4 RENCONTRE AVEC François Mitterrand, Président de la République Française, Jacques Chirac et Michel Debré, candidats aux élections présidentielles de mai 1981. Par le Bureau d'information Adventiste 8 COMPRENDRE Les paraboles du royaume (4) Pour renverser le mal qui fait obstacle à l'établissement de son règne, Dieu inocule les germes du pardon dans la vie des croyants. Par Adi Zurcher 10 LIRE L'évangile de Matthieu Il y a quatre évangiles. Chacun d'eux permet d'éclairer la personne de Jésus d'une lumière particulière. Pour Matthieu, Jésus est le Messie promis à Israël. Par Yvan Bourquin 13 Porté disparu Une histoire surprenante qui met en évidence le caractère réel des manifestations spirites. Par Michel Ballais 15 L'ÉVANGILE ET LA SANTÉ Abstinents ? To be or not to be ? L'alcoolisme est un des plus grands fléaux de la société. Pour le vaincre, faut-il devenir abstinent ? Par le Dr Patrick Guenin 16 Marionnettes en tous genres Que penser des efforts déployés par différentes tendances politiques et aussi religieuses pour établir un gouvernement mondial ? Par Michel Grisier S^5 20 LA BIBLE PARLE Jésus, l'homme vulnérable Jésus n'était pas un Dieu déguisé en homme. Il ne faisait pas semblant d'être homme. Il l'était vraiment. La preuve ? Il était vulnérable : il pouvait être atteint par le mal. Par Bernard Sauvagnat 22 Mots fléchés 23 Quand l'amour déraille Pour beaucoup, le bien, c'est ce que l'on fait par amour. Pourtant, que n'a-t-on pas fait « par amour » ! Alors, quand l'amour déraille, que faire ? Par Yvan Bourquin 25 BIBLE ET ÉDUCATION Tu t'agites ! Tu t'agites ! L'agitation, mal du siècle ?... En tout cas nous la connaissons tous, ne serait-ce que par moments. Comment faire pour la maîtriser et trouver la paix ? Par Florian Sartorio 26 BIBLE ET ARCHÉOLOGIE Des pierres gravées et un texte biblique Un très court texte biblique a reçu trois confirmations et éclaircissements grâce à des découvertes de l'archéologie. Par Orley Berg 27 VÉCU De l'esclavage à la liberté Vers 1820, un esclave africain est mis aux enchères sur un marché du Sud des Etats-Unis... Par Charles Cornaz 29 Gratuit ! Les courriers publicitaires que nous recevons sont pleins d'offres alléchantes. La plupart du temps il faut déchanter devant les faits. Ce n'est pas le cas de l'offre de Dieu. Par Yvonne Lafaye 30 EN PRATIQUE Sectaire ! Vous avez dit sectaire ? Etre sectaire ne veut pas forcément dire appartenir à une minorité religieuse que certains appellent secte. Par Georges Vandenvelde 31 PARMI LES LIVRES Apprendre à prier, de Bernard Bro. Jésus aujourd'hui, historiens et exégètes à Radio Canada. Pour lire l'Ancien Testament, d'Etienne Charpentier. 33 SIGNES DES TEMPS... ... jette un regard sur l'actualité. Photo de couverture : Gamma. Revue bimestrielle fondée en 1876 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : 60, avenue Emile-Zola 77190 Dammarie les Lys, France Tel. (6) 439 38 26 C.C.P. 425-28 G Paris JUILLET-AOUT 1981 Rédaction : Bernard SAUVAGNAT Secrétariat : Hélène PFENNIGER Maquette : Jean BREUIL Pour tout renseignement veuillez consulter nos agences. Europe BELGIQUE, 11, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles 1 FRANCE, 130, boulevard de ('Hôpital, 75013 Paris, et rue du Romarin, Clapiers, 34170 Castelnau le Lez SUISSE, 19, chemin des Pépinières, 1020 Renens/Lausanne Autres continents BURUNDI, Boîte Postale 1710, Bujum-bura CAMEROUN, Boîte Postale 61, Yaoundé CANADA, 940, chemin Chambly, Lon-gueil, P.Q. COTE-D'IVOIRE, Boîte Postale 335, Abidjan CENTRAFRIQUE, Boîte Postale 274, Bangui GABON, Boîte Postale 4074, Libreville GUADELOUPE, Boîte Postale 19, 97110 Pointe à Pitre GUYANE FRANÇAISE, Boîte Postale 169, 97300 Cayenne HAITI, Boîte Postale 28, Cap Haïtien Casier Postal 868, Port-au-Prince HAUTE-VOLTA, Boîte Postale 592, Ouagadougou MADAGASCAR, Boîte Postale 1134, Tananarive MARTINIQUE, Boîte Postale 580,97207 Fort de France MAURICE, 10, rue Salisbury, Rose-Hill NIGER, Boîte Postale 11506, Niamey NOUVELLE-CALÉDONIE, Boîte Pos taie 149, Nouméa RÉUNION, Boîte Postale 922, 97400 Saint Denis SÉNÉGAL, Boîte Postale 1013, Dakar TAHITI, Boîte Postale 95, Papeete TCHAD, Boîte Postale 880, N'Djamena TOGO, Boîte Postale 1222, Lomé ZAÏRE, Boîte Postale 2099, Lubumbashi ABONNEMENTS ANNUELS (6 numéros) France et communauté : 48 F Prix du numéro : 9,60 F Autres pays : 55 F Prix du numéro :11F Copyright by Editions et Imprimerie S.D.T. Gérant : J. Calcia. Dépôt légal 1981, N° 471 La politique devrait être la bonne gestion de la vie des sociétés humaines. Et il y en a besoin ! En effet, les difficultés ne manquent pas : famines, violences, conflits, injustices, oppressions, avec tout leur cortège de misères et de souffrances. Plus que jamais, il faudrait aux leviers de commandes des hommes et des femmes compétents et dévoués aux intérêts de l'ensemble de l'humanité. Mais la réalité est trop différente : la politique est devenue la recherche du pouvoir, avec tout ce que cela implique de luttes partisanes, de mensonges et de tueries, et l'exercice de ce pouvoir, souvent au profit d'un très petit nombre de privilégiés, au détriment de l'ensemble de la population. Cette politique-là ne peut être celle des chrétiens. Elle ne peut même pas obtenir leur soutien. Quand je dis les chrétiens, je ne parle pas des Eglises. Car les Eglises n'ont pas à prendre part à l'action politique, ce n'est ni leur rôle, ni de leur compétence. Quand elles s'en mêlent, elles y perdent leur liberté et deviennent inaptes à leur mission de témoins de l'Evangile de Jésus-Christ. Les croyants, en tant qu'individus, ont à agir pour que le monde devienne plus juste et plus fraternel. Même si leurs espoirs reposent sur la création par Dieu d'un monde nouveau, radicalement différent de celui-ci et où la justice habitera', ils ne peuvent se désolidariser des plus faibles, des pauvres et des opprimés. Mais ils ne peuvent utiliser les méthodes de la politique courante, car jamais, pour eux, la fin ne peut justifier les moyens. De plus, compter sur des changements de structures sociales, par voie de réformes comme par voie de révolution, c'est oublier que le mal a ses racines dans le cœur même de l'être humain. Aussi le croyant ne vise pas un objectif politique, mais évangélique. Il est celui dont l'espérance d'une amélioration durable se trouve dans l'Evangile, puissance de salut pour quiconque croit2, dans la conversion des cœurs par la grâce et l'amour de Jésus. C'est cette grâce-là que le chrétien doit répandre. Il le fait en se mettant au service de tous, de façon non violente, dans tous les pays et sous tous les régimes politiques. Il donne et il se donne, jamais il n'ôte ni ne prend. Sa consigne est dans ces paroles de son chef : Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des peuples les commandent en maîtres, et que les grands personnages leur font sentir leur pouvoir. Mais cela ne se passe pas ainsi parmi vous. Au contraire, si l'un de vous veut être grand, H doit être votre serviteur, et si l'un de vous veut être le premier, 7/ doit être l'esclave de tous. Car le F Us de l'homme lui-même n'est pas venu pour se faire servir, mais 7/ est venu pour servir et donner sa vie comme prix pour la libération de beaucoup d'hommes2. 1. 2 Pierre 3:13. 2. Romains 1:16. 3. Marc 10 : 42 à 45. 3 Rencontre avec les candidats aux élections présidentielles françaises A la veille des élections présidentielles françaises, le Bureau d'information Adventiste (B.LA.) a envoyé une lettre à chacun des dix candidats. Seuls trois d'entre eux ont répondu : Messieurs Jacques Chirac, Michel Debré et François Mitterrand. Ce dernier ayant été élu Président de la République Française le 10 mai 1981, il nous a paru utile de reproduire ici in extenso la lettre du B.LA. ainsi que les réponses reçues. Cette publication voudrait sensibiliser chacun de nos lecteurs sur l'importance de la liberté religieuse garantie, à notre avis, par la séparation nette entre l'Eglise et l'Etat, la liberté d'expression et la liberté d'éducation. Signes des temps n'entend nullement cautionner les prises de position de l'un ou l'autre des hommes politiques dont les lettres sont publiées ici. B.S. Le Mée sur Seine, le 25 mars 1981 Monsieur... A la veille des élections présidentielles, notre Service de presse souhaite informer les lecteurs de nos revues et bulletin de presse, soit, pour la France et les Territoires d'Outre-Mer, plus de cent mille personnes, sur votre position quant aux questions suivantes : 1. LIBERTÉ RELIGIEUSE La campagne des media, conduite contre les groupes religieux extrémistes, englobe, hélas ! toutes les minorités religieuses. On qualifie de secte tout groupe minoritaire. Ce climat nous fait craindre une restriction des libertés religieuses. Il faut punir les escrocs, mais laisser à chacun le droit de pratiquer sa religion dans le cadre des lois du pays. Questions : — La pluralité religieuse pour vous doit-elle être protégée au même titre que la pluralité politique ? — Pensez-vous que l'union d'une ou des Eglises avec l'Etat peut porter atteinte à la liberté religieuse ? — Par conséquent, êtes-vous pour ou contre le maintien de la séparation de l'Eglise et de l'Etat? 2. RADIO ET TÉLÉVISION : LE DROIT D'EXPRESSION ET DE RÉPONSE Nous saluons l'initiative de Tribune Libre sur FR3. Cependant, nous regrettons que l'accès à la télévision et à la radio soit impossible pour les groupes religieux minoritaires. La Voix de l'Espérance diffuse, depuis des décennies, des émissions culturelles et cultuelles sur les stations de radio et de télévision périphériques. Le Secours adventiste mondial a été cité au cours d'un reportage d'Antenne 2 sur les réfugiés du Cambodge (juillet 1980). L'information donnée était scandaleusementfausse et partiale. Aucune possibilité, malgré nos démarches auprès d'Antenne 2, ne nous a été offerte pour donner notre point de vue. Questions : — Pensez-vous que cette situation est normale? — Pensez-vous que chaque groupe cité abusivement à la télévision ou à la radio devrait disposer d'un droit de réponse, comme cela existe pour la presse écrite ? 3. ÉCOLES PRIVÉES CONFESSIONNELLES La transmission des valeurs morales et religieuses a une importance primordiale pour de nombreux parents croyants. Cela est d'autant plus sensible dans une société axée sur le profit et la consommation. Questions : — Pensez-vous qu'un groupe religieux a le droit de disposer d'écoles et de collèges ? — Faites-vous une différence entre des institutions scolaires religieuses et des institutions scolaires privées à but lucratif ? Ces questions ne vous sembleront peut-être pas primordiales à côté des grands problèmes que vous aurez à résoudre. Cependant, elles sont rarement abordées et préoccupent un nombre non négligeable de citoyens. Veuillez agréer... John Graz 4 RENCONTRE AVEC Paris, le 17 avril 1981 Monsieur, J’ai bien reçu votre courrier qui a retenu toute mon attention. Vous me demandez tout d’abord de vous faire part de mon sentiment sur les libertés religieuses et sur les moyens que je prendrai pour leur respect si je suis élu Président de la République. Je considère la séparation de l’Eglise et de l’Etat comme une garantie fondamentale de la démocratie qui ne saurait être remise en cause. Cette séparation me semble de nature à protéger les libertés, notamment religieuses. A ce propos, je ne crois pas utile d’insister sur la situation de certains pays où ce principe n’existe pas et où le droit à l’expression est quotidiennement bafoué. Vous évoquez ensuite le problème de la radio et de la télévision française. Si le suffrage universel me confie la responsabilité de la plus haute charge de l’Etat, je m’attacherai à rénover le service public de la radiodiffusion télévision et à garantir son indépendance à l’égard du pouvoir. A mes yeux il est essentiel que les moyens d’information ne soient aucunement subordonnés au Gouvernement et qu’ils permettent, assurant ainsi véritablement leur mission de service public, à toutes les voix de France de s’exprimer. Enfin, vous m’interrogez sur les écoles privées confessionnelles. Les principes pour l’avenir sont clairs : hostilité à tout monopole d’Etat sur l’Education, liberté de choix des parents, y compris pour ceux d’entre eux qui choisissent l’enseignement privé hors contrat et sans aide publique. Les Socialistes ont toujours indiqué nettement leur préférence pour l’enseignement public, situé au centre d’un espace éducatif ouvert sur la vie, comprenant mouvements et associations divers, et où, précisément, le pluralisme des idées et la liberté des convictions doivent être affirmés et éventuellement organisés sur des bases nouvelles, avec la participation de toutes les cultures et familles de pensée intéressées. Dans cette perspective, si la plus haute charge de l’Etat m’est confiée, j’inviterai le Gouvernement à engager une vaste négociation, décentralisée, en vue de réaliser l’unification progressive en un grand service public de l’Education de l’ensemble des établissements scolaires. Cette négociation sera proposée aux établissements scolaires privés actuellement sous contrat qui l’accepteront. Dans mon esprit, ce grand service public devra être géré démocratiquement par tous les intéressés, ce qui implique des établissements à taille humaine, la participation des familles à la tâche éducative et le droit à l’expérimentation des diverses méthodes pédagogiques. Les droits des personnels seront garantis sans privilège ni sanction. Celles des dispositions de la loi de 1977 dite Loi Guermeur, qui, par rapport à la loi Debré de 1959, aggravent les écarts entre les établissements sous contrat d’association et l’enseignement public, seront abrogées par un projet soumis au Parlement. Quant aux contrats simples qui ne permettent pas à l’Etat d’exercer un contrôle suffisant, nous souhaitons les voir se transformer en contrats d’association. La négociation que je propose ainsi exclut toute spoliation des biens, tout monopole, toute mesure unilatérale ; elle a pour finalité d’apporter à l’ensemble des parents de nouvelles possibilités de choix dans l’intérêt des enfants. Mon intention est d’établir la paix scolaire, non de rallumer des conflits inutiles. Je souhaite qu’on le comprenne, de part et d’autre, dans l’intérêt des enfants et des familles. En espérant avoir répondu à vos questions, je vous prie d’agréer... François Mitterrand 5 RENCONTRE AVEC Paris, le 10 avril 1981 Monsieur, Votre récent courrier a retenu toute mon attention. Pour répondre à vos questions, je vous précise que je suis pour la liberté religieuse qui est une liberté de conscience et l’un des droits essentiels de l’homme. Dans ces conditions il m’apparaît bien entendu important de maintenir la laïcité de l’Etat dans le meilleur sens du mot c’est-à-dire la neutralité au plan religieux. Vous évoquez, par ailleurs, le droit d’expression et de réponse à la radio et à la télévision. Comme vous le savez, les chaînes de télévision et le réseau de radiodiffusion bénéficient de l’autonomie pour organiser leurs programmes. Mais démocrate résolu, je suis partisan de la plus large liberté d’expression, et par conséquent, éminemment favorable à la possibilité pour tous les courants de pensée de s’exprimer à la radio et à la télévision en disposant dans les émissions philosophiques d’un temps de passage raisonnable correspondant à leur représentativité. Je voudrais enfin vous dire que l’Education est une affaire trop sérieuse, trop décisive pour l’avenir du Pays pour rester le champ clos des luttes idéologiques et des querelles de spécialistes. Le temps des guerres de religion est passé. J’appelle tous les Français à se réconcilier autour de l’école, quel que soit son régime ou son niveau, dans le seul intérêt de nos enfants. Il est conforme à la tradition de liberté de la France que l’enseignement privé garde sa place dans le système éducatif, avec son originalité et sa vocation propre, dans le respect des lois fixant les objectifs de l’éducation nationale. Les deux types d’enseignement ne sont pas concurrents mais complémentaires. J’aurai bien sûr maintes occasions, dans les jours à venir, de développer ces sujets et je pense très sincèrement que mes propositions répondront à votre attente. Je vous prie... Jacques Chirac 6 RENCONTRE AVEC Paris, le 9 avril 1981 Monsieur, Vous avez eu raison de m’interroger sur des problèmes que je trouve fondamentaux comme tous ceux qui touchent à la liberté de penser et de croire. La France, dont l’histoire offre malheureusement des périodes de divisions religieuses tragiques, est aussi le pays qui a le plus tenu à affirmer avec solennité et force que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses », « pourvu, ajoute le texte, que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Ce texte paru est celui de la fameuse « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen » adopté par la première Assemblée Nationale Constituante française. Il est tellement ancré dans la conscience publique que la Constitution de la I Vème République en 1946 et celle de la Vème République en 1958 rappellent que le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme. La liberté religieuse est un de ces droits essentiels. Voilà le cadre général dans lequel je tiens à situer ma réponse. La pluralité religieuse, qui est la traduction de cette liberté, doit être respectée et protégée au même titre que la pluralité politique. L’union d’une ou plusieurs Eglises avec l’Etat peut constituer une menace pour la liberté religieuse. Comme notre Histoire, à la fin du XVIIème siècle et à certains égards au XIXème, le montre, c’est principalement pour mettre fin à ces situations ambiguës qu’a été votée en 1905 la séparation des Eglises et de l’Etat à laquelle je suis fermement attaché. Cette séparation, tant attaquée et redoutée par une grande partie des Catholiques, a au contraire montré qu’elle était aussi favorable à la liberté même de l’Eglise qu’aux citoyens et aux groupes. Je ne trouve pas normal que les « mass media » ne fassent pas aux principales tendances religieuses la place qu’elles méritent et particulièrement si elles les mettent en cause dans une émission qui n’a pas été préparée avec les responsables authentiques de l’une d’entre elles. Sans transformer Télévision et Radio en instruments de polémique qui lasseraient vite le public, il me semblerait normal de permettre à une tendance religieuse véritable comme la vôtre, qui n’a donné lieu à aucune des critiques portées contre certaines sectes accusées de ne pas respecter la liberté de leurs membres, notamment les jeunes, de procéder à une mise au point. Le droit de réponse, qui a été minutieusement réglé par la loi sur la presse en vue d’éviter des abus, pourrait être envisagé dans ce cas avec les précautions nécessaires. Je pense que la liberté d’enseignement est aussi une liberté qui doit être respectée. Je l’ai montré, en acte et pas seulement en parole, lorsque j’étais Premier Ministre du Général de Gaulle, en faisant adopter par le Parlement français, la loi du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l’Etat et les établissements privés. Cette loi peut s’appliquer à toutes les écoles privées régulièrement ouvertes, religieuses ou non. Mais elle a eu pour principal motif d’apaiser la querelle scolaire entre école confessionnelle dont elle tendait à préserver le « caractère propre » et école publique dont l’Etat a la responsabilité... Mon intention, qui n’a pas toujours été comprise, était non seulement de donner, dans le cadre de contrats, une aide aux écoles privées le méritant, mais aussi de créer une véritable association entre écoles publiques et écoles religieuses pour la plupart. La loi n’était pas faite pour faciliter la création d’écoles à but purement lucratif. Et son objectif essentiel — la paix scolaire — a été atteint. Il ne faut pas le remettre en cause. Ce serait une faute grave contre la nation. Recevez... Michel Debré 7 (COMPRENDRE") LES PARABOLES DU ROYAUME 4 Dessins tirés de Les Paraboles du Royaume, illustrées par Eugène Burnand, Nancy-Paris-Strasbourg, Berger-Levrault, 1908. DELAVE L'hypocrisie, l'égoisme, l'orgueil sont des germes de mort, des obstacles à l'irruption du royaume de Dieu. Pour les combattre, Dieu inocule les germes de la vie : pardon et service. 8 LES GERMES Aucun barrage humain ne paraît être assez puissant contre le raz-de-marée du mal qui déferle avec de plus en plus de violence sur la terre ! Pourtant, Jésus a prévu que son royaume se développerait dans le monde : tout d'abord dans le cœur de ses disciples et ensuite par le témoignage de ceux-ci parmi les hommes1. Nous comprenons aisément que des attitudes négatives constituent autant d'obstacles à l'entrée dans le royaume de Dieu. Le Seigneur l'a illustré dans plusieurs paraboles : l'hypocrisie religieuse et la propre suffisance dans la comparaison de l'attitude du pharisien et du publicain2, et l'égoïsme dans la parabole du mauvais riche3, pour ne citer que ces deux positions négatives. Il faut, par conséquent, que le futur citoyen se prépare à entrer dans le royaume de Dieu et développe durant son existence terrestre les germes de la vie divine. Le premier et le plus grand élément à cultiver dans sa vie, c'est l'amour. Le Maître a démontré que c'était le commandement nouveau et principal de son enseignement. Cet amour «pratiqué» dans la vie journalière, il l'a mis en scène dans plusieurs paraboles. Pour que l'amour triomphe dans notre vie environnée de haine, il est fondamental que nous sachions pardonner : Alors Pierre s'approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. C'est pourquoi, le royaume des deux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Quand Use mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme 7/ n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu'il avait, et que la dette fût acquittée. Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit : Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. Emu de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. Après qu'il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. U le saisit et l'étranglait, en disant : Paie ce que tu me dois. Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant : Aie patience envers moi, et je te paierai. Mais l'autre ne voulut pas, et 7/ alla le jeter en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait. Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit : Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi ? Et son maître irrité le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur 4. Le pardon mutuel est le facteur déterminant de la vie du chrétien : « Nous devons développer et entretenir notre aptitude au pardon. Celui qui est incapable de pardonner est incapable d'aimer. Il est impossible de seulement commencer à aimer ses ennemis sans avoir accepté d'abord la nécessité, sans cesse renouvelée, de pardonner à ceux qui nous infligent le mal et l'injustice. Le pardon est le catalyseur qui crée l'ambiance nécessaire à un nouveau départ et à un recommencement5.» Il y a mille façons, chaque jour, d'exercer ce sentiment, positivement, dans son foyer et dans la société. C'est le seul moyen existant pour transformer un ennemi en ami. Pour mettre fin à la violence dans le monde, beaucoup esti ment qu'il faudrait une police internationale pour arrêter les conflits entre les nations..., qu'il faudrait renforcer la répression policière..., qu'il faudrait manifester..., acheter un pistolet, un poignard et faire la police soi-même ! Réformer les structures des Eglises, changer les lois sociales ? Jésus a tracé la marche à suivre aux chrétiens dans une de ses plus émouvantes paraboles : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. H tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi-mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva dans ce lieu, Payant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. H s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis, 7/ le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, 7/ tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour6. Qui est mon prochain? Envers qui faut-il pratiquer l'amour ? Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissezceuxqui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les deux7. Toutes les autres méthodes préconisées par les hommes ne sont, à côté de celle de Jésus, qu'un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit3. Adi Zurcher 1. Articles 1, 2, 3. 2. Luc 18 : 9-14. 3. Luc 12 : 13-21. 4. Matthieu 18 : 21-35. 5. Martin Luther King. 6. Luc 10 : 25-37. 7. Matthieu 5 : 44, 45. 8. 1 Corinthiens 13:1. 9 (lïrë) L'EVANGILE DE MATTHIEU Le christianisme est la religion de Jésus, le Christ. Or, pour connaître Jésus et en faire son ami il faut lire les évangiles. Voici quelques pistes de lecture pour le premier des quatre évangiles. N'est-ce pas audacieux de présenter le Christ comme « mon Ami » ? C'est pourtant le Fils du Dieu Très-Haut ! D'emblée, Matthieu me rassure. Le premier titre qu'il décerne à Jésus-Christ ne manque pas de simplicité : il est « fils de... » (avec minuscule). Je le sens donc très proche. Il n'a pas hésité à partager. Comme tous les humains, sans exception, sont des « fils de... », il a accepté lui aussi d'entrer dans cette chaîne. Il commence par nous tendre la main. Quelle chaleur dans ce geste ! Il se veut membre d'un peuple, d'une famille. Pour cela, il se fait tout petit, aussi petit qu'un enfant peut l'être. Il renonce à la majuscule. Jésus et le peuple d'Israël Matthieu, écrivant parmi les Juifs et pour les Juifs (convertis), me montre en mon Ami celui qui réalise pleinement l'attente séculaire de ce peuple. Sa venue a été annoncée de longue date par les prophètes. A travers son oeuvre, les Ecritures s'accomplissent : N'allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abroger, mais accomplir 1. Considérons simplement les récits relatifs à la naissance et à l'enfance du Christ (ils occupent les deux premiers chapitres de l'évangile de Matthieu). A cinq reprises, on trouve une citation de l'Ancien Testament introduite par une formule du genre de celle-ci : Tout cela arriva pour que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète 2. De cette manière sont confirmés la naissance virginale, à Bethléhem, le séjour en Egypte, le massacre des innocents et l'établissement à Nazareth. Ces événements ne sont pas fortuits, ils s'inscrivent dans le vaste ensemble des prédictions faites par l'Ecriture au sujet du Messie. Un autre exemple : au moment où il apprend l'emprisonnement de Jean-Baptiste, Jésus se retire en Galilée. Pour Matthieu, c'est l'occasion de rappeler l'oracle d'Esaïe selon lequel le peuple qui se trouvait dans les ténèbres a vu une grande lumière 3. Marc et Luc rapportent eux aussi le fait, mais sans citer de prophétie pour l'appuyer. D'une manière générale, on peut relever que les deux autres évangiles synoptiques utilisent également l'argument de l'Ecriture, mais dans une mesure moindre. Chez Matthieu, cette manière de procéder devient un trait marquant. Le Christ m'est donc présenté comme le fils de David, c'est-à-dire celui en qui s'accomplissent toutes les promesses faites aux ancêtres. 10 Il est ancré dans l'histoire d'Israël. Il s'inscrit dans la lignée des descendants d'Abraham (voir la généalogie sur laquelle s'ouvre le premier évangile). Il apparaît comme le lion de la tribu de Juda. Cette insistance de Matthieu s'explique si l'on se souvient des destinataires : les judéo-chrétiens. Pour eux, il est important de rappeler que le christianisme ne seveut pasen rupture, mais plutôt en continuité par rapport au judaïsme. Jésus bouscule certaines traditions tout humaines, assurément, mais il démontre un profond respect pour la Loi. Quand il affirme : Vous avez appris qu'il a été dit :... Et moi, je vous dis :... 4, c'est pour donner à l'enseignement de l'Ecriture toute sa portée, toute sa profondeur. Il le mène à son achèvement. Voilà précisément le point sur lequel les chefs religieux de la nation viennent buter. D'où une opposition farouche de leur part, et finalment leur rejet du Messie. Cela se traduit — spécialement dans le premier évangile — par un climat de méfiance et de tension, ou même par quelques touches de violence. Les disciples sont avertis qu'ils auront à comparaître en jugement dans les synagogues. Le Christ annonce la destruction de Jérusalem comme un châtiment. Matthieu souligne également l'origine douteuse des récits qui voudraient faire croire que le corps de Jésus a été dérobé de nuit par ses disciples 5. On sent que les églises de Palestine connaissent de sérieuses frictions avec les représentants du judaïsme. Jésus, le maître de justice Un autre aspect : Matthieu fait oeuvre d'éducateur chrétien (catéchisme). C'est l'enseignement du Christ qui tient la place primordiale. PLAN DE L'ÉVANGILE DE MATTHIEU I - Prologue : les récits de l'enfance 1 et 2 Il - Le ministère public de Jésus 3 à 13 A. Préparation /Jean-Baptiste, baptême et tentation de Jésus 3 a 4 : 11 B. Jésus puissant en œuvres et en paroles 1. Départ pour la Galilée 4 : 12 à 25 2. Sermon sur la montagne 5 à 7 3. Une tournée triomphale 8 : 1 à 9 : 34 C. Les disciples envoyés par le Maître 9 : 35 à 10 : 42 D. Opter pour ou contre Jésus 11 : 1 à 13 : 52 1. En fonction de ses oeuvres 11 et 12 2. En fonction de son enseignement en paraboles 13 : 1 à 52 E. Retour à Nazareth 13 : 53 à 58 III - La passion et la gloire 14 à 28 A. Jésus se retire et fonde /'Eglise 14 : 1 à 16 : 20 Jésus apparaît comme un Maître de justice qui m'apprend une nouvelle fidélité à la loi de Dieu. Le sermon sur la montagne, qui couvre trois chapitres entiers, se termine par une observation significative : Or, quand Jésus eut achevé ces instructions, les foules restèrent frappées de son enseignement ; car H les enseignait en homme qui a autorité et non pas comme leurs scribes 6. Les ennemis du Christ reconnaissent quant à eux, même si leurs propos ne 1. Premier retrait, première multiplication des pains 14 : 1 à 36 2. Deuxième retrait, deuxième multiplication des pains 15 : 1 à 39 3. Troisième retrait, leçon sur les pains 16 : 1 à 12 4. Confession de Pierre et annonce de l'Eglise 16 : 13 à 20 B. Jésus monte à Jérusalem 16 : 21 à 20 : 34 1. Première annonce de la passion 16 : 21 à 17 : 21 2. Deuxième annonce de la passion 17 : 22 à 20 : 16 3. Troisième annonce de la passion 20 : 17 à 34 C. A Jérusalem 21 : 1 à 28 : 20 1. Entrée à Jérusalem 21 : 1 à 22 2. Conflits avec les ennemis de Jésus 21 : 23 à 23 : 39 3. Jugement du monde, discours sur la fin 24 : 1 à 25 : 46 4. Jugement et exécution de Jésus 26 et 27 D. Résurrection et apparitions 28 : 1 à 20 sont pas dépourvus de flatterie, qu'il enseigne les chemins de Dieu en toute vérité 7. La dimension «pédagogique» du premier évangile se traduit pour nous de façon assez directe : quand nous mémorisons certains versets, nous le faisons le plus souvent, sans peut-être nous en rendre compte, en suivant le texte de Matthieu. Ainsi en est-il du « Notre Père» et des béatitudes, pour ne citer que les exemples les plus frappants. 11 CurT) L'enseignement du Christ est en quelque sorte condensé dans cinq grands discours centrés sur le Royaume des cieux : — le sermon sur la montagne (ch. 5-7) permet à Jésus de promulguer le Royaume et sa justice ; — dans le «discours de mission » (ch. 10), il donne des consignes à ses envoyés (les disciples, qui deviennent ici les hérauts du Royaume); — le discours en paraboles (ch. 13) met l'accent sur le mystère du Royaume et illustre sa croissance malgré les obstacles qu'il rencontre de la part des hommes ; — dans le « discours communautaire » (ch. 18), Jésus donne ses instructions au groupe des disciples et esquisse les règles de vie valables pour les « enfants du Royaume » (l'Eglise) ; — enfin, par le «discours eschatologique » ou discours sur les événements de la fin (ch. 24, 25), il souligne la vigilance requise dans l'attente de l'établissement définitif du Royaume. Jésus-Christ est donc bien présenté comme l'inaugurateur de ce Règne, et je suis invité à reconnaître en lui le Roi de gloire. Matthieu le dépeint dans toute sa dignité et sa majesté. le langage du cœur A cet égard, l'apparition de Jésus à ses disciples, à la fin de l'évangile, est très caractéristique : nous sommes déjà en présence du Seigneur glorifié. Dans les autres récits, en particulier ceux de Luc et de Jean, nous assistons à de brèves rencontres du Ressuscité et de ses intimes, rencontres au cours desquelles il se fait reconnaître des siens et leur confère une mission, cela sans avoir aucune apparence de gloire. Chez Matthieu, au contraire, «c'est une irruption subite du Seigneur qui impose sa présence et donne ses commandements. Nulle condescendance, mais l'autorité du Seigneur qui mène désormais l'histoire des hommes 8. » Emmanuel C'est le moment de rappeler que le premier évangile est le seul à nous parler d'un nom que mon Ami devait recevoir : celui d'Emmanuel, qui signifie Dieu avec nous 9. Pourquoi cette mention, au moment où Jésus nous apparaissait précisément dans toute sa gloire et devenait de ce fait moins accessible? La raison en est fort simple. Souvenons-nous de la dernière parole du Ressuscité dans l'évangile de Matthieu \ Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps 10. Avec nous : c'est bien l'Emmanuel annoncé par le prophète Esaïe, le Dieu qui reste avec les siens, qui ne les laisse pas seuls. S'il est une affirmation puissante, réconfortante, une affirmation qui me subjugue et me donne des ailes, c'est bien celle-là : Je suis avec toi tous les jours... La dernière parole de mon Ami : qu'elle est douce, qu'elle est rassurante dans sa simplicité ! Pas besoin d'avoir fait beaucoup de théologie pour comprendre ce langage ! C'est le langage du cœur. Le fils de David, le Roi de gloire, aurait pu garder ses distances pour se faire respecter. Le lion de la tribu de Juda serait facilement parvenu à me maintenir dans l'épouvante. Le maître de justice me domine également de toute sa hauteur. Il est donc normal et légitime que je me prosterne devant lui. Mais le Christ aspire à d'autres liens, à un autre genre de relation, beaucoup plus intime : il me propose sa compagnie, sa présence quotidienne, son assistance indéfectible. Il accepte de me soutenir pas après pas, malgré ma médiocrité, malgré les déceptions renouvelées que je lui inflige. Rien ne le décourage. Parce qu'il est mon Ami. Yvan Bourquin Extrait de Les évangiles, quatre éclairages de Jésus-Christ, S.D.T., 1979. Tous les textes proviennent de l'évangile de Matthieu ; ils sont cités d'après la traduction œcuménique. 1. 5:17 2. 1 : 22; voir aussi 2 : 5, 15, 17, 23 3. 4 : 16 4. 5 : 27, 28 5. 10 : 17, 18; 22 : 6-8; 28 : 12-15 6. 7 : 28, 29 7. 22 : 16 8. X. Léon-Dufour, Résurrection de Jésus et message pascal, éd. du Seuil, Pais, 1971, p. 141 9. 1 : 23 10. 28 : 20 12 La jeune femme s'empara prestement du courrier déposé dans sa k boîte aux lettres. I Une enveloppe attira son atten-Ition : elle portait le cachet du I ministère des Armées... 1 La jeune femme décacheta l'enve-Èloppe, saisit le document placé à l l'intérieur et... demeura interdite, comme pétrifiée ! Inscrits en gros caractères, deux mots venaient d'impressionner douloureusement son cerveau : PORTE DISPARU Au printemps de l'année 1944, l'aviation de guerre anglo-américaine pilonne sans relâche les positions allemandes. Chaque nuit, un déluge de fer et de feu s'abat sur les usines d'armements, les dépôts de munitions, les aérodromes, les noeuds ferroviaires, les routes et les ponts stratégiques du Troisième Reich d'Adolf Hitler. Militairement occupée par l'armée allemande, la France n'est pas épargnée par les bombardements de la Royal Air Force. Au fil des jours, ceux-ci s'intensifient en vue de désorganiser le système défensif allemand. Par souci d'efficacité, ces bombardements sont suivis, assez souvent, d'opérations de parachutages et de commandos. Opérations ayant pour mission d'achever l'œuvre dévastatrice des bombardiers ou de recueillir de précieux renseignements sur les positions ennemies. Au moment où commence notre histoire, les avions de combats britanniques foncent vers les côtes françaises. Dans la carlingue de l'un de ces avions, les parachutistes somnolent, bercés par le ronronnement des moteurs. Yeux mi-clos, l'Ecossais David Mac Donald revoit en pensée Betty, sa jeune épouse, agitant un mouchoir mouillé de larmes. Chaque fois qu'il part en opération, il en est ainsi. Lorsqu'il revient, sain et sauf, Betty ne peut pas s'empêcher de verser de nouvelles larmes. Des larmes de joie cette fois ! Dans la pénombre, David esquisse un sourire. Attendri. En s'allumant, un voyant ramène David à la réalité : l'avion approche de l'objectif. Située à quelques kilomètres à l'intérieur des terres, une batterie allemande occupe une position stratégique de premier ordre. Dotée de canons de 150, elle constitue un danger permanent pour les navires de guerre anglo-américains croisant au large. La position doit être neutralisée, les pièces d'artillerie mises hors d'usage, les casemates et abris bétonnés détruits. Tel est l'ordre donné par le commandement. Pendant près de deux mois, le bataillon de parachutistes auquel appartient David a répété inlassablement son attaque. Les hommes se sont exercés de jour, puis de nuit, jusqu'à ce que le scénario compliqué de l'assaut soit connu de chacun sur le bout du doigt: chacun connaît le chemin qu'il doit suivre, le rôle qu'il doit jouer. Soudain, une explosion toute proche secoue l'appareil dans lequel se trouve David. Une seconde, puis une troisième explosion suivent : les canonniers allemands viennent de repérer les avions britanniques à la verticale des côtes françaises. Pour éviter le feu de la D.C.A. allemande, plusieurs pilotes se livrent à des manœuvres acrobatiques, créant un désordre indescriptible dans les carlingues. Lourdement chargés, les paras basculent les uns sur les autres. Arrivés au-dessus de l'objectif, quelques-uns éprouvent beaucoup de difficultés à s'extraire des appareils et sautent à retardement. David est l'un de ceux-là... Au sol, il faudra près de deux heures au chef de bataillon pour regrouper ses paras éparpillés dans la nature. David n'a toujours pas rejoint son bataillon lorsque celui-ci s'élance à l'assaut de la position allemande. L'affaire est rondement menée. En quelques minutes, les Allemands sont mis hors de combat, sans grande résistance. Les paras vainqueurs détruisent les pièces d'artillerie et font sauter les casemates. 13 elle reconnaît la voix et les expressions favorites de son mari disparu Mission accomplie, les hommes se replient silencieusement en direction de la mer, en se faufilant à travers les positions ennemies. Peu avant l'aube, un navire de guerre anglais est chargé de récupérer les rescapés de l'expédition. Il faut faire vite pour être au rendez-vous à l'heure fixée. Dans ces conditions, impossible d'attendre David et les quelques parachutistes n'ayant pas rallié le gros de la troupe... Plus long que prévu, le retour s'effectue sans histoire. A peine débarqué en terre anglaise, le chef de bataillon se précipite au service où sont reçus et décodés les messages radio émis depuis le sol français. Apparemment tous les égarés ont donné signe de vie. Tous, sauf David. Dans les jours qui vont suivre, tout sera mis en œuvre pour localiser David. Sans succès. En dépit des recherches, David demeure introuvable. Quelques semaines plus tard, Betty Mac Donald reçoit une lettre officielle lui annonçant la disparition présumée de son mari. La disparition de David est une épreuve douloureuse pour Betty. David était tout pour elle. Elle ne vivait que pour lui. Sans David, la vie a perdu tout intérêt pour Betty ! Déprimée et sans énergie, la jeune femme vit repliée sur elle-même, loin de son entourage. Ses amis, eux, ne l'abandonnent pas. Ils ne manquent pas une occasion de lui témoigner leur sympathie. Ils se multiplient sans compter pour lui rendre la vie plus douce. Pour lui faire oublier son infortune et lui redonner goût à la vie. Peine perdue ! Betty demeure inconsolable. Comme tous les Ecossais, les amis de Betty sont tenaces. Ils n'entendent pas rester sur un échec. Un soir, après s'être concertés, ils proposent à Betty de venir avec eux: ils ont décou vert un homme capable de communiquer avec les morts. Si par ce médium Betty parvenait à entrer en relation avec son cher disparu, pensent ses amis, la vie de la jeune femme en serait sûrement transformée. Et chacun d'insister auprès d'elle pour que l'expérience soit tentée. Après quelques hésitations, Betty accepte de suivre ses amis. A partir de ce moment-là, la jeune femme va vivre une expérience étonnante. Au cours de la séance spirite, une apparition en tout point semblable à son mari va se matérialiser sous ses yeux. Elle va reconnaître immédiatement la voix de David et ses expressions favorites. Pendant un long moment, ils vont bavarder ensemble comme autrefois. Et Betty va être profondément émue quand l'apparition abordera les sujets personnels et les aspects intimes de leur vieà deux. Dans l'esprit de Betty, tout doute a disparu. C'est David qui se tient là, debout devant elle ! David qui est mort et qui vit désormais dans l'au-delà... Quelques mois plus tard, imaginez le choc éprouvé par cette femme lorsque son mari se présente devant elle, sans être annoncé ! En bonne santé et plein de vigueur, il n'avait même pas été blessé au cours de l'opération de commando ! Bien entendu, il ignorait tout des faits s'étant déroulés en son absence, au cours de la séance spirite. Cette histoire authentique relate une expérience où la tromperie satanique apparaît clairement. De temps en temps, Dieu déjoue ainsi les plans de Satan pour que l'homme puisse identifier, à coup sûr, l'auteur de la supercherie. Celui qui se fait passer pour Marie, mère de Jésus, à Lourdes ou à Fatima. Celui qui apparaît à La Mecque sous les traits du prophète Mahomet. Celui qui apparaît à Benarès sous la forme d'un vénéré gourou depuis longtemps décédé... La Bible contient une vérité totalement délaissée par les hommes du vingtième siècle : le sommeil des morts. Dans l'inconscience totale, ...les morts ne savent rien ... et ils n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil, précise le texte biblique (Ecclésiaste 9 : 5, 6). Vous pouvez lire la Bible de la première à la dernière page, vous ne trouverez aucun croyant authentique adressant une prière à Dieu en faveur des morts ou adressant une requête à un mort en faveur des vivants (Esaïe 8 : 19). Une exception à la règle : Saül, le premier roi d'Israël. Mais son audace lui coûta la vie ! Saülmourut, indique le récit biblique, parce qu i! se rendit coupable d'infidélité envers K Eternel, dont H n'observa point la parole, et parce qu'il interrogea et consulta ceux qui évoquent les morts. (1 Chroniques 10:13.) Le sommeil des morts est une vérité essentielle que bouddhistes, chrétiens, hindouistes et musulmans continuent à ignorer: Satan en profite astucieusement pour berner les uns et les autres. Au moyen de manifestations para-normales, de faits surnaturels, de miracles et de guérisons faussement attribués à Dieu. D'après la Bible, Satan était à l'origine un être céleste doué d'une vaste intelligence, doté de pouvoirs étendus (Ezéchiel 28: 11-19; Esaïe 14: 12-14). Lorsqu'il a voulu supplanter Dieu et gouverner l'univers selon ses conceptions, il a perdu la position privilégiée qu'il occupait auprès de Dieu. Mais, il n'a pas perdu tous ses pouvoirs, ni son intelligence, ni sa puissance extraordinaire. Divers récits bibliques montrent que Satan peut déclencher la foudre, la tempête ou la maladie (Job 1 : 6-19 ; 2 : 1-7). Il peut prendre l'apparence d'une sainte femme ou 14 d'un prophète décédé pour tromper plus aisément les croyants (1 Samuel 28: 1-20). Il peut se déplacer à une vitesse qui défie l'imagination, faire des miracles, produire des visions, se matérialiser ou se dématérialiser, citer faussement la Bible pour appuyer ses théories trompeuses (Matthieu 4: 1-11). Tapi dans l'ombre, Satan épie l'homme. Il observe avec précision son caractère, sa tournure d'esprit, ses capacités, ses points faibles. Pour chaque individu, il élabore une stratégie spécifique. Une stratégie qui vise à éloigner l'être humain des vérités bibliques sans que celui-ci s'en aperçoive ! Une stratégie à mille facettes, susceptible de captiver le pauvre et le riche, le savant et l'ignorant, le réaliste et le sentimental, l'idolâtre et le déiste, le matérialiste et le mystique, l'athée et le croyant. Une stratégie séduisante qui mène à la mort éternelle tous ceux qui se laissent piéger sans réagir. Selon les prophéties bibliques, nous sommes à la veille de la plus grandiose offensive de séduction de tous les temps. Offensive qui atteindra le monde entier ... par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité, pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas ouvert leur cœur à l'amour de la vérité qui les aurait sauvés. (2 Thessaloni-ciens 2 : 9, 10; voir 1-12.) Pour déjouer les pièges de Satan, il est nécessaire d'ouvrir son cœur à l'amour de la vérité. Il faut s'en tenir résolument aux enseignements de Jésus-Christ. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, dit Jésus au croyant attentif, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. (Apocalypse 3 : 10.) Michel Ballais L'EVANGILE ET LA SANTE Dr Patrick Guenin Abstinents ? To be or not to be ? Voilà la grande question ! Dans notre précédent article, nous dénoncions en vrac les erreurs de notre civilisation dans la vie quotidienne. En tête de liste, nous parlions de l'usage habituel de toxiques, la toxicomanie en somme. Il ne s'agissait pas des drogues type haschisch ou héroïne, qui restent un phénomène marginal bien qu'envahissant, mais des toxiques « admis » : je veux parler du tabac et de l'alcool. Peut-on, doit-on être abstinent? Pour le tabac, il semble que la cause soit entendue. On ne saurait fumer modérément, c'est la loi du tout ou rien ! Beaucoup de chercheurs s'accordent à dire que ce n'est pas la quantité de tabac fumé qui compte, mais notre propre sensibilité à celui-ci qui provoque des dégâts (cancers, maladies cardio-vasculaires, maladies de l'appareil respiratoire). On peut donc — et l'on doit — s'abstenir de fumer si l'on veut rester en santé. C'est un concept maintenant bien établi — depuis peu il est vrai. Souhaitons que les autorités politiques, médicales et morales de nos pays en soient suffisamment convaincues pour travailler dans ce sens. En ce qui concerne l'alcool, le problème est perçu différemment. Etre abstinent — c'est-à-dire ne boire aucune boisson alcoolisée — est mal accepté. Trop de tabous, trop d'habitudes, trop d'intérêts s'opposent à cette position, que l'on considère comme extrême et inutile. Et c'est ainsi que nous n'avançons guère pour résoudre notre problème. La commission du professeur Jean Bernard1 avec toutes ses propositions viendra-t-elle à bout de ce véritable fléau dans notre pays, qui détient le record du monde de consommation d'alcool ? Je ne le crois pas tant qu'il n'y aura pas un groupe important de personnes de tous milieux qui seront abstinentes. Ne pas boire d'alcool — outre les bienfaits que cette attitude apporte — devrait être pour beaucoup d'adultes un moyen d'exprimer un exemple : prouver qu'il est possible de vivre parfaitement heureux sans absorber de l'alcool. Cette attitude devrait être valorisée dans le grand public et l'on devrait apprendre aux jeunes que cela est non seulement possible, mais mène vers un mieux vivre. Tant que toutes nos célébrations familiales, professionnelles, sociales se feront invariablement autour d'un «vin d'honneur», on ne pourra empêcher les plus faibles ou les plus fragiles d'entre nous de risquer l'alcoolisme. En pratique, que faire? Dans nos soirées, nos cocktails, servir aussi des boissons sans alcool, ne pas accepter que l'on ne serve qu'un quart de «rouge» dans nos cantines, nos hôpitaux, nos restaurants, comme c'est encore trop souvent le cas. Ne pas accepter que l'on serve des boissons alcoolisées dans les restoroutes, même aux repas, etc. Faut-il rappeler que des études épidémiologiques faites aux Etats-Unis sur un groupe de population composé d'abstinents (ni alcool ni tabac) montrent que l'espérance de vie passe de 71 à 77 ans chez les hommes2 ? Ne pas boire d'alcool, ne pas fumer, c'est possible, c'est souhaitable, en fait c'est se sentir bien, c'est vivre mieux et plus. Pourquoi pas vous ? Dr Patrick Guenin 1. Cette commission a été nommée à la demande du président de la République française, et a soumis au gouvernement, en juin 1980, un « Plan décennal de lutte contre l'alcoolisme». 2. Etude faite sur 50 000 membres de l'Eglise adventiste en Californie. 15 marionnettes entons genres.. Un regard indiscret sur les dessous de l'histoire contemporaine. Il y a toujours en coulisse quelqu'un pour tirer les ficelles... Il y aura toujours l'histoire officielle écrite pour justifier ceux qui la font... et les «dessous» de cette histoire. «Dessous» taillés dans une étoffe d'intérêts financiers, de volonté de puissance et d'intrigues occultes. C'était la constatation faite par la Bible, déjà, en rapportant les mésaventures d'un Joseph en Egypte, ou d'un Daniel à Babylone. Rien de nouveau sous le soleil ! Depuis quelques années on s'aperçoit que les événements que nous vivons et subissons sont manipulés par des organisations occultes et toutes-puissantes... Petit à petit des informations filtrent et éclairent la scène mondiale d'une' lumière inquiétante. En mai 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans l'exaltante ambiance de ceux qui rêvent de rebâtir un monde sur ses ruines fumantes, naquit une organisation occulte fondée sur l'idée d'un messianisme humanitaire et d'un froid réalisme financier : le « Council on Foreign Relation» — (C.F.R.) (Conseil sur les relations étran gères), organisme fondé par Edward Mandell House, conseiller du président des Etats-Unis, Woodrow Wilson. Ce C.F.R. tend à devenir, depuis, le véritable gouvernement invisible des Etats-Unis. Son but : instaurer un « Nouvel Ordre Mondial» menant à un gouvernement universel sous obédience américaine grâce à une «révolution silencieuse ». En 1927, cette société est prise en main par la famille Rockefeller et, depuis 1933, toute élection présidentielle aux Etats-Unis est contrôlée 16 par ce club. Aucun secrétaire d'Etat, de la Défense, du Trésor, aucun ambassadeur important, aucun chef de la puissante C.LA. n'est choisi hors de son sein... La montée du nazisme allemand s'est effectuée grâce à l'appui de cette organisation qui finança Hitler par l'intermédiaire d'une banque de Zurich. Les résultats ne furent pas ceux que l'on attendait1 ! A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le C.F.R. négocie par l'intermédiaire de F.D. Roosevelt les accords de Yalta et le partage du monde avec l'U.R.S.S. En mai 1954 naît l'équivalent européen du C.F.R. : la « Conférence de Bilderberg». Créée par le prince Bernhard des Pays-Bas sur les instructions de la famille Rockefeller, cette association est animée par un des plus subtils agents des Rockefeller, Joseph Retinger, un immigré polonais. Le 23 octobre 1973, le C.F.R. désire élargir son influence et inclure dans son jeu la prodigieuse puissance économique du Japon. C'est alors la création de la «Trilatéral Commission » (Commission trilatérale : U.S.A., Europe, Japon). Le club des pays développés, club qui s'est réuni autour du 20 juin 1980 à Venise. A la tête de la «Trilatérale» : David Rockefeller, président de la «Chase Manhattan Bank». Depuis, se dessine un pouvoir inquiétant, pendant « capitaliste» du Politburo soviétique. Cette commission, forte de quelque 290 membres, reçoit les financements des fondations Rockefeller, Ford, Carnegie, Coca-Cola, Kettering de Dayton, etc. Elle reçoit l'appui des syndicats les plus puissants des Etats-Unis (A.F.L.-C.I.O., U.S.W.A., U.A.W., etc.), des meilleurs instituts de recherche (Massachusetts Insti-tute of Technology, Harvard David Rockefeller F.D. Roosevelt Z. Brzezinski University, Hoover Institute, Brookings, Rand Corporation, Club de Rome etc.), soutenue par les plus puissants des mass media (New YorkTimes, C.B.S., Time, etc.)2. Le cerveau politique actuel de cette commission est un réfugié polonais, Zbigniev Brzezinski, conseiller et maître à penser de l'ex-président Carter — qui, ceci dit en passant, fait aussi partie de cet organisme. Autres membres célèbres de la «Trilatérale»: Henry Kissinger, W.F. Mon-dale, Cyrus Vance, Harold Brown, P. Earnke et... George Bush, l'actuel vice-président des Etats-Unis! Sans oublier les plus éminents hommes politiques d'Europe et du Japon 3 ! Leur plan d'action tient en trois points : 1) déstabiliser le monde entier, 2) le ruiner par l'inflation et le chômage, 3) installer sur les ruines le « Nouvel Ordre Mondial » avec un contrôle économique et un nouveau système financier universel « fondé sur les seules données délivrées par la technologie et l'électronique ... permettant aux sociétés avancées d'accentuer leur irrésistible progression. Au bout de quoi, les pays développés finiront par s'intégrer au sein d'une communauté globale, fruit d'intérêts destinés à se recouper4. » Et nous voyons sous nos yeux incrédules se dérouler les deux premiers points de leur plan : ruiner le monde par l'inflation et le chômage... 1) Déstabilisation de l'Asie avec le « lâchage » des pays du Sud-Est asiatique, de Formose, de l'Iran au Moyen-Orient, déstabilisation en Afrique avec aussi l'abandon de l'Ethiopie, de l'Angola etc. « Il est vrai que les démocraties ne réagissent aux situations de crise que 17 ...et installer sur ses ruines un Nouvel Ordre Mondial lorsque celles-ci sont devenues catastrophiques. C'est pourquoi il est nécessaire de dramatiser quelque peu la situation politique afin que les solutions nécessaires puissent être appliquées5.» En fait de « drames » nous sommes gâtés par ces messieurs ! 2) Nous voyons la montée de l'inflation, ce moyen légal de ruiner et voler les épargnants par l'« érosion monétaire», alors que les grandes banques s'enrichissent fabuleusement en fabriquant de la monnaie « factice » grâce aux « droits de tirage spéciaux» du Fonds Monétaire International (F.M.L). Le résultat en est un contrôle plus efficace de l'économie et du crédit mondial3. Ce groupe ne voit pas dans le communisme un péril majeur, mais plutôt un partenaire économique intéressant avec qui on a d'ailleurs partagé le monde à Yalta: «Les anticommunistes se révèlent plus dangereux que les communistes 6. » (Z. Brzezinski) 3) Reste à voir venir l'instauration du Nouvel Ordre Mondial garantissant à chacun « le développement économique global conjoint à la défense des droits de l'homme. ... Pour la première fois dans l'histoire, tous les peuples sont actifs et doivent être écoutés dans leur lutte pour le progrès humain. C'est la mission de l'Amérique d'en prendre la tête et elle le peut mieux que tout autre 4. » (Z. Brzezinski) N'est-il pas frappant de constater le parallélisme entre ces déclarations et le texte de l'Apocalypse de Jean (13: 11-15) ? Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon. Elle exerçait toute l'autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête dont la blessure mortelle H. Kissinger G. Bush avait été guérie. Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait. Et H lui fut donné d'animer l'image de la bête afin que l'image de la bête parlât. Dieu dévoile ici la main qui tire les ficelles et anime l'image de la bête : ces organisations occultes camouflées sous une peau d'agneau ! Très curieusement, en face de cette monstrueuse puissance supranationale se présente un autre organisme lui aussi à vocation universelle et aspirant à faire régner la paix dans le monde : l'Eglise catholique romaine. A la tête de ces deux organisations, deux hommes de dimensions mondiales, deux « leaders venus du froid»: Zbigniev Brzezinski et Karol Josef Wojtyla, pape Jean-Paul II, tous deux polonais. Devant l'offensive de charme tous azimuts déployée par le nouveau pape avec un succès incroyable, on peut se demander comment va réagir le politburo des banquiers? Le considéreront-ils comme un rival à évincer ou au contraire l'homme providentiel, « le dernier bastion de l'universel et le guide de l'humanité» (Michel Poniatowski) ? Le journal genevois «La Suisse», du 8 juin 1980, titrait un de ses articles : « Le pape au pouvoir » et d'évoquer la candidature possible de Jean-Paul II comme premier président mondial... Une idée qui fera son chemin, un indice prophétique à surveiller de près ! Face à ces ambitions humaines, la Bible nousdonne les indications suivantes : 18 — Il n'y aura pas de cinquième empire mondial instauré par la volonté humaine (Daniel 2 : 31-45). — Toutefois les chefs d'Etat essaieront de réaliser l'unité politique du monde (Apocalypse 17 : 12, 13). — Lorsque les hommes se diront : « Maintenant règne la paix ! Maintenant nous sommes en sécurité », précisément alors, subite et imprévue, la catastrophe fondra sur eux... et aucun n'échappera. (1 Thes-saloniciens 5 : 3, 4, transcription moderne par Alfred Kuen.) Le processus de la mondialisation sera mis en place jusqu'à un certain point, puis Dieu interviendra, comme à la tour de Babel. Le royaume de justice et de paix ne sera ni capitaliste, ni marxiste, ni romain. C'est le Christ lui-même qui viendra restaurer une terre ravagée à plaisir par la cupidité, la soif de pouvoir et la cruauté des hommes s'imaginant être les maîtres du monde. Que faire en attendant ce jour ? Puisque cet univers doit être ainsi détruit, combien vous devez vous efforcer de rester attachés à Dieu et de mener une vie qui lui soit entièrement consacrée. (2 Pierre 3: 11, transcription A. Kuen.) Michel Grisier 1. Revue Memopress, n° 4,1979, p. 2, éd. Emil Rahm, 8215 Hallau, canton de Shaffouse, Suisse. 2. Po/itisches Lexikon, vol. I, n° 2, article «Trilatéral Commission», éd. Code, 9490 Vaduz, principauté du Liechtenstein. 3. Revue Impact, mai 1980, p. 16, éd. Hugo Buchser, 4 rue Tour de l'Ile, 1 204 Genève, Suisse. 4. La Révolution Technétronique, par Z. Brzezinski, éd. Calmann-Lévy, Paris, 1970. 5. Article de Z. Brzezinski dans la revue Foreign Policy (organe officiel du « Council on Foreign Relation »), numéro de l'hiver 1974-1975. 6. Article de Z. Brzezinski dans le journal Time, numéro du 26 avril 1976. « Comprends-tu ce que tu lis ? » ment pourrais-je comprendre, si personne ne me l'explique ? Actes des Apôtres 8: 30 et 31. Réponses à des questions de lecteurs à propos de textes ou de sujets bibliques d'intérêt général. Le païen, c'est-à-dire celui qui n'a pas eu la possibilité de connaître le salut que Dieu offre, peut-il être sauvé? Sinon, comment comprendre Romains 2: 14 et 15? — M. G.R., F-45220 Châteaure-nard. A la fin du chapitre premier de son épître, Paul a montré que les païens sont condamnés par les jugements de Dieu. Dans le deuxième chapitre, il montre que la connaissance de la loi révélée de Dieu ne permet pas d'être acquitté par Dieu, mais que la mise en pratique fidèle de cette loi le permettrait. Il en conclut que les Juifs sont tout aussi coupables que les païens. Dans les versets 14 et 15, Paul dit: «Quand les païens, sans avoir de loi, font naturellement ce qu'ordonne la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, eux qui n'ont pas de loi. Ils montrent que l'œuvre voulue par la loi est inscrite dans leur cœur ; leur conscience en témoigne également ainsi que leurs jugements intérieurs qui tour à tour les accusent et les défendent. » Il explique que l'on peut, sans connaître la loi révélée, savoir que Dieu nous condamne. En effet, chacun a une conscience qui, de temps en temps, approuve son comportement, mais qui aussi le réprouve souvent. C'est pourquoi, aux yeux de Dieu, il n'existe pas un seul homme juste (cf. Romains 3 : 9, 10, 26). Il n'y a qu'un seul moyen de bénéficier du salut: accepter l'offre gratuite faite par Dieu en Jésus-Christ. Aussi, la tâche du missionnaire — et tout chrétien en est un — est-elle de faire connaître Jésus. Paul ne répond pas directement à votre question. Pourtant, on peut, me semble-t-il, déduire de son raisonnement que tous les hommes ont la possibilité de connaître le salut. D'autre part, tous les croyants ont le devoir de se mettre au service de Dieu pour que par eux il fasse connaître le salut en Jésus. Ceci étant dit, ajoutons simplement que le désir que vous exprimez de voir le salut offert à tous est un désir motivé par l'amour. Or, Dieu a encore plus d'amour pour ceuxqui ignorent son salut que nous n'en avons. Faisons-lui donc confiance, il veut et il peut sauver. 19 uestions T T • «Comprends-tu mbhques Jésus, l'homme vulnérable Jésus de Nazareth fut un homme, un grand homme. Pour le croyant, qui accepte letémoignage des auteurs du Nouveau Testament, Jésus est Dieu, Dieu fait homme. Admettre qu'un homme, fût-il grand, est une incarnation de Dieu est un acte de foi. Mais admettre que l'homme Jésus nefutqu'un semblant d'homme, un Dieu déguisé en homme, est une aberration. Si certains croyants à travers les siècles ont eu cette conception, les contemporains de Jésus, eux, ne s'y sont pas trompés. Jésus était complètement homme. Il ne faisait pas semblant de l'être, il l'était vraiment. Là encore la Bible parle avec clarté. De chair et de sang L'auteur de l'épître aux Hébreux, après avoir dit que les hommes sauvés par Jésus sont les enfants que Dieu lui a donnés, écrit : Puisque les enfants, comme H les appelle, sont de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux et a participé à la nature humaine. ...H devait devenir en tout semblable à ses frères, afin d'être leur grand-prêtre fidèle et plein de bonté dans son service devant Dieu, pour que les péchés du peuple soient pardonnés. Et maintenant, Hpeut venir en aide à ceux qui sont tentés, parce qu'il a été tenté lui-même et qu'il a souffert. (Hébreux 2:14, 17 et 18.) Ainsi Jésus a été totalement assimilé à l'humanité, il ne s'est pas contenté de prendre un masque d'homme. Un peu plus loin le même auteur continue : Nous avons ... un grand-prêtre souverain qui est parvenu jusqu'en la présence même de Dieu : c'est Jésus, le Fils de Dieu. Nous n'avons pas un grand-prêtre incapable de souffrir avec nous de nos faiblesses. Au contraire, notre grand-prêtre a été tenté en tout comme nous le sommes, mais 7/ n'a pas commis le péché. (Hébreux 4 : 14 et 15.) L'apôtre Paul partage ce point de vue lorsqu'il écrit : H [Dieu] a condamné le péché dans la nature humaine en envoyant son propre Fils, qui est venu avec une nature semblable à la nature pécheresse de l'homme pour enlever le péché. (Romains 8 : 3.) Des tentations spéciales Les évangiles rapportent en effet que Jésus a été tenté. L'épître de Jacques définit ainsi le processus de la tentation : Un homme est tenté quand 7/ est attiré et pris au piège par son propre mauvais désir ; ensuite, le mauvais désir conçoit et donne naissance au péché ; et quand le péché est pleinement développé 7/donne naissance à la mort. (Jacques 1 : 14 et 15.) Ainsi, il est clair que Jésus pouvait être atteint par de mauvais désirs. C'était un homme vulnérable. Les évangiles ne s'arrêtent que sur des tentations spéciales. 1. Jouer à Dieu L'évangile de Matthieu rapporte la première tentation en ces termes : Après avoir passé quarante jours et quarante nuits sans manger, Jésus eut faim. Le diable s'approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de se changer en pains.» Jésus répondit: «L'Ecriture déclare : L'homme ne peut pas vivre de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce. » (Matthieu 4 : 2 à 4.) L'homme qu'est Jésus ne veut pas se laisser entraîner à jouer à Dieu. Même s'il est Fils de Dieu, il est là pour être homme et ne veut pas se sortir des difficultés de la vie humaine par des moyens dont l'homme ordinaire ne dispose pas. 2. Faire sensation Alors le diable l'emmena dans la ville sainte, le plaça au sommet du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car F Eternel déclare : „Dieu donnera des or des à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains pour que tu ne te blesses pas le pied contre une pierre. " Jésus lui répondit : «L'Ecriture déclare aussi : „Ne mets pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. " » (Matthieu 4 : 5 à 7.) Jésus refuse de faire du sensationnel sous prétexte que Dieu serait comme une assurance tous risques le rendant invulnérable. 20 3. La tentation du pouvoir Le diable l'emmena encore sur une très haute montagne, lui fit voir tous les royaumes du monde et leur grandeur, et lui dit : « Je te donnerai tout cela, si tu te mets à genoux devant moi pour m'adorer. » Alors Jésus lui dit : « Va-t-en, Satan ! Car l'Ecriture déclare : „Adore le Seigneur ton Dieu et ne sers que lui seul !" » (Matthieu 4 : 8 à 10.) Jésus refuse de défendre ses idées en s'appuyant sur le pouvoir politique. Pour lui, les méthodes fortes des hommes sont diaboliques. Seule la méthode divine de l'humble service des hommes est compatible avec l'adoration de Dieu. radio Les émissions Spécial Jeunes Radio, des émissions religieuses pas comme les autres. — Chaque dimanche matin à 7 h 30 G.M.T. sur 31 m O.C. 9660 Khz : Michel et John. — Chaque soir de 18 h à 19 h G.M.T. sur 49 m O.C. 6210 Khz : Trois pas vers le ciel. — Bruxelles : le lundi de 1 8 h à 21 h, le samedi de 1 5 h à 18 h (heures locales) sur Radio-Maranatha, F.M. 102,2 Khz. Vainqueur du mal L'évangéliste Luc conclut son récit des tentations par ces mots : Après avoir achevé de tenter Jésus de toutes les manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à une autre occasion (Luc 4:13). Le premier round est terminé, Jésus est sorti vainqueur de ces trois assauts du mal. Pour Luc, le dernier assaut fut donné au moment de la plus profonde souffrance physique et morale. ... // [Jésus] se mit à genoux et pria en ces mots : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. (Luc 22 : 41 et 42.) Tenté de renoncer face à l'agonie, Jésus triomphe en s'en remettant entièrement à la volonté de Dieu. Celuiquiapudire: Qui d'entre vous peut prouver que j'ai péché ? (Jean 8 : 46) est présenté comme n'ayant fait aucun mal. H n'a pas commis de péché, dit l'apôtre Pierre, on n'a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche. Quand on l'a insulté, H n 'a pas répondu par l'insulte ; quand H a souffert, H n'a pas formulé de menaces, mais H s'en est remis à Dieu qui juge avec justice. (1 Pierre 2 : 22 et 23.) L'un des criminels crucifiés à ses côtés dit à l'autre : Pour nous, cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes ; mais lui n'a rien fait de mal. (Luc 23 : 41.) L'homme vulnérable a vaincu. Il peut donc être notre sauveur. Bernard Sauvagnat Pour tous renseignements : Spécial Jeunes Radio La voix de l'Espérance B.P. 7 77350 Le Mée sur Seine Cours par correspondance : — gratuit — 26 leçons — au rythme de chacun — un seul livre nécessaire : la Bible (un exemplaire en édition courante sera envoyé sur demande pour un prix modique) Pour la France : La Voix de l'Espérance B.P. 7 77350 Le Mée sur Seine Pour la Belgique : La Voix de l'Espérance 11-13, rue Ernest Allard 1000 Bruxelles Pour la Suisse : La Voix de l'Espérance 19, chemin des Pépinières 1020 Renens Pour le Luxembourg : La Voix de l'Espérance B.P. 2439 Luxembourg 21 MOTS FLÉCHÉS BIBLIQUES par Sylvestre Thème : L'immoralité au temps de la fin Sache que, dans les derniers jours, 7/ y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels. ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là. 2 Timothée 3:1-5. 22 Que les personnes de bon goût se rassurent : il ne sera pas questions ici des éternels «problèmes du couple». L'adultère (et tout ce qui s'y rapporte) jouit déjà d'une publicité suffisante autour de nous QUAND L AMOUR sansque nousy ajoutions notre voix. L'amour qui retiendra notre attention, aujourd'hui, ce n'est pas Eros mais Agapê, la« charité ». Oui : elle aussi peut dérailler ! DERAILLE Le bien ? c'est ce que l'on fait par amour. Le mal ? ce que l'on fait sans amour. Cela ne suffit-il pas ? Y a-t-il une autre morale ? L'éthique de situation Il y a quelques années, en lisant« Dieu sans Dieu » (le livre explosif de l'évêque anglican John A. T. Robinson), j'avais été frappé par sa présentation séduisante de la morale chrétienne. Au lieu de la fonder sur la Loi, l'ordre ou la conscience, sur des «valeurs universelles», Robinson la réduit à un seul grand principe : l'amour. Tout ce qui va dans le sens de l'amour vrai doit être accepté comme authentiquement chrétien. L'amour est, selon cet auteur, le seul principe qui puisse nous permettre de trancher, dans chaque situation, ce qui est bien. On aboutit ainsi à une «morale de situation» radicale : elle ne comporte aucune prescription — sauf l'amour. Quel progrès par rapport à la vieille morale traditionnelle avec son cortège de défenses et de tabous ! Enfin de l'air ! Enfin une obéissance qui n'a plus rien de servile ! Et cette «nouvelle morale» va tout à fait dans le sens du Nouveau Testament : Celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements : Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ... L'amour est donc l'accomplissement de la loi'. Toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même 2. Nous avons donc suffisamment de garanties. D'ailleurs, pour nous rassurer, Robinson ajoute que ses propos sont loin d'inciter les hommes au relâchement ; bien au contraire : la nouvelle morale est finalement plus exigeante que l'ancienne, dans ce sens qu'elle va plus loin et ne se satisfait pas de réponses toutes faites. Par exemple, à un jeune homme cherchant à savoir pourquoi les relations préconjugales sont déconseillées, on demandera : «Aimez-vous vraiment la jeune fille avec laquelle vous les envisagez ?» Il est invité à se rendre compte que s'il ne l'aime pas profondément, son acte est immoral ; en revanche, s'il l'aime, son amour même le conduira au respect, et il ne prendra aucune liberté avec elle. Que nous faut-il de plus ? Des fruits amers J'ai déchanté en me rendant compte de toutes les conséquences qui découlent de cette «morale de situation»... Le principe de Jésus \ C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez3, s'applique ici plus que partout ailleurs. Voici en effet où l'on en arrive, une fois les prémisses posées — et acceptées : « C'est bien l'amour-agapêqui guida le président Truman lorsqu'il décida d'employer la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki, seul moyen d'en finir avec une guerre qui risquait de durer 23 fort longtemps, et donc de faire beaucoup plus de victimes 4. » Premier choc. Maintenent que nous connaissons mieux les effets terribles de la radioactivité sur l'organisme, ce jugement hâtif et téméraire nous fait frissonner. «Hiroshima » et « l'amour-agapê », voilà deux mots qui hurlent en présence l'un de l'autre... Mais ce n'est pas tout. Fletcher, l'un des promoteurs de ('«éthique de situation», poursuit sur sa lancée: «Une femme allemande emprisonnée par les Soviétiques, à l'issue de la seconde guerre mondiale, se trouve séparée de son mari et de ses enfants. Elle ne serait rapatriéequ'au cas où elle se trouverait enceinte. Elle demande alors à un ami allemand, emprisonné avec elle, de lui faire un enfant. De ce fait, elle est libérée et peut rejoindre sa famille. Il découle de cette illustration que l'adultère ne peut être massivement réputé immoral, ni par conséquent être condamné sans réserve5. » Je vous laisse apprécier... Aucune élévation, aucune noblesse dans ces exemples, en particulier dans le second. On a l'impression de se frayer péniblement son chemin dans la boue. En tout cas, on est loin de la morale du Christ ! Comment s'expliquer cette déviation ? Le point de départ semblait absolument dans la ligne du Nouveau Testament, et le « point de chute » en est si éloigné!... Que s'est-il produit pour que l'on en arrive là ? Quel vent capricieux a poussé à la dérive la belle embarcation de Fletcher, Robinson et consorts? Il serait utile d'avoir à ce sujet des idées plus précises. L'origine des distorsions Un jour, un tempérament généreux s'est trouvé dans une circonstance dramatique où il fallait agir sans perdre un instant. Déjouant toute attente, « ils » étaient là. « Ils », c'étaient les ennemis, un groupe d'hommes en armes et prêts à tout. Le moment n'était plus aux conciliabules. On aimait le chef, celui sur lequel «ils» cherchaient à mettre la main. Pour lui, on irait jusqu'au bout. Il suffisait qu'il dise un mot, un seul, et ce serait l'affrontement sanglant. Ce mot, il s'est bien gardé de le prononcer. Mais il n'a rien dit non plus en sens contraire. Un terrain idéal pour les partisans de la «morale de situation »! Il faut agir, et il n'y a aucune Loi pour indiquer la voie à suivre, «aucune prescription — sauf l'amour»... Pierre s'est effectivement décidé sur la seule base de son amour pour Jésus. Il a choisi de frapper, et de son glaive il a coupé l'oreille droite de Malchus, le serviteur du grand prêtre. La méthode de la dissuasion. Elle n'a toujours pas passé de mode. Discutable? Soit. Mais du moment que Pierre agissait par amour, il se trouve justifié aux yeux de la « nouvelle morale » ! Malheureusement pour lui, Jésus paraît plutôt partisan de l'ancienne — celle qui s'exprime en termes de principes. Ecoutez plutôt la triple réponse par laquelle il a coupé court à l'action violente de son disciple 6 : 1 ) Tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Autrement dit : « Ne va pas déclencher une escalade de violence. Souviens-toi de la manière dont j'ai vécu, cherchant toujours à désarmer la haine par l'amour. » 2) Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père ? Ce qui signifie : «Tu es courageux, mais tu ne vois pas clair. Tu te crois indispensable, avec ton épée dérisoire, alors qu'il me suffirait de dire un mot pour être délivré à tout jamais de mes ennemis. N'y a-t-il pas de ta part un sérieux manque de foi — et une bonne dose de présomption ? » 3) Comment donc s'accompliraient les Ecritures? En d'autres termes : « Tu t'abuses, Pierre : tu ascruqueton heure était venue, celle de l'acte héroïque, alors que c'est mon heure qui est là, celle de l'Obéissance. » Jésus reprochait une seule chose à l'amour de son fougueux disciple : il n'était pas éclairé. Pierre aurait dû l'être, et sur trois plans : il suffisait d'attendre les instructions de son Maître (point 2), de garder son exemple à l'esprit (point 1 ) et de se rappeler l'enseignement des Ecritures (point 3). Telles sont, d'après le Christ, les boussoles qui empêchent l'amour de dévier, les aiguillages grâce auxquels il partira sur la bonne voie, sans dérailler. « Afin que tu voies » Nous retombons exactement sur l'une des critiques les plus sérieuses que l'on peut faire à la «morale de situation» : l'amour, s'il n'est pas éclairé, porte en soi le meilleur et le pire, le ciel et l'enfer; il convient de le soutenir par une foi préalable en certaines valeurs qui nous sont révélées. Autrement, il laisse le terrain libre à tous les débordements. Nous nous trouvons ici en présence de deux conceptions de l'homme. Ou bien il est seulement « souillé » par le mal, mais pas totalement corrompu, et alors il sait par lui-même ce qu'il convient de faire pour montrer à Dieu son amour et son attachement ; ou bien il est si radicalement pécheur qu'il ignore la meilleure manière de les lui témoigner. 24 Les vrais principes de psychologie se trouvent dans les saintes Ecritures. (Ellen White) Jésus a pris position : nous sommes aveugles, et pourtant nous nous flattons de voir, ce qui l'empêche encore d'intervenir. Nous sommes donc dans les ténèbres. Aussi nous conseille-t-il d'acheter de lui un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies 7. Hélas ! ce verset, si souvent cité, ne signifie plus grand-chose pour nous. Il fait partie des «vérités reçues» — celles qui ne nous inquiètent plus ! Toute la morale de situation vient buter contre ces mots : ... afin que tu voies. Notre amour tâtonne. Notre cœur tortueux nous fait dévier sans cesse. Il a besoin d'un guide. Dieu nous l'a donné : ce sont elles [les Ecritures] qui rendent témoignage de moi3. Quand elles sont lues dans cet esprit, elles ne sont plus ressenties comme un ensemble de prescriptions, mais comme une lettre d'amour. Une lettre qui nous oriente vers l'Amour, le seul qui ne dévie jamais. Yvan Bourquin Tu t'agites ! Tu t'agites ! 1. Romains 13 : 8-10 2. Galates 5:14 3. Matthieu 7 : 20 4. Ch. Lejeune, L'amour et la loi, Lausanne, éd. L'Age d'Homme, 1977, p. 29 5. Exemple cité par Ch. Lejeune, Idem, p. 33, 34 6. Matthieu 26 : 52-54 7. Apocalypse 3:18 8. Jean 5 : 39 Photos : p. 5, B. Barbey/Magnum - p. 6, Bulka/Gamma - p. 7, J. Chatin/Gamma -p. 17, IPS p. 18, IPS, P. Bresse/Gamma - p. 26, Giraudon - p. 28, R. Viollet Le verbe agiter dérive du latin agere, qui signifie faire. En effet, l'agitation se traduit par l'activité, mais une activité fébrile, souvent désordonnée, qui sort de son cadre légitime pour devenir une fin en soi. Lorsque l'on parle d'agitation, on pense de suite à ceux qui, à l'image des hommes d'affaires, se plaignent continuellement de manquer de temps, qui sont pris dans un tel tourbillon d'activités qu'ils n'ont même pas un instant pour réfléchir calmement, pour prendre du recul, ce qui fait de leur vie une perpétuelle bousculade. Tendues, nerveuses, crispées, esquissant un sourire qui bien souvent semble forcé, ces personnes agitées deviennent inaccessibles, même aux membres de leur famille. Tout dialogue véritable est alors voué à l'échec. Il existe bien sûr d'autres manifestations de l'agitation, plus cachées et plus feutrées. Mais toujours les relations humaines en sont affectées, et une communion authentique s'avère impossible en raison de l'indisponibilité des interlocuteurs. Dans de telles conditions, les contacts humains demeurent superficiels, et la vie sociale tourne vite au dialogue de sourds. Nos sociétés semblent de plus en plus agitées. Le phénomène s'étend et devient universel. Partie des villes, l'agitation a gagné les campagnes et les sociétés les plus stables. Aquelles causes attribuer ces faits ? Le sentiment populaire incrimine le mode de vie actuel, conditionné par la science et la technique, et orienté vers la recherche de l'efficacité. C'est lui qui, selon cette opinion, serait à la racine de cette fièvre qui affecte les individus et les sociétés. Sans vouloir minimiser cette explication, elle ne semble pas suffisante pour rendre compte totalement de ce phénomène. Le couple science-technique qui a engendré la révolution industrielle serait-il vraiment responsable de l'agitation frénétique du monde moderne ? En d'autres termes, serait-ce la cause première? La plupart des psychologues ne le pensent pas, mais attribuent à ce facteur «exogène» un rôle aggravant. Qu'est-ce donc qui pousse les hommes à remplir à tout prix les moments de loisir de leur existence, les empêchant de méditer, d'être face à eux-mêmes ? Serait-ce l'ennui? la peur du vide? la peur de se retrouver seuls avec leurs problèmes non résolus, avec leurs conflits intérieurs plus ou moins conscients ? Pascal a dit que « le malheur des hommes tient au fait qu'ils ne savent pas demeurer seuls dans leurchambre ». L'agitation serait-elle donc une tentative d'échapper à ses vrais problèmes, tentative plus ou moins consciente? Viktor Frankl, psychiatre viennois de réputation mondiale, explique ce mode d'existence frénétique que nous nommons agitation comme un essai d'autoanesthésie, l'homme prenant la fuite devant un vide intérieur et, ce faisant, il se jette dans un tourbillon d'activités factices. Ces «activités factices» serviraient donc à masquer ce désert spirituel intérieur, cette angoisse existentielle, et seraient, selon l'alternative posée par Pascal « se convertir ou se divertir», une forme particulière de «divertissement». Dès lors, si l'agitation traduit l'angoisse, elle est comme celle-ci, vieille comme le monde. Serait-ce pour fuir l'angoisse que Caïn, après le meurtre de son frère, se lance dans la construction de la première ville (Genèse 4 : 17) ? Le Nouveau Testament nousfournit un cas typique d'agitée, celui de Marthe. Elle se plaint de ce que sa sœur Marie ne lui vient pas .en aide, et le Seigneur lui répond : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et du t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. (Luc 10: 41, 42.) Pour Marthe, l'accessoire lui faisait perdre de vue le «nécessaire», c'est-à-dire l'essentiel. L'agitation nous rend incapables de prendre du recul à l'égard des choses et du monde et de distinguer l'important du secondaire. Si donc nous voulons maîtriser cette agitation intérieure dont nous sommes tous victimes à des degrés divers, il nous faut d'abord prendre conscience de notre état et ne pas nous mentir à nous-mêmes en trouvant mille prétextes à notre fièvre d'activité. Puis, courageusement, il nous faut affronter cette agitation avec l'aide divine en ne reculant pas devant la perspective d'un face à face avec nous-mêmes, grâce à la solitude, à la méditation et à la prière conçue comme une écoute de Dieu. Nous pourrons alors, comme Marie, recevoir la paix que le Christ désire communiquer à tout homme, cette paix qui est le seul véritable antidote à ce mal si contagieux de notre siècle. Choisissons donc la bonne part ! 25 Art assyrien : Sargon II, roi d'Assyrie. DES PERRES GRAVEES ET UN TEXTE BIBLIQUE Une lecture rapide d'Esaïe 20 : 1 et 2 n'offre apparemment d'intérêt que parce qu'elle permet de connaître l'époque à laquelle le prophète Esaïe reçut un message particulier. Cependant, les découvertes archéologiques nous donnent trois exemples d'inscriptions anciennes qui confirment ou éclairent ce texte biblique : L'année de son arrivée à Asdod, le Tartan envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, combattit Asdod et s'en empara. C'était l'époque où l'Eternel avait parlé par l'intermédiaire d'Esaïe, fils d'Amots. H avait dit : Va, détache le sac de tes reins et ôte tes sandales de tes pieds. H fit ainsi, marcha nu et déchaussé. Le roi Sargon Le texte spécifie que le roi d'Assyrie se nommait alors Sargon. Pendant des siècles ce texte fut le seul connu dans toute la littérature à mentionner le nom de ce roi. C'est pourquoi plusieurs savants doutaient de son existence même et donc de l'exactitude du texte biblique. La vérité fut mise en évidence dans des circonstances très intéressantes. Le déchiffrement de l'inscription trilingue de Behistum (un dur labeur accompli en une dizaine d'années par Henry Rawlinson et achevé en 1845) 26 rendit possible la lecture de l'ancien langagecunéiformede Mésopotamie. Ceci déclencha un intérêt particulier pour les ruines des anciennes civilisations de Mésopotamie, et le gouvernement français envoya Paul-Emile Botta à Mossoul comme consul de France, mais avec la consigne d'y entreprendre des fouilles. Arrivé en 1840, Botta passa ses deux premières années à fouiner dans les boutiques et à faire du porte à porte pour se procurer tous les objets antiques possibles. Finalement, il se mit, avec une équipe d'ouvriers, à creuser le remblai voisin de Kuyunjik. Il croyait que c'était le site de l'ancienne Ninive. Après plusieurs mois de fouilles infructueuses, son intérêt se porta vers la colline de Khorsabad à une vingtaine de kilomètres au nord. Là, ses efforts furent récompensés dès le début. Il mit au jour des grands murs couverts de curieux bas-reliefs. Enthousiaste, il fit parvenir la nouvelle à Paris et au monde, disant : « Je crois être le premier à avoir découvert des sculptures qui peuvent être datées de l'époque où Ninive atteignit son apogée.» Les fouilles continuaient à produire des résultats spectaculaires. Botta était persuadé d'avoir déterré l'ancienne Ninive. Son rapport fut publié en 1849, en cinq volumes intitulés « Monuments de Ninive ». Mais Botta s'était trompé. Lorsqu'on put lire les inscriptions qu'il avait exhumées, on se rendit compte qu'il s'agissait de la ville de Dur Sharrukin, c'est-à-dire «forteresse de Sargon», car c'est là que ce roi avait établi son palais. Ainsi Sargon II, roi d'Assyrie, avait bel et bien existé. C'était le premier exemple d'une ancienne inscription confirmant ce texte biblique. Aujourd'hui, on peut voir de vastes bas-reliefs, d'immenses taureaux ailés et d'autres restes du palais de Sargon dans les grands musées du monde, en particulier au Louvre, à Paris. De l'esclavage à la liberté Vers 1820, aux Etats-Unis, une mise aux enchères suscita un intérêt particulier. On vendait des esclaves noirs, hommes et femmes, attachés chacun à un pieu. L'opération commença. L'un après l'autre changèrent de propriétaire. Chaque fois, le Noir était détaché et suivait son nouveau maître. Bientôt, tous furent vendus. Cependant, un homme restait encore. Torse nu, il exhibait la musculature d'un fort gaillard. Il n'était plus tout jeune, avait l'air aussi intelligent que dur et méchant. « Dix dollars, première. » Le Noir dit entre ses dents : «Je ne travaillerai pas!» Vingt, trente, cinquante, cent dollars... Le prix montait et ses déclarations allaient de pair : «Je ne travaillerai pas ! » Deux cents, trois cents et même cinq cents dollars furent offerts. A ce moment l'adjudication tomba. L'homme était vendu. Un cri terrible sortit de la bouche du colosse : «Je ne travaillerai jamais ! » L'acquéreur blanc, jeune encore, s'approcha, aligna les cinq cents dollars, délia son homme et alla prendre place avec lui dans un break. Un autre Noir dirigeait l'attelage... Et l'on partit. Le maître et l'esclave assis côte à côte ne disaient mot. Après un long parcours, le maître étendant son bras dit : « Regardez là, on voit nos champs. » Le Noir ne broncha pas, prostré. Plus loin : « On aperçoit notre ferme...» Le Noir leva un œil. Arrivé dans la cour, le maître l'invita : « Venez, allons visiter la maison. » On passa à la cuisine puis à la salle à manger. Une grande table avec toile cirée blanche et des fleurs. «Voici votre place. Quand vous entendrez le gong, vous viendrez pour le repas. » De sa vie, le Noir n'avait jamais mangé à table. On passa au salon. Au premier étage, la chambre des maîtres, celles des enfants, puis celle d'un travailleur... «Voilà votre chambre.» Un lit, tout un mobilier. (Jamais il n'avait dormi entre deux draps !...) « Quand le gong se fera entendre, vous descendrez pour le repas. — Mais j'ai dit que je ne voulais pas travailler», dit le Noir. Il y eut un silence. Le Blanc, regardant son homme avec bonté, lui dit : «Savez-vous combien j'ai payé pour vous? — Cinq cents dollars. — Valez-vous autant que cela ? — Oh ! non, je ne suis plus jeune et j'ai un fichu caractère. Non ! je ne vaux pas cinq cents dollars ! » Encore un silence. Avec les yeux pleins d'affection, le maître reprit : «Si j'ai versé cinq cents dollars, ce n'est pas pour que vous soyez mon esclave. Vous êtes ici à la maison. Vous êtes libre de partir quand vous voudrez. Ici, il n'y a ni clôture, ni chien dressé. Vous êtes chez vous. Venez pour le repas quand frappera le gong. » Un long silence, éloquent, s'établit entre les deux hommes. De grosses larmes coulèrent sur les joues du Noir... « Je suis votre esclave pour toujours ! Qu'est-ce que je peux faire ? — Si cela vous fait plaisir, vous pouvez sarcler et désherber parmi les dahlias. » L'homme, sans tarder, se mit au travail, de tout son cœur. Un Noir du voisinage vint à passer, vit le nouveau venu, l'interpela et lui dit: «Tu travailles trop! Tu es un esclave. A quoi bon te donner tant de peine ? Tu n'en auras rien de plus.» Le travailleur, se redressant, lui dit : « Mais moi, ce n'est pas la même chose. Je suis ici à la maison, pas forcé de travailler. J'aime mon maître et j'ai choisi de rester ici. » Jésus a payé pour nous libérer de l'esclavage du péché, non cinq cents dollars seulement, mais par le sacrifice du Calvaire (1 Timothée 2 : 5, 6 ; Romains 5 : 8-10). Nous quittons le monde de la servitude pour être reçus dans la maison du Père. Libérés, nous pouvons alors choisir de rester, de nous mettre joyeusement à la disposition du Maître. Vraiment, ce n'est plus la même chose ! Après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. (Romains 6 : 17.) C'est vraiment vivre, s'épanouir sous la grâce, dans la grâce. Le travail ne fait plus peur, il plaît. On le fait avec plaisir. «Rester dans la maison», n'est-ce pas aussi en accepter l'ordre et l'horaire? Il s'agit de vivre dans l'ambiance du ciel. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. (Jean 15 : 9, 10.) Charles Cornaz 27 Tête de bronze provenant de Ninive. La coiffure et la barbe sont celles d'un roi, peut-être Naram-Sîn, fils de Sargon. 2340-2284 av. J.C. Musée de Bagdad. Dans ses fameuses inscriptions fastueuses où il résume les quinze premières années de son règne, Sargon dit : « J'ai assiégé et pris Samarie, déportant 27 190 de ses habitants. Je leur ai pris 50 chars de guerre. J'ai permis à d'autres d'avoir leur part de butin. J'ai mis mes officiers à leur tête et je leur ai imposé le tribut qu'ils payaient à mon prédécesseur. » La chute de Samarie est rapportée dans 2 Rois 17:5 et 6. Elle fut l'issue d'un siège de trois ans commencé par Salmanasar V (qui mourut en cours de siège) et achevé en 721 av. J.-C. parSargonqui,en usurpateur, s'était emparé du trône. La conquête d'Asdod Selon Esaïe 20 : 1, Sargon combattit Asdod et s'en empara. Victor Place, qui succéda à Botta à Khorsabad, découvrit dans le palais royal quatorze cylindres portant des inscriptions historiques. On y trouve des mentions de plusieurs personnes et lieux que l'on rencontre fréquemment dans les textes bibliques de cette époque. Entre autres, la mention de la prise d'Asdod par Sargon dit ceci : « Dans ma fureur soudaine ... je n'ai pas rassemblé toute la puissance de mon armée ... j'ai fait route vers Asdod ... avec ceux de mes guerriers qui ne me quittent jamais, même en terres amies ... j'ai assiégé ... conquis les villes d'Asdod, de Gath et d'Asdo-Dimmu... » Les fouilles de la ville philis-tine d'Asdod furent entreprises en 1922 et se sont poursuivies pendant de nombreuses années. L'ancienne acropole couvrait environ huit hectares et la ville basse au moins vingt-huit hectares. Comme on s'y attendait, quand les chercheurs, dirigés par M. Dothan, arrivèrent au niveau approprié à cette époque, ils trouvèrent les traces de la destruction de la ville par Sargon. Parexemple, il y avait des fosses communes pleines de squelettes et d'os — les restes de quelque trois mille personnes probablement tuées au cours de la conquête de la ville. On trouva aussi près de l'acropole trois fragments d'une stèle de basalte commémorant la victoire de Sargon sur la ville. Ecrite en cunéiformes assyriens, cette stèle est du même style que celles qu'on a trouvées à la capitale assyrienne, Dur-Sharrukin. Ainsi, le texte d'Esaïe a reçu une deuxième confirmation. Qui est le Tartan ? Le texte du Tartan envoyé par Sargon. Qui est ce personnage? Plusieurs traducteurs anciens de la Bible ont pensé qu'il s'agissait d'un nom propre. Mais l'étude des inscriptions assyriennes a montré qu'il s'agissait d'un titre désignant le «généralissime», comme le dit la Traduction Oecuménique de la Bible. Esaïe a utilisé le titre exact de l'officier assyrien de cette époque. De toute évidence, il a écrit au temps dont il parle. Car il faut se rappeler que l'Assyrie a disparu de la scène de l'histoire après la bataille de Carke-misch, en 605 av. J.-C. Ainsi, nous voyons que l'archéologie nous fournit trois confirmations différentes pour un seul petit texte de la Bible. Nous pouvons donc lire la Bible avec des indications sur le contexte historico-culturel de ses récits et une grande confiance dans sa valeur docu- mentaire. Orley Berg Traduit de Ministry, août 1979 28 Un jour, dans votre courrier, vous recevez cette nouvelle alléchante de la maison X: «Madame, votre nom a été retenu lors de notre dernier tirage fait devant huissier ; vous avez la chance d'avoir gagné un bijou de valeur que nous tenons à votre disposition.» Suivent les qualifications de la maison en question et, si on ne les lit que superficiellement, on se trouve engagé dans une commande avec frais supplémentaires. Les gens sont avides d'offres de ce genre ; les femmes particulièrement sensibles aux parures se laissent prendre avec une crédulité désarmante aux annonces des maisons souvent les plus réputées pour satisfaire leur coquetterie. Gratuit! Le Seigneur nous offre un séjour éternel dans un lieu merveil leux tout en pierres précieuses sans aucun engagement financier. Il suffit de croire à ce donateur généreux et d'obéir à ses commandements. Mais, indifférents, les humains poursuivent leur route sans écouter les appels sur les ondes, sans s'intéresser aux vérités qu'on leur inculque, sans prêter l'oreille aux sollicitations divines. Les valeurs éternelles ne les retiennent pas; seules les richesses temporelles les fascinent sans cependant les satisfaire. Pauvre bijou offert par la maison X, que représentes-tu, par rapport à la gamme impressionnante de pierres précieuses qui composeront le lieu où Dieu désire réunir ceuxqui lui seront restés fidèles? Ecoutez plutôt ce que dit l'apôtre Jean lorsqu'il déclare avoir eu la vision de la nouvelle Jérusalem construite en or pur. «Les murailles étaient de jaspe, de saphir, de calcédoine, d'émeraude, de béryl, d'améthyste...» (Apocalypse 21 : 19.) Toutes les composantes de l'univers les plus éclaboussantes de beauté. Gratuit, le séjour dans ce lieu où les astuces les plus décevantes, les tentations les plus criantes, les objets recherchés les plus désenchanteurs n'existeront plus. Comment ne pas prendre en considération de si solennelles perspectives? Comment ne pas répondre à l'invitation irrésistible du Maître de l'univers? Pauvres naïves qui avez mis votre confiance dans les objets qui ne sont que « toc et simili», portez vos regards vers l'éblouissante cité rutilante d'or fin et de joyaux impérissables ! Yvonne Lafaye SOLUTION DES MOTS FLÉCHÉS Les enseignements de la Bible concernant la politique : — relations entre l'Eglise et l'Etat — engagement du chrétien — témoin du Christ dans le monde — citoyen à part entière Broché 13,5 X 15,5, 64 pages Couverture deux couleurs Adressez vos commandes : pour la France, à la Librairie Le Soc B.P. 33, 77190 Dammarie les Lys pour les autres pays, consultez les adresses en page 2 29 EN PRATIQUE Georges Vandenvelde Il y a quelques semaines, au cours d'une enquête, une jeune étudiante est venue dans mon bureau. Elle avait entendu parler des adventistes et désirait en savoir davantage pour faire un exposé devant sa classe. Elle avait eu l'excellente idée de préparer une liste de questions à me soumettre. En deuxième ou troisième place, j'ai lu ceci: «Etes-vous une secte ? » A mon tour de lui poser une question: «Qu'est-ce qu'une secte ? » J'ai consulté le Petit Robert devant elle. Voici ce que j'ai lu : «Secte. ... 1° Groupe organisé de personnes qui ont une même doctrine au sein d'une religion. ... 2° Ensemble de personnes qui professent une même doctrine philosophique... » J'ai finalement répondu : « Après tout, ça ne me dérangerait pas de faire partie d'une secte. » Jésus n'a-t-il pas créé une secte du judaïsme ? C'est d'ailleurs ainsi que les juifs le considéraient. Mais, remarquez la nuance apportée par Paul à cette conception des choses. Il nedit pasque Jésusa fondé une secte. Ce sont les juifs qui, d'après lui, en parlent. Je t'avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu'ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes. (Actes 24 : 14.) Je ne connais personne qui accepte d'emblée l'idée de faire partie d'une secte. Cependant, relisez l'énoncé du dictionnaire, et vous verrez qu'il ne s'y Sectaire ! Vous avez dit sectaire ? trouve rien qui justifie une telle retenue. D'où vient donc notre réticence ? Il me semble avoir trouvé ! Regardez les mots dérivés de «secte» et vous vous rendrez compte qu'ils ont, tous, un sens péjoratif. « Sectaire : 10 Adhérent intolérant d'une secte religieuse. 2° Personne qui professe des opinions étroites, fait preuve d'intolérance (en politique, religion, philosophie). ... V. Fanatique, intolérant. » Sectarisme : Intolérance, attitude sectaire. » Des questions se posent à mon esprit. Est-on obligatoirement sectaire parce que l'on fait partie d'une secte ? Que penser de Jésus et de Paul? A partir de quel moment une secte cesse-t-elle d'être secte et devient-elle Eglise ? Le christianisme n'était-il pas, au départ, une secte du judaïsme, et le protestantisme ne s'est-il pas structuré à partir d'une série de sectes du catholicisme ? Mais il y a, me semble-t-il, une question plus importante. Se pourrait-il que quelqu'un fasse partie d'une Eglise établie, officialisée, et soit en même temps sectaire ? L'histoire des religions, jusque dans les temps modernes, nous montre, malheureusement très clairement, que la chose est possible. Le sectarisme ne dépend pas du groupe — qu'il soit composé de croyants ou non — auquel une personne appartient, mais de l'attitude de cette personne vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas son opinion. A quoi reconnaît-on le sectaire ? Les mots fanatisme, étroitesse d'esprit et intolérance ont été avancés. Ne pourrait-on y ajouter : le sectaire a la prétention de posséder le monopole de la vérité (religieuse, philosophique ou politique) et de jouir du privilège exclusif du salut(éter-nel, politique ou autre)? Le sectaire dit : «Il n'y a de vérité que chez nous», et il s'empresse d'ajouter : « et si vous ne vous joignez à nous, vous ne pourrez être sauvé». En fin de compte, peu m'importe que je fasse partie d'une secte ou d'une Eglise officielle. Pourvu que la Parole de Dieu y soit reconnue comme règle de vie et de pensée et ne serve pas de paravent pour faire passer des doctrines humaines. Pourvu que Jésus-Christ, Fils de Dieu et seul Sauveur, y soit placé au centre de cette Parole de Dieu. Pourvu que le Saint-Esprit de Dieu y soit l'inspirateur et le moteur de chaque action. Et... pourvu que le Père, le Dieu d'amour, me garde de devenir sectaire. 30 (PARMI LIS LIVRES) Bernard BRO Apprendre à prier (Collection Foi Vivante, n° 11), éditions du Cerf, Paris, 1977. Un livre broché, format 10,7 X 18, 191 pages. Savons-nous prier ? Le père Bernard Bro, conférencier à Notre-Dame de Paris, n'a pas voulu faire un livre de plus sur la prière. Il a senti que trop souvent nos prières étaient pleines de lassitude et que nous risquions d'en faire le lieu d'un défoulement psychologique. En s'interrogeant sur la prière et ses modalités, l'auteur va découvrir que nous ne savons pas prier parce que nous n'utilisons pas bien notre temps. Il nous faut un long apprentissage pour découvrir que Dieu nous attend. L'auteur nous rappelle que la prière est la « rencontre de deux désirs », elle se fait « à l'intérieur d'une amitié dont Dieu a l'initiative». Il ne suffit pas de désirer, il faut demander, traduire en des mots cette relation amoureuse avec Dieu. Demander, c'est être en quête de... c'est manquer de... Nous sommes par conséquent pauvres et faibles. C'est alors que Dieu intervient, car lui seul peut apporter le secours. Prier, c'est accepter d'être dépendant. Prier, c'est attendre. Trop souvent la prière souffre d'un manque de préparation. On agirait comme le fiancé qui à la toute dernière minute songera à sa fiancée et se précipitera chez un fleuriste pour lui apporter le premier bouquet qu'il trouvera. Le père Bro nous rappelle que croire que nous sommes toujours prêts à rencontrer Dieu est une illusion double : le manque de silence et le manque de pureté intérieure sont les écueils auxquels nous nous heurtons. Après avoir longuement commenté la prière du Christ, l'auteur attire notre attention sur le chemin de la perfection. Il nous apprend que l'Espérance nous est révélée par la vraie prière. Ainsi la réponse que nous attendons de Dieu est déjà agissante en nous, car il nous faut découvrir que c'est Dieu qui nous vaut d'être efficaces. Comment ne pas rapporter ces quelques lignes de Julien Green : Le but de la prière est peut-être moins d'obtenir ce que nous demandons que de devenir autres. Voilà un petit ouvrage très dense, riche d'un message que nous souhaiterions faire nôtre. Sauf les rares références faites à Marie, auxquelles nous ne souscrivons pas, c'est un précieux ouvrage, très documenté, utilisant la Bible comme livre de référence. Ruben Bany Etienne CHARPENTIER Pour lire l'Ancien Testament Editions du Cerf, Paris, 1980. Un volume broché, format 21 X 21, 124 pages. Le Père Etienne Charpentier, qui a longtemps travaillé à la tête du Service Biblique Evangile et Vie, est l'un des catholiques français les plus actifs pour encourager et faciliter la lecture de la Bible par les croyants. Dans ce volume, il propose à tout lecteur un peu désorienté face à la première partie du livre sacré des chrétiens un guide de lecture pour «s'y retrouver sans peine (mais pas sans travail !)». Dans le style des guides touristiques, cet ouvrage propose un voyage dans l'Ancien Testament. L'introduction générale prépare le voyageur à rencontrer le peuple qui s'exprime dans ces textes en offrant de nombreux renseignements sur son histoire, sa géographie et sa mentalité. Les chapitres suivants présentent un découpage des textes de l'Ancien Testament non pas selon l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le volume mais selon les sept périodes principales de l'histoire d'Israël : depuis l'Exode jusqu'à la domination romaine. Les textes sont rattachés à ces périodes non pas tant parce qu'ils en parlent mais parce qu'ils en proviennent. Cette approche est discutable, car il est impossible de dater certains livres de l'Ancien Testament dans l'état des connaissances actuelles. Et pour les autres, différentes théories existent. Etienne Charpentier suit les théories critiques les plus courantes dans la théologie moderne. Ceci dit, il y a beaucoup à apprendre dans ce livre : de nombreuses richesses des textes sont mises en évidence, une « boîte à outils» est proposée au lecteur pour pénétrer dans ces textes anciens, des encadrés apportent des compléments éclairants sur des questions particulières. Avec ce guide, tout lecteur qui en veut fera un voyage fructueux. Les éditions du Cerf doivent avoir sorti en juin 1981 le volume frère de celui-ci : Pour lire le Nouveau Testament, par le même auteur. Ce volume ne nous est pas parvenu à temps pour que nous en donnions plus de détails. Bernard Sauvagnat 31 (PARMI LES LIVRÉS) Maurice DRUON ATTENTION LA FRANCE Editions Stock, Paris, 1981. Un volume broché, format 13X22, 208 pages. Ce livre est constitué par quelque vingt-cinq textes — articles, discours, interventions, rapports — classés par thèmes publiés dans la presse, ou prononcés par Maurice Druon depuis six ans. Son titre «Attention la France» est celui de l'un de ces textes. Il se justifie par le fait que l'auteur s'adresse en premier aux Français. Toutefois, ses messages concernent tout le monde. Maurice Druon, qui s'est surtout fait connaître au grand public par ses séries d'ouvrages historiques (Les Rois maudits, Alexandre le Grand, entre autres), a abandonné provisoirement le genre qu'il affectionne pour nous avertir des dangers qui nous menacent en ces années 80. Sans doute n'est-il pas le seul à le faire, mais l'historien, ici, éclaire notre préoccupante actualité. Il ne parle pas seulement des risques d'un conflit généralisé entre les superpuissances, risques qui se sont accentués, mais aussi de l'affaiblissement de la France, du déclin de l'Occident, de la dégradation de la démocratie. La France occupe une position particulière dans ce vaste ensemble de considérations, à cause de son histoire, de sa position géographique et stratégique. L'auteur s'applique donc à faire prendre conscience aux Français de leurs responsabilités propres dans cette œuvre de redressement qu'il nous presse d'entreprendre. Sera-t-il écouté, comme le fut autrefois Jonas à Ninive — ce prophète auquel on songe en lisant « Attention la France » ? Il est toujours difficile d'être prophète, religieux ou non, et l'auteur lui-même reconnaît qu'il «a eu souvent l'impression de sonner le tocsin pour des sourds» ! Il ne se décourage pas pour autant et en cela nous édifie. « Il nous faut », ne cesse-t-il de dire, «passer d'une politique inspirée par l'idée de bonheur à une politique basée sur la volonté de survie. » Ses lecteurs, ses auditeurs seront-ils finalement suffisamment nombreux à le suivre sur cette voie étroite pour permettre ainsi au monde d'éviter ces suprêmes épreuves ? Et si celles-ci ne peuvent être évitées, comme le second scénario de l'auteur en propose l'éventualité, leurs survivants pourront-ils édifier à nouveau une autre civilisation, cette fois en tenant compte de la leçon et en « revenant aux valeurs essentielles et sacrées qui furent les assises de toutes les civilisations » ? Telles sont les questions que pose le dernier livre de Maurice Druon. Nous pouvons essayer d'y répondre par nous-mêmes. Nous pouvons aussi chercher leurs réponses dans la Bible, source intarissable de lumière, de consolation et de sagesse... Jules Boureau Jésus aujourd'hui Historiens et exégètes à Radio Canada. Tome 1 : Sources, Méthodes et Milieu ; tome 2 : Vie, Message et Personnalité ; tome 3 : Héritage, Image et Rayonnement. Montréal et Paris, éditions Bellarmin et F leur us, 1981. Trois volumes brochés, format 14 X 21,5, 144, 160 et 144 pages. Le message de Jésus est tout aussi intéressant pour les hommes du 20e siècle que celui de Marx, de Freud ou de Marcuse. C'est pourquoi Raphaël Pirro, réalisateur à Radio Canada, a lancé une série de 39 émissions radiophoniques pour faire connaître au grand public, croyant ou incroyant, l'état présent des recherches d'histoire et d'exégèse sur la vie, l'enseignement et l'œuvre de Jésus. Il a fait interviewer 40 spécialistes francophones catholiques et protestants. Ces émissions ont été diffusées de l'automne 1977 à l'été 1978, et ont obtenu un grand succès à en juger par l'important courrier et les 5 000 demandes de textes qui lui sont parvenus. De ces textes d'émissions, abondamment révisés par les spécialistes interrogés, est née la série de ces trois livres qui contiennent, dans un langage clair, ce que l'on sait avec précision sur Jésus. Ce bilan est à la fois très sérieux, vu les compétences des savants qui s'y expliquent, et abordable par son volume assez restreint et sa simplicité d'expression. Le chrétien attaché à l'Evangile trouvera peut-être que certains des théologiens laissent une trop grande place aux doutes qui restent possibles sur l'un ou l'autre des aspects de la question. Mais le chercheur incroyant et honnête verra que les raisons de croire en Jésus ne sont ni dépassées ni légères. Une série à lire avec attention et réflexion. Bernard Sauvagnat LIVRES REÇUS Marie-Jeanne COLONI, Hommes et chrétiens dans la société médiévale, Fleurus, Paris, 1981, 132 pages. Jacques AUBERT, Pour une actualisation de la législation funéraire, La Documentation française, Paris, 1981, 214 pages. Albert VANHOYE, Ignace de la POTTE-RIE, Christian DUQUOC et Etienne CHARPENTIER, La Passion selon les quatre Evangiles (Lire la Bible 55), Cerf, Paris, 1981, 132 pages. 32 ... A PRIÉ pour le rétablissement de Jean-Paul II à la suite de l'attentat dont il a été victime, le mercredi 13 mai 1981, au cours de l'audience générale sur la place Saint-Pierre, et condamne l'acte de violence de Mehmet Ali Agca. Même si certaines fractions de la population mondiale se sentent menacées par celui que le jeune terroriste a appelé le nouveau «commandant des croisés», un tel acte est inadmissible. Signes des temps est attaché à la liberté politique comme à la liberté religieuse. Or, la condition essentielle au maintien de ces libertés est la stricte séparation de l'Eglise et de l'Etat. A notre avis, l'Eglise catholique romaine ferait bien de ne plus se comporter comme un gouvernement politique, et son chef de ne plus agir en chef d'Etat : cette situation ambiguë nous paraît incompatible avec l'Evangile. (Notre photo a été prise tout près du lieu de l'attentat quelques semaines auparavant, alors que Jean-Paul Il conversait avec Pierre Lanarès et Gianfranco Rossi, responsables de l'Association Internationale pour la Défense de la Liberté Religieuse.) ... A ASSISTÉ aux fêtes du centenaire de l'Armée du Salut. Le grand gala donné à la Salle Pleyel le samedi 2 mai était d'une grande qualité musicale et évangélique. Quant à la comédie musicale Gtory de John Gowan et John Larsson, elle devrait être représentée de manière à ce que le plus grand nombre possible de personnes puissent profiter de l'enthousiasme, de la foi, de la tendresse et de l'espérance qui se dégagent des quelque cent vingt acteurs non professionnels, chanteurs, comédiens, danseurs qui transmettent l'esprit de l'Armée du Salut, et finalement de l'Evangile. ... SE SOUVIENT de Vincent de Paul dont on fête le quatre-centième anniversaire. Né à Pouy, dans les Landes, le 24 avril 1581, Vincent de Paul fut berger, puis prêtre. Enlevé par des pirates en Méditerranée, il fut vendu comme esclave à Alger. Libéré par son maître qu'il avait conduit sur le chemin de la conversion, il fonda la Compagnie des prêtres de la Mission (Lazaristes), celle des Dames de la Charité (femmes riches réunies pour le service des pauvres), et celle des Filles de la Charité qui partout se préoccupent des plus démunis, des oubliés et des exclus. Environ 35 000 Filles de la Charité ont remplacé leurs anciennes cornettes par un discret voile bleu plus pratique, et sont actives dans 73 pays. En France elles sont 4 000. Leur objectif est triple : prier (deux heures et demie de recherche de Dieu chaque jour), partager la vie fraternelle en communautés et servir les pauvres. •••••••••••••••••••••••• ... COMPREND que beaucoup de chrétiens américains protestent contre le nom donné au dernier sous-marin atomique de la flotte U.S. : Corpus Christi. Ce nom a beau être celui d'une ville importante du Texas, il n'en désigne pas moins l'Eglise chrétienne, « corps de Christ » selon saint Paul. Or, l'objectif de cette Eglise est de partager le salut, le pardon et la paix avec tous les hommes. Ce programme n'a rien à voir avec l'imposition d'une paix haineuse par des gouvernements qui brandissent le spectre de la destruction atomique. ... A FÊTÉ le centenaire de l'Eglise adventiste en Suède. A cette occasion, les pasteurs G. Wiklander et O. Eriksson, respectivement président et secrétaire-trésorier de l'Union des Eglises adventistes de Suède, ont été reçus par Sa Majesté le roi Cari Gustav XVI, et lui ont remis un album illustré sur les activités de l'Eglise adventiste dans le monde. L'Eglise adventiste de Suède compte un peu moins de 4 000 membres adultes baptisés et 46 pasteurs. Elle possède deux hôpitaux, une école primaire, une école secondaire et un séminaire, une maison d'édition et une fabrique de produits alimentaires. Rappelons que la Suède compte 8 290 000 habitants. •••••••••••••••••••••••• ... A VU le film Joni et encourage tous ses lecteurs qui en auront l'occasion à faire de même. Joni est une belle jeune femme. A la suite d'un accident de plongée, elle reste tétraplégique. Le film retrace son combat continuel contre l'adversité et montre comment Dieu l'a délivrée de son désir de suicide pour lui donner une vie utile et heureuse. Avec sa bouche, Joni écrit et peint avec beaucoup de finesse. Ce film en couleurs est en anglais et sous-titré en français. Joni y joue son propre rôle. Il est disponible à Décision (8, villa du Parc Montsouris, F - 75014 Paris). Deux livres ont été écrits sur et par Joni : Joni, par Joni Earecksen et Joe Musser et Un pas de plus, par Joni Earecksen et Steve Estes. Ils ont paru aux éditions L'eau vive, 10, rue de Fribourg, CH -1 211 Genève. 33 ... PROFITE du centième anniversaire de la naissance de Pierre Teilhard de Chardin pour rappeler que la théorie de l'évolution est incompatible avec le message biblique. L'humanité est engagée dans un processus qui la fait évoluer vers une régression, etfinale-ment vers sa destruction. Seule une intervention extérieure peut stopper ce processus : celle de Jésus, par son incarnation et son retour. Pierre Teilhard de Chardin, né en 1881, mort en 1956, fut géologue, paléontologue et philosophe. Son œuvre sera évoquée lors d'un colloque, du 16 au 18 septembre, à l'U.N.E.S.C.O. et d'une célébration à Notre-Dame de Paris le 20 septembre. Ont été tenus, le 18 mai, une table ronde à l'institut Catholique et, le 13 juin, un colloque au Centre Sèvres. Une plaque commémorera le séjour de Teilhard à Paris, 15, rue Monsieur. Nous recommandons à ce sujet le livre de Norbert Hugedé, Le cas Teilhard de Chardin, éditions Fischbacher, Paris, 1966. SIGNES DES TEMPS est publié par l'Eglise adventiste du septième jour, afin de faire connaître le message de la Bible pour aujourd'hui. ... APPRÉCIE la décision du tribunal d'Athènes sur le cas du prêtre orthodoxe Evangelios Skordas. En effet, ce prêtre avait été inculpé en juin 1980 parce que, lors du second office du dimanche matin où une majorité de jeunes sont présents dans l'Eglise orthodoxe d'Athènes Saint Paraskevi, il avait lu des portions de l'Evangile dans une traduction moderne. Une telle lecture à des fins liturgiques est interdite par une clause introduite dans la Constitution grecque en 1901 et encore en vigueur aujourd'hui. En effet, à la fin du 19e siècle, une traduction de la Bible en langue populaire avait suscité de telles réactions (émeutes de rues avec morts et blessés) que le gouvernement avait été renversé, l'archevêque contraint de démissionner et la traduction retirée. Aujourd'hui, le tribunal a acquitté le prêtre inculpé et affirme même que les prêtres qui s'adressent, dans leurs églises, à des fidèles qui ne connaissent pas le texte ancien seraient bien avisés de recourir à une traduction moderne dans leurs sermons. La Société Biblique a lancé une équipe de dix professeurs d'université pour qu'une nouvelle traduction de la Bible en grec courant soit disponible en 1984. ... INFORME ses lecteurs pressés qu'il suffit de 72 heures pour lire la Bible en entier. Tous les téléspectateurs islandais en ont la preuve grâce au reportage tourné au cours du «marathon biblique», qui s'est déroulé dans l'église adventiste de Reykjavik du 20 au 22 février dernier. Cette manifestation voulait attirer l'attention du public sur la Bible et précédait une réunion du Comité de la Société Biblique islandaise, qui se tenait dans les locaux de l'église adventiste. Un service de culte spécial avec la participation de l'évêque luthérien et des représentants de plusieurs autres Eglises chrétiennes ouvrait cette séance de travail du Comité. Sur notre photo, le pasteur Jon Jonsson termine le «marathon biblique» en lisant les derniers versets de l'Apocalypse de Jean, dernier livre de la Bible. ... EST ATTENTIF aux travaux du 42e Congrès eucharistique international réuni à Lourdes, du 16 au 23 juillet 1981, autour du thème Jésus-Christ, pain rompu pour un monde nouveau. Cette manifestation, très importante pour l'Eglise catholique romaine, a lieu 100 ans après la première du genre. Elle est en préparation depuis trois ans et devrait recevoir la visite de Jean-Paul Il (remise, au moins partiellement, à cause de l'attentat du 13 mai). Plus de 65 000 croyants de 110 pays y échangeront leurs expériences et leurs idées autour de dix tables rondes. Aux dires de certains, «c'est l'événement le plus important pour l'Eglise depuis Vatican II ». Signes des temps invite ses lecteurs à profiter de l'occasion pour mieux comprendre la personne et la mission de Jésus, car c'est là le but de l'acte dont il a dit : Faites ceci en mémoire de moi. dans notre prochain numéro Rencontre avec un handicapé. Comprendre : Le jour J, l'heure H. Bible et éducation : L'enfant et Dieu. Bible et archéologie : Tite, apôtre de la Crète. Qu'est-ce que la vérité ? Comme un lion rugissant. 34 lmp. SDT — 77190 Dammarie les Lys — Gérant : J. Calcia — Commission paritaire n° 62536 Le but de cette rubrique est de créer un dialogue entre les lecteurs et la rédaction de « Signes des temps ». Toutes les remarques, critiques, appréciations, suggestions et questions sont les bienvenues. Elles contribuent grandement à la vie de notre revue. Nous répondons à toutes les questions soit par courrier personnel, soit dans les colonnes de cette rubrique, soit même par des articles. J'apprécie énormément vos éditoriaux dans « Signes des temps », et d'ailleurs tous les articles m'intéressent. J'apprends toujours quelque chose de nouveau... — Mme D., F—95630 MérieL Je suis très choquée en lisant le dernier numéro de «Signes des temps» (105Q année, n° 2) : dans la rubrique « Parmi les livres » se trouve un mot très grossier dans l'article d'André Bou-reau. Et je ne suis certainement pas la seule à être outrée, ou alors il faudrait désespérer... J'espère que ça ne se reproduira plus, car j'annulerais mon abonnement... — Mme S.R., F— 92150 Suresnes. Le dernier journal « Signes des temps » (n° 2) que nous avons reçu et que j'ai lu, je le préfère de beaucoup aux anciens, qui étaient trop théologiques, inaccessibles pour beaucoup de personnes qui n'en comprenaient pas plusieurs mots. Maintenant le langage populaire des derniers numéros est accessible à tout le monde, ce qui est très bien. Mais... mais... le dernier numéro a un mot que jamais notre Seigneur Jésus-Christ ne se serait permis d'utiliser. Même dans les toilettes publiques ce mot n'est pas utilisé. Comment a-t-on pu employer un mot si vulgaire ? Le Vocabulaire des Synonymes ne le possède pas ! Le rédacteur de l'article (je vous envoie une photocopie de la page en question) s'est permis d'écrire les 5 lettres ! Quelle honte pour le journal « Signes des temps » ! - M. et Mme A.L.P., CH— 1164 Buchillon. Nous sommes heureux de constater que ce qui paraît dans nos colonnes ne laisse pas nos lecteurs indifférents. Nous apprécions leurs remarques tant négatives que positives. Elle sont pour nous un encouragement et une source de progrès. Le mot qui a choqué certains de nos lecteurs n’est pas de notre collaborateur, André Boureau, mais de François de Closets, auteur du livre dont il est question dans la rubrique. Il nous a semblé normal de répéter une expression choquante qu’un auteur a choisie pour attirer l’attention sur un phénomène de la société dans laquelle nous vivons. Nous croyons que si nous avions caché ce que François de Closets dit par les trois lettres E.P.M. nous aurions choqué un plus grand nombre de nos lecteurs. abonnez-vous abonnez vos amis à la revue SIGNES DES TEMPS 36 pages tous les deux mois pour mieux comprendre l’actualité du message biblique. France : Librairie « Le Soc », 208, avenue Anatole-France, 77190 Dammarie les lys. C.C.P. 13 451 84 Paris Prix : 48 FF Autres pays : 55 FF Belgique: Librairie «Les Signes des Temps», 11-13, rue Ernest-Allard, 1000 Bruxelles. C.C.P. n° 000-0097525-40 Bruxelles Prix : 350 FB Suisse : Librairie « Vie et Santé », 19, chemin des Pépinières, 1020 Renens/Lausanne. C.C.P. n° 10 402 Lausanne Prix: 20FS M. Mme Mlle ............................................................ Prénon.................................................................. Résidence/Escalier/Bâtiment............................................. Numéro/Rue/Avenue/Boulevard ou Lieu-dit ................................ Commune ................................................................ Code postal ............................................................ Bureau distributeur ou pays ............................................ Je joins à ma souscription un chèque bancaire Cl un chèque postal Q un mandat international Q pour un abonnement d’un an (6 numéros) à S.d.t. oxygène à la carte grande forme et santé par la méthode aérobie plus de 25 types îexercices pour tous les s goûts et tous les âges un programme de remise en condition physique, sérieux, complet, suivi dans le monde entier le livre le plus récent du "père" du jogging collection santé S? vie Savez-vous pourquoi aux Etats-Unis et en Allemagne ce livre s'est vendu à plus de 1 800 000 exemplaires ? • Il est écrit par le n° 1 mondial de la santé et de la grande forme, le Dr Kenneth Cooper (tous les sportifs professionnels connaissent et pratiquent les tests « Cooper »). • Il réconcilie tout le monde avec l'exercice physique. • Il propose une vraie méthode, sûre, complète, sans danger, testée sur des milliers de cas ( que même des cardiaques peuvent pratiquer). • Il contient des exercices adaptés à tous les goûts, à tous les âges. 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