la solution du probléme de I’Au- dela, solution conforme a la justice, 4 amour, a la conscience et aux plus nobles aspirations de I’ame. Cette espérance soutient le pélerin en route vers sa destinée. Dieu est juste. Il a mis dans nos ceeurs la pensée de l'éternité, et dans l'univers de quoi la satisfaire. ALBERT MEYER. La version de la Bible utilisée dans cet article est celle de I'abbé A. Crampon. Livre de 1’Ecclésiaste 7 : 2. Livre des Psaumes 146 : 3, 4. voir Psaume 39 : 6, 7. 3 Livre du propheéete Esaie 40 : 6, 7. + I... Maillard, Quand la lumiére fut, pp. 13-17. 5 Livre de la Genése 3: 4. 6 « ~~ t Livre de la Genése 2 : 17. Epitre aux Romains 5 : 12. 8 Epitre aux Romains 6 : 23. 9 Premiére épitre a Timothée 6 : 16. 0 Premiére épitre de Jean 5 : 12, I Premiére épitre aux Thessaloniciens 4 : 13. Voir Evangile selon saint Jean 11 : 11. Voir Livre de PPApocalypse 14 : 13. 12 Livre de I’Ecclésiaste 9 : 5, 6, 10. 13 Evangile selon saint Luc 20 : 36. 14 Premicre épitre aux Corinthiens 15 : 53. Voir premiere épitre aux Thessaloniciens 4 : 14-18. 15 R. de Pury, Présence de !I'Eternilé, pp. 133, 134. 16 R, de Pury, ouvrage cité, p. 156. 17 Ed. Naville, La vie éternelle. 18 Livre des Psaumes 1 : 4-6. : Voir Livre du prophete Malachie 3 : 19 ; version Segond 4: 1. Voir deuxiéme épitre aux Thessaloniciens 1 : 6-9. Une foi profonde, invincible, filiale en Dieu, non pas seulement en Dieu créa- teur, mais en Dieu pere, me sauve de toutes les épreuves. C'est dans cette foi que je puise ma sécurité ; et au milieu des tristesses les plus enveloppantes, les plus pénétrantes, je me sens calme, et dans le fond, heureux. — Didon. SIGNES DES TEMPS