2 LES SIGNES DES TEMPS L’attente confiante /\/ ous vivons présentement des jours où il est ' bon de rappeler que le doute, l’inquiétude et la peur sont déjà une forme de l’incrédulité. Il est temps d’inviter et d’aider ceux qui, jusque dans l’E-glise de Jésus-Christ, ont besoin de l’être, à réagir contre telles anxiétés, telles impatiences, telles passions partisanes, telles fausses notions du véritable patriotisme, dont ils ne paraissent pas se douter qu’elles sont comme une sorte d’obnubilation de la foi chrétienne. Ils oublient, ils oublient le passé, le passé le plus récent comme le plus lointain. Quand, dans un foyer, une mère ou une femme sent son courage s’effondrer devant la persistante indifférence religieuse, la tragique anarchie de pensée, les dangereuses imprudences de conduite d’un être qui lui est cher, elle oublie que la pieuse et sainte Monique attendit de longues années, dans la prière et la fidélité de sa propre vie, la conversion de son fils qui fit de lui saint Augustin. Quand, dans l’Eglise, des âmes s’irritent des inconséquences de ceux qui ne font pas honneur à leur nom de fidèles, elles oublient que le petit pauvre d’Assise attendit en chantant, et dans l’esprit de pauvreté dont il donnait l’exemple, le réveil de l’Eglise ; quand ces âmes s’indignent du formalisme extérieur des uns ou de l’athéisme des autres, elles oublient que la Réforme fut une attente dont les bûchers et les galères ne purent entamer la fermeté. Quand, dans la communauté nationale, les passions haineuses se heurtent et que les classes s’affrontent, le chrétien oublie trop souvent ceux des siens qui, au nom de Jésus-Christ, à travers les siècles, ont accepté de souffrir parce qu’ils opposaient un noble et double refus à qui, de part et d’autre, préconisait les solutions de la violence et de la force. Quand, enfin, dans le domaine des relations entre peuples, les horizons du monde se couvrent de nuages sombres, le disciple de Jésus-Christ qui se laisse entraîner sur la voie lâche des paniques, oublie que sa foi ne l’autorise pas à croire à la fatalité des catastrophes, qu’elle est, au contraire, une affirmation de la transcendance du Dieu tout-puissant et une absolue conviction que les pires catastrophes e les-mêmes ne sauraient séparer du Père miséricordieux manifesté en Jésus-Christ ceux qui savent que toutes choses finissent par concourir au bien de quiconque s’attend à Lui. Croyants, n’est-ce pas que le moment est venu d’un sursaut en nous de cette foi qui, au sein même des tribulations, sait que Jésus-Christ a vaincu le monde ? Di-tes-le vous bien, ce n’est pas la passivité commode : car c’est déjà agir que d’attendre, comme l’exige cette loi, c’est-à-dire dans l’obéissance de chaque jour aux ordres de l’Esprit. Attendre, ce n’est pas nier le péril, c’est prier pour qu’il s’écarte, c’est lui opposer l’exemple d’une vie qui, quoi qu’il en soit, s’efforce de servir et d’aimer ; c’est, quand, malgré tout, l’heure de l’épreuve a sonné, celle pour laquelle on s’était aussi tenu prêt, conserver cette invulnérable sérénité, active, fraternelle et féconde que donne la grâce qui suffit pour vivre et, s’il le faut, pour mourir. « Seigneur, s’écriait le prophète Esdie, nous t’avons attendu, et tu as dit : Me voici. » Attendons, nous aussi, en nous attendant à Lui. Il viendra, il vient, il est là. Oui, il est là. C’est parce que nos yeux sont fermés que nous ne le voyons pas, c’est parce que nos oreilles restent sourdes que nous ne l’entendons pas. Ouvrons les yeux, prêtons l’oreille, n’endurcissons pas nos cœurs. Jésus-Christ, qui est le même hier, aujourd’hui, éternellement, resté, en ce moment même, le Consolateur, le Libérateur suprême. Dieu est au milieu de nous, il parle, il agit, U sauve. . Croyons et nous verrons sa gloire. Georges Lauga. La neige tourbillonne en des flocons sans nombre... On dirait qu’un combat de diablotins tout blancs Se livre dans l’espace où pourtant il fait sombre ; Un seul bruit trouble l’air : celui d’un char à bancs. Sur ce char qui pénètre en la cour de la ferme Se trouvent le vieux Paul et le petit Godefroid Très heureux d’arriver, car ils ont lutté ferme Tous deux, dans le vallon, pour triompher du froid. L’enfant, que le vieux Paul, doucement, pose à terre, Porte, dans ses deux mains, d’immaculés flocons ; « C’est », dit-il « pour offrir à ma petite mère...» Au logis, le voilà qui remonte à tâtons. — Tiens, maman, j’ai pour toi ces fines plumes d’ange Qui nous tombent du ciel !... dit l’enfant, tout joyeux, Mais, en ouvrant les mains, il n’y voit, chose étrange, Plus le moindre flocon !„. Il n’en croit pas ses yeux... — Mon cher petit enfant, répond alors la mère, « De ta déception garde le souvenir ! Ces flocons font penser au bonheur qui, sur terre, S’évanouit alors qu’on pense le tenir. La neige, mon petit, cette neige attirante, Peint 'la fragilité des choses d’ici-bas ; Redoute, plus que tout, la fleur trop captivante ! Ne compte que sur Dieu : Lui seul ne passe pas. » (Clartés d’Aurore.) José Clerval. lExtrait d’une méditation radiodiffusée le 22 septembre 1938 et reproduite dans le Christianisme au xxe Siècle du 24 août 1939. La charité est cette affection constante et raisonnée qui nous immole au genre humain, comme s’il ne faisait avec nous qu’un individu, et qui nous associe à ses malheurs ainsi qu’à ses prospérités. Confucius. Il est bon d’attendre en silence la délivrance de l’Etemel. (Lamentations 3 : 26.) Blancs flocons LES SIGNES DES TEMPS 3 La victoire par lesprit ANNEE après année, mois après mois, nous avons répété combien il était honteux pour une civilisation qui se dit chrétienne de se voir obligée de lier la question de la sécurité nationale et internationale à celle des armements ; nous avons dit et redit que ces armements à outrance constituaient entre les peuples un état de perpétuelle tension qui aboutirait finalement à la guerre ; nous avons proclamé sans cesse que les manifestations multiples par lesquelles l’humanité — en dépit de sa culture, de ses traités et de ses institutions — prouve qu’elle n’a pas dépassé de beaucoup le niveau de l’animalité, sont les conséquences à la fois de la néo-paganisation de l’Europe et de l’infidélité des chrétiens aux principes de leur religion. L’état de l’Europe était devenu si lamentable et si dangereux qu’une issue fatale pouvait survenir à tout instant. Certains pays ployaient leur nombreuse population sous un joug incompatible avec les principes d’une civilisation qui met la liberté individuelle au premier rang des bienfaits. Peu à peu, dans ces pays, l’homme, réduit à figurer dans le rouage de l’Etat comme un élément de statistique, un numéro, perdit « la mesure de l’humain », le respect de lui-même, se laissa absorber par l’engrenage de la violence et de la haine, et en vint à considérer l’idée d’un nouveau carnage comme conforme à ses intérêts et à ceux de sa nation. Ajoutons qu’il devenait extrêmement difficile pour ces pays de faire •? marche arrière », leur économie fonctionnant depuis des années sur un pied de guerre. La démence aidant, la guerre des nerfs, qui eut pu se prolonger longtemps encore, fit place à la guerre tout court. La violence imposa silence à la raison. Les peuples farouchement attachés à la paix durent, parce qu’attachés à la paix précisément, se dresser contre l’agresseur, le saisir à la gorge pour sauver ce qui restait de la civilisation et de la liberté, lui barrer la route pour que la vie valût encore la peine d’être vécüe, et lui dire : Halte ! On ne passe plus ! Mais, elle est là, la guerre. Sur les responsabilités immédiates, pas de doute. L’histoire a déjà jugé. Et pour cette fois, pas d’équivoque ni d’hésitation. Pourtant, pour nous chrétiens, qui n’avons pas, qui ne devons pas avoir de haine, nous qui sentons notre solidarité avec tous les hommes, n’avons-nous pas une responsabilité écrasante dans le conflit déchaîné ? La paganisation de certains pays aurait-elle pu se réaliser sans coup férir si les chrétiens s’étaient mis à vivre leur christianisme, s’ils avaient tout simplement été logiques dans leur foi ? Combien de fois, depuis la sombre tragédie du Calvaire, le Christ n’a-t-ii Le baiser de Judas (Toile d’ERNEST Hébert) (Ph. Braun et Cie) pas été crucifié à nouveau, et par les siens ! Et combien de fois n’a-t-il pas reçu, dans l’ombre de la nuit, le baiser de Judas ! Bien souvent il a été vendu pour trente, vingt ou dix pièces d’argent, et les formes les plus cyniques de l’oppression individuelle, les manifestations les plus violentes du paganisme ont été rendues possibles grâce à certaines complicités de chrétiens... C’est l’évidence même. Si la société était vraiment chrétienne, elle serait bien différente de ce qu’elle est. Elle saurait utiliser à bon escient les remarquables ressources de la science, elle saurait judicieusement répartir les richesses de la planète ; elle saurait se souvenir que tous les hommes sont frères, qu’ils ont tous droit à la vie et aux moyens de vivre, qu’ils ont tous besoin d’un minimum de confort et de bien-être social pour que puissent être satisfaites leurs aspirations religieuses, et que, enfin, l’accomplissement des devoirs envers Dieu implique la fidélité aux obligations sociales. * * * Les forces sont déchaînées, la haine porte ses fruits amers. Qu’allons-nous opposer à la barbarie, aux assauts de la matière ? La puis Charles Gerber 4 LES SIGNES DES TEMPS sance invincible de l’esprit. Il faut rendre à l’esprit sa primauté. Il doit dominer la matière, l’asservir, rendre ses manifestations à jamais impossibles. Or, l’esprit, c’est le Christ, c’est Dieu. Et Dieu, c’est la vraie liberté, le respect de l’individualité de chacun, la solidarité sans contrainte, la charité sincère, l’obéissance volontaire et joyeuse aux comandements divins. Oui, l’homme doit se refaire lui-même, s’élever au-dessus de la bête en acceptant les disciplines de l’esprit, retrouver Dieu, en allant au Christ et à l’Evangile, il doit redevenir chrétien. Mais redevenir chrétien est autre chose, c’est plus que de fréquenter une Eglise, de prononcer des prières ou de pratiquer des rites ; cela signifie appliquer quotidiennement les principes altruistes du Christ, faire de l’obéissance aux commandements de Dieu la base de notre vie personnelle, civique et sociale, aimer le prochain autant que soi. - La victoire par l’esprit est la conséquence de l’union de la prière et du travail. Ora et labora.... La paix, nous la voulons tous, mais sommes-nous tous prêts à en payer le prix ? Sommes-nous tous prêts à reconnaître qu’en elle-même l’humanité est incapable de trouver le remède à ses maux, qu’en nous-mêmes nous ne trouvons pas la force pour vaincre notre égoisme, notre haine, nos appétits ? Prions Dieu et humilions-nous en sa sainte présence. Prions pour nous, pour notre salut ; prions pour nos frères, prions pour nos ennemis ; prions et aimons... Là seulement est le salut de l’humanité. Le Christ nous parle et nous dit : « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.... Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Jean 15 : 1-14 ; Matthieu 22 : 37-39.) XIII — Vous m’avez promis, la fois dernière, de me justifier le fait que, dans l’Ancien Testament, Dieu fait allusion à son fils contrairement à ce que l’on m’a affirmé : qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, en conséquence, qu’il ne pouvait avoir de fils. — Le fait d’être un chef suprême empêche, à votre sens, d’avoir des enfants ? Pourtant les roi, les empereurs ont eu, je crois, parfois des héritiers directs. — C’est juste, mais Dieu est encore plus puissant. — Et sa puissance lui permet de créer ie monde, l’univers, et lui enlèverait le pouvoir d’avoir un fils ? — Mais.... — Où voye.>vous que l’autorité se trouve amoindrie parce que l’on a un fils ? Il me semble que dans une famille, c’est le contraire qui se passe. — Alors, pourquoi Jésus-Christ ne s’esl-il pas marié et n’a-t-il pas eu des enfants ? — Cette question ne peut se poser, premièrement : il fallait qu’il fût immolé sans tache et sans défaut. Il devait accomplir son rôle en toute pureté, c’est-à-dire avant tout mariage. Deuxièmement : il ne pouvait accomplir ce sacrifice en laissant derrière lui une femme et des enfants : cela ne peut se concevoir ; enfin, troisièmement : dans quelle situation privilégiée se serait trouvée cette famille, cette femme, ces enfants, leurs descendants ? Quel orgueil ou quelle puissance sur une lignée, et quel amoindrissement de la personnalité du Sauveur, qui doit rester le seul et unique fils de Dieu ! Je suis sûr qu’en vous-même, vous ne le concevez pas autrement. — C’est vrai. — Ceci dit, voulez-vous que nous revenions à votre question ? — Je vous écoute. — Le premier commandement dit : « Je suis l’Eternel, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » Exode, chapitre 20 versets 2 et 3. — Ce qui signifie clairement qu’il n’y a qu’un seul Dieu. — Tout à fait exact et personne ne songe à le contredire. Un seul Dieu, je le répète n’empêche pas ce Dieu d’avoir un fils. — Ceci ne fut affirmé qu’après la venue du Christ et vous ne trouvez rien dans l’Ancien Testament mentionnant Jésus-Christ pas plus que le Saint-Esprit. — Que faites-vous des prophéties que nous avons déjà étudiées et de celles que j’ai encore à vous mentionner ? Je voudrais vous souligner un texte dans le livre du prophète Zacharie, chapitre 4, verset 14. Voudriez-vous me le lire ? — « Et il dit : Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre. » — Les deux oints sont Jésus-Christ et le Saint-Esprit. — Pourquoi le prophète emploie-t-il cette expression de oint ? — Il se fait tard, aussi, si vous le voulez bien, je vous donnerai la prochaine fois toutes les explications que vous désirerez. — J’attends ce moment avec impatience. Tancrède Thibaud. Entretiens bibliques LES SIGNES DES TEMPS Mines préhistoriques On vient de découvrir, dit la Justice, les vestiges de la plus vieille mine du monde, en Pologne, scus le village de Kzemionki. Les archéologues ont réussi, en effet, à mettre au jour environ 700 puits creusés dans des rochers calcaires et menant vers des couches de silex, matière précieuse à l’âge de la pierre. Il y a cinq mille ans, les habitants de cette région, à l’aide d’outils des plus primitifs, ont commencé l’exploitation du silex pour confectionner des haches. Les produits devaient être certainement de première qualité, car de nombreux acheteurs affluaient des pays lointains. En effet, des haches de silex provenant de Kzemionki ont été trouvées dans des tombeaux du Brandebourg et de Poméramie. Ces mines préhistoriques nous apprennent qu’il y a cinquante siècles le mineur de l’époque néolithique savait forer des trous de 11 mètres de profondeur, creuser des galeries et des salles souterraines, soutenir des voûtes, couper les passages et même faire aérer ce labyrinthe souterrain. Décidément, il n’y a rien de nouveau sous la terre. Le professeur Slipher, directeur de l’observatoire de Lowell, dans l’Arizona, a déclaré récemment qu’il avait pu prendre sept mille photographies de Mars. Certains de ces clichés auraient, d’après lui, confirmé sa théorie de l’existence d’une vie végétale sur la planète. L’astronome s’est rendu des Etats-Unis en Afrique de Sud et s’est installé à Bloemfontein, ville qui lui paraissait le point le plus favorable de la terre pour examiner la superficie de Mars durant la période où l’astre se trouvait le plus rapproché de nous. Les excellentes conditions en lisant mon, eurnal atmosphériques lui permirent de réaliser au maximum le programme scientifique qu’il s’était tracé et sa collection photographique donne l’idée la plus complète de Mars et de ses divers aspects. Le professeur a constaté que du matin au soir il y avait sur la superficie des taches d’une extrême luminosité, et qu’il s’agirait de masses de nuages poussées continuellement par un vent impétueux. La calotte septentrionale de Mars changerait sans cesse de forme, dit encore l’observateur, surtout pendant les heures du jour, ce qui ferait supposer l’existence de couches de glace. Curieuse campagne Afin de faire disparaître la mauvaise habitude de jurer en public, qui était de plus en plus répandue sous le règne marxiste, le gouverneur civil de Madrid a signé dernièrement une ordonnance deman Les commerçants parisiens rivalisent d’ingéniosité dans la façon de coller des papiers protecteurs contre les vitres de leurs magasins. (Ph. NYT.) dant à la population d’abandonner cet usage blessant la morale et les sentiments religieux. Presque en même temps, la ligue pour la lutte contre les jurons reprenait son activité ; elle avait été dissoute il y a quelques années. Les membres de cette association s’engagent à montrer amicalement à tous ceux qui se laissent aller à jurer en public ou emploient dans leurs propos des expressions blessantes pour la religion, le caractère inadmissible et honteux de leur manière de faire.. Evolution foudroyante Il s’agit de la croissance rapide du territoire d’Oklahoma (Etats-Unis). Voici ce qu’en dit M. André Maurois (Etats-Unis 39) : Il y a soixante ans, l’Oklahoma était un territoire assigné par le gouvernement des Etats-Unis à ce qui restait de quelques tribus indiennes. En 1882, les ingénieurs du chemin de fer M. K. T. (Missouri-Kansas-Texas) décidèrent d’établir un terminus sur le territoire de la tribu indienne des Creeks parce que, seule, celle-ci autorisait les non-indiens à faire des affaires chez elle. Ainsi naquit Tulsa. Les débuts de la ville rappellent ces films brutaux sur la vie primitive de l’Ouest qu’aime en ce moment l’Amérique. Quand, en 188!), le gouvernement des Etats-Unis racheta l’Oklahoma aux Indiens et l’ouvrit aux pionniers, Tulsa grandit. En 1894 les Indiens faisaient encore sauter les magasins de poudre et les collines que je vois en ce moment de mes fenêtres étaient peuplées de bandits. En 1905 le juge avertissait les nouveaux arrivants qu’attiraient 5 La planète Mars photographiée 6 LES SIGNES DES TEMPS les puits de pétrole d’avoir à renvoyer ou à épouser leur cuisinière. En 1901, la ville avait mille habitants ; en 1905, sept mille ; elle en a aujourd’hui cent cinquante mille. Recherche des cataclysmes On vient d’inaugurer à l’université impériale d’Osaka un institut de recherches sur les causes et les conséquences des cataclysmes naturels, premier établissement scientifique de cette sorte qui ait été créé au Japon. Un budget de 390.000 yens a été voté pour la première année. Cette inauguration a marqué l’achèvement d’un vaste projet d’équipement scientifique dont la réalisation avait été commencée en 1937, pour traiter les problèmes soulevés par les nombreux cataclysmes qui sévissent fréquemment au Japon. Environ cinq cents personnes assistaient au déjeuner offert à l’université d’Osaka en l’honneur de ceux qui ont contribué à la fondation de l’institut qui sera, au Japon, le pendant de robservatoire que les jésuites ont créé à proximité de Shanghaï et d’où émane, entre autres documents, une carte des typhons tenue à jour et dont profitent toutes les marines du monde. Donneur de sang Cette comparaison lumineuse, du Docteur Paul Bordreuil dans VAmi : Près de la porte de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, se trouve une affiche portant en gros caractères ces mots : Donneur de sang. Qu’est-ce à dire ? Dans une des salles d’opérations un mourant est allongé sur une table ; c’est un blessé exsangue, ou un malade à toute extrémité. On appelle un « donneur de sang », on établit une communication entre un de ses vaisseaux sanguins et une des veines du moribond. Bientôt, ô merveille, le cœur du blessé se remet à battre, son visage se colore, sa poitrine se soulève et s’abaisse, ses yeux s’ouvrent, il renaît à la vie, il parle, il est sauvé ! Faible mais saisissante image de l’œuvre accomplie en Golgotha par le divin Crucifié. Jésus dit : « Je suis venu donner ma vie pour la rançon d’un grand nombre... Mon sang est offert pour la rémission des péchés. » Les livres les plus beaux L’institut américain que dirige M. George Gallup vient de faire connaître les résultats d’une vaste enquête qu’il a effectuée à travers tous les Etats-Unis et dans toutes les classes de la société. Il avait posé à chacun cette question : « De tous les livres que vous avez lus, quel est celui que vous avez trouvé le plus intéressant ? » Les réponses reçues et classées ont permis de dresser une liste de vingt titres d’ouvrages dont la plupart sont naturellement américains. La Bible vient en tête. La France y est représentée par Les Misérables, cités onzième, et par Le Comte de Monte-Cristo. Dans les commentaires dont il accompagne cette liste, M. George Gallup affirme l’influence du cinématographe sur la lecture. 11 cite en exemple David Copperfield, lequel figure, d’ailleurs, dans cette liste. Au moment où l’on donna dans les salles de spectacle de Cle-veland le film tiré de ce célèbre roman de Dickens, la bibliothèque de cette ville fut obligée d’acheter 125 nouveaux exemplaires du livre, portant ainsi à 500 le nombre total de ses exemplaires. Pendant tout le temps que passa le film et encore quelques semaines après ils furent tous en lecture. La voix de Tennyson Le poète anglais est mort à Ald-worth en 1892 et il repose depuis quarante-sept ans dans l’abbaye de Westminster. Ses amis et ses admirateurs ont pu cependant entendre sa voix et ce fut, à près d’un demi-siècle de distance, une résurrection très émouvante. Le fait est que l’on découvrit récemment dans sa maison de File de Wight deux rouleaux de cire que l’on avait cru perdus, rouleaux sur lesquels Tennyson avait enregistré sa voix. Ces documents sonores remontaient à l’époque ou Edison, après sa découverte du principe du phonographe, avait envoyé ses cylindres sensibles à un certain nombre de personnalités européennes. On fit reproduire la voix du poète sur des disques modernes et on la renforça avec des appareils amplificateurs de son. C’est ainsi que Tennyson put se faire entendre clairement dans la chambre même où il avait travaillé les dernières années de sa vie. Les villes tentaculaires Paris, avec ses 5.140.000 habitants (en comptant sa banlieue) est la quatrième ville du monde. Avant elle viennent : New-York (avec les faubourgs) 11.700,000, Londres 8 millions 457.000 (autant que toute la Belgique), Tokio 6.086.000. Ensuite, dans leur ordre d’importance : Berlin, Chicago, Moscou, Shanghaï, Buenos-Aires, Osaka, Philadelphie, Leningrad, Los Angeles, Boston, Pittsburg. Il y a au monde trente villes qui comptent plus d’un million d’habitants. (La Tribune de Genève) La police de politesse L’Angleterre crée la police de politesse. Les agents de cette police sont tous en automobiles ou à motocyclette. Ces policemen n’ont pas de mission répressive, et ne doivent dresser de procès-verbal que si les chauffeurs se montrent véritablement odieux ou intempérants dans leur langage ou dans leurs gestes. En principe ils doivent faire des observations, non seulement à ceux qui violent froidement le code de la route, mais à tous ceux qui constituent une gêne pour la circulation. (La Gazette de Lausanne) La fleur caméléon Le Mexique possède dans sa flore une fleur qui change de nuances au fur et à mesure que monte le soleil. Blanche vers 6 heures du matin, elle rosit peu à peu. A midi, lorsque l’astre est au zénith, la fleur est d’un rouge vif. Elle blêmit peu à peu, passant du violet au bleu foncé vers 6 heures du soir. Elle reprend sa blancheur au cours de la nuit et recommence le cycle des couleurs dès que le soleil se lève à l’horizon. Cette plante étrange pousse dans la province d’Ôaxard, aux environs de Tehuantepec. (La Gazette de Lausanne) L’origine de la machine à écrire C’est pour permettre à des aveugles et à des sourds-muets de converser entre eux que l’on a réalisé la première machine à écrire. Celle-ci était constituée par un instrument à clavier permettant de transmettre par le toucher les signes de la parole. Lorsqu’un sourd-muet voulait converser avec un aveugle, il appuyait sur les différentes touches de l’instrument et des lettres en relief venaient heurter le doigt de l’aveugle qui pouvait ainsi les reconnaître au toucher. En 1833 le Français Progin construisit un instrument de ce genre, perfectionné et qui permettait aux aveugles d’écrire à leur tour. Sur les touches de cette machine, les lettres se trouvaient gravées en relief au lieu d’être simplement peintes, comme sur nos machines actuelles, et l’aveugle pouvait ainsi les sentir sous ses doigts. Ce n’est que 35 ans plus tard, en 1868, que la machine à écrire pour aveugles fut perfectionnée aux Etats-Unis et qu’on en fit une machine d’usage courant. ( La Tribune de Genève ) LES SIGNES DES TEMPS 7 Marcel Teissier A propos d un anniversaire C’est avec un éclat particulier que l’on a fêté dans tout l’empire français le 150e anniversaire de la Révolution française. En tant que chrétiens nous ne pouvons approuver les révolutions en ce qu’elles ont de violent et de conséquences anarchiques. Nous déplorons hélas, que les troubles sanglants de 1789 aient été en grande partie les conséquences de l’exemple donné par l’Eglise durant des siècles d’intolérance et de persécution. Pour avoir échangé les armes évangéliques de l’Eglise apostolique contre le glaive romain, l’Eglise a été, la première, victime de ses infidélités : la horde furieuse se jeta sur ses prêtres. Le Christ avait dit : celui qui tuera par l’épée, périra par l’épée. Le rôle de l’Eglise n’est pas de semer la haine ni la violence. Il lui a au contraire été dit : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent... » (Matthieu 5 : 44.) Il ne lui a pas davantage été conféré le rôle de justicier. A ceux qui voulaient purger l’Eglise de ses éléments indésirables le Christ donne cet enseignement : « Laissez-les croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson... de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. » (Matthieu 13 : 30, 29.) Le rôle de l’Eglise est d’apporter la paix. Fi du faux amour-propre ; de cet orgueil que l’on revêt improprement du mot : honneur ! Pour toi, chrétien, il s’agit que tu deviennes assez humble pour réaliser ce commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. > Et en cela point d’hyperbole. Jésus nous en a donné toute la signification : quoique dans son plein droit il se laisse garotter, frapper, insulter, tuer. Sa défense ? Une prière : Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font. Parlant de ces huguenots qui surent ne faire usage que des armes de la foi pour rester fidèles à l’Evangile, le poète chrétien Ruben Sail-lens s’exprime ainsi dans La Cévenole : .... d’autres, ceux-là furent sublimes, surent mourir sans résister. « Car, nous dit l’apôtre Paul, nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. > (Ephésiens 6 : 12.) Nos armes ? des armes spirituelles, uniquement. Et cependant quel courage ! « Priez pour moi, dit encore l’apôtre, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’E vangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes.... (Ephésiens 6 : 19, 20.) Et encore : « Pour moi, je vais être immolé.... j’ai combattu le bon combat. » (2 Timothée 4 : 6, Synodale.) Nous voulons bien croire que ce sont surtout les principes libéraux et équitables, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que l’on s’est attaché à célébrer le 14 juillet. Mais le fait qu’ils n’ont pu s’établir sans heurt dénote la carence de notre humanité. Il est une révolution à laquelle nous attachons un grand prix. Elle n’a rien de sanglant celle-là. Cette révolution mystérieuse, produite dans les cœurs par le Saint-Esprit, a été appelée par le Christ : la nouvelle naissance. Semblable à un printemps fécond, elle fait porter à chaque sujet sur qui elle opère, les plus délectables fruits dont l’Evangile nous donne la connaissance : « Mais le fruit de l’Es-prit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance.... » (Galates 5 : 22, 23.) Bien plus, pour être foncièrement individuelle cette révolution n’en a pas moins une profonde portée sociale. Dans l’ombre des cœurs, elle prépare un peuple particulier et zélé pour les bonnes œuvres (Tites 2 : 16) qui héritera la terre pour l’éternité. Notre révolution ? Mais elle prépare l’avènement de ce monarque débonnaire dont le règne inédit tient à la fois de la royauté la plus pure et de la démocratie la mieux organisée : Roi des rois, Seigneurs des seigneurs, et cependant serviteur de tous, frère de tous. « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir.... mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. » (Matthieu 20 : 28, 26.) Ces quelques mots produisent aussi une révolution. Ceux qui avaient le dépôt sacré des prophéties, aveuglés par la gloire terrestre, ne reconnurent pas le Messie, né dan^ une crèche, monté sur le petit d’une ânesse, et n’ayant pas un lieu où reposer sa tête. Un peuple aussi fier que le nôtre peut-il être doté d’un roi aussi humble ? Et ils le crucifièrent. Français, mes frères, il y a révolution et révolution. Les temps sont graves. Dieu fait publier aujourd’hui ce dernier message : « Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue. » (Apocalypse 14 : 6.) Si ce message vous atteint, il produira en vous une révolution salutaire, et vous serez au nombre de ceux pour qui « Il a donné sa vie comme la rançon de plusieurs » (Matthieu 20 : 28). 8 LES SIGNES DES TEMPS Signes des Temps Aux Juifs qui lui demandaient de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus dit : « Le soir, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : 11 y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps (i). » Un jour où Jésus avait annoncé la ruine de Jérusalem, événement que ses disciples ne pouvaient faire autrement que d’associer à la fin du monde, on lui demanda : « Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que ces choses vont arriver ? » Jésus prédit alors .« des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel ». Et passant presque sans transition de la destruction de Jérusalem à son propre retour, il ajouta : « 11 y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui . ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. Et il leur dit une comparaison : Voyez le figuier, et tous les arbres. Dès qu’ils ont poussé, vous connaissez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l’été est proche. De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche (2) .» Pourquoi l’avènement du Christ doit-il être précédé de signes extraordinaires ? « Si Jésus donne des signes», dit un prêtre qui se cache sous le pseudonyme d’Elie Daniel (3), « c’est pour qu’on puisse pressentir sa venue. » Et s’y préparer sérieusement, ajouterons-nous. S’il y a eu de tout temps des insouciants qui n’ont pas pris garde aux signes des temps, et des moqueurs pour ridiculiser ceux qui s’attachent à les discerner, il y a eu aussi, et il y a encore, des croyants attentifs qui cherchent à voir et à comprendre. Nos lecteurs connaissent le jésuite Lacunza. Il écrivait: «11 semble qu’il serait sage de se tenir sur ses gardes, d’être d’une extrême vigilance, et de tout examiner avec soin, tout ce qui peut nous instruire sur les signes des temps (4). » Un autre écrivain catholique, contemporain de Lacunza, l’abbé Hyacinthe-Marie Rémuzat, disait de son côté : « Dieu veut que nous ignorions le jour ; mais il veut aussi, pour que nous n’en soyons pas surpris, que nous en connaissions les approches. C’est même pour que nous ne nous y trompions pas, que non content de nous promettre des signes auxquels nous les connaîtrons, dans la crainte que nous ne sachions pas distinguer ces signes de tant d’autres à peu près semblables qui les précéderont, il a voulu encore nous marquer les temps où ces derniers signes commenceront à paraître (5). » L’abbé Riccardi (1778-1844), de Bergame, déclarait : « Le Seigneur a déjà prédit les signes principaux pour qu’on en tienne compte et qu’on les considère quand ils paraîtront ; il suscitera des hérauts qui les annonceront et les expliqueront fréquemment, afin qu’ils soient utiles au moins aux croyants (6). » On a abusé des signes, comme on a abusé de tant d’autres choses. C’est une raison pour en user avec circonspection, ce n’est pas une raison suffisante pour ks négliger systématiquement. Sur cette question, l’évêque luthérien Martensen nous semble avoir fait entendre la note juste : « Nous n’entendons pas approuver les supputations toutes mathématiques qui, à l’aide des symboles ou des chiffres fournis par l’Apocalypse, prétendent fixer la date exacte du retour du Christ. Nous voulons seulement que toujours/ et surtout aux époques critique'-, la pensée de l’Eglise soit attentive et vigilante, pour étudier à la clarté de la parole divine la signification des signes des temps. Mais quand sérieusement l’on s’enquiert des signes des temps, nous n’avons plus à redouter ni les excès, ni les fantaisies de l’imagination charnelle, car le Christ, régulateur des temps, se fait la loi de notre conscience. Si donc, au milieu des crises et des douleurs du présent, nous rencontrons des chrétiens qui, plus attentifs el plus vigilants que nous, laissent échapper le cri : Voici le Seigneur ! bien loin de les dénoncer et de les accuser comme troublant le repos de l’Eglise, nous devons les respecter comme de véritables ministres du Christ, car ils nous rappellent de nos distractions à la réalité de la vie chrétienne (7). » Sans doute, il arrive que l’on Alfred Vaucher LES SIGNES DES l'EMES y Ce gratte-ciel de New-York — le plus haut de tous — n’est-il pas le mystérieux symbole d’un monde où la matière prime l’esprit ? (Ph. Ass. Press) prenne pour des signes des faits ou des phénomènes qui n’en sont pas. Mais faut-il, pour cela, rejeter tous les signes, en bloc ? Laissons au Card. Newman, cité par Mme M. Chasles, le soin de répondre : « S’il est vrai que les chrétiens ont attendu le Christ sans qu’il vienne, il est tout aussi vrai que, quand il viendra réellement, le monde ne l’attendra pas. S’il est vrai que les chrétiens ont imaginé des signes de sa venue, alors qu’il n’y en avait point, il est également vrai que le monde ne verra pas les signes de sa venue quand ils seront présents. » Ces signes ne sont pas telle ment évidents que vous n’ayez point à les chercher; tellement évidents que vous ne puissiez vous tromper dans votre recherche ; 'et vous avez le choix entre le risque de penser voir ce qui n’est pas, ou celui de ne pas voir ce qui est. 11 est vrai que, bien des fois, à beaucoup d’époques, des chrétiens se sont trompés en croyant discerner la venue du Christ ; mais mieux vaut mille fois croire qu’il vient quand il ne vient pas, qu’une seule fois croire qu’il ne vient pas quand il vient. » Telle est la différence entre l’Ecriture et le monde; à suivre I Ecriture, nous serions toujours dans l’attente du Christ; à suivre le monde, nous ne l’attendrions jamais. Or, il doit venir un jour, tôt ou tard. Les esprits du monde raillent notre manque de discernement aujourd’hui; mais, qui aura manqué de discernement, triomphera alors. » Et que pense le Christ de leur raillerie d’aujourd’hui ? 11 nous met en garde expressément, par son apôtre, contre les railleurs (les moqueurs) qui diront : Où est la promesse de sa venue ? (a Pierre 3:4-) «J’aimerais mieux être celui qui, par amour du Christ et défaut de science, prend pour un signe de sa venue quelque spectacle insolite dans le ciel, comète ou météore, plutôt que l’homme qui, par abondance de science et manque d’amour, ne fait que rire de cette erreur (8). « Notre époque est-elle bien celle où s’accomplissent les signes précurseurs annoncés ? Assurément, et nous ne sommes pas seul à le croire. Parlant « de la marche des choses contemporaines, mise en regard de ce que Jésus-Christ et ses apôtres nous ont appris de l’état du monde aux approches de la parousie», le Card. Billot écrivait, il y a une dizaine d’années : « Si nous savons lire dans le présent, et interpréter ce qui se passe sous nos yeux, ce qui va s’étendant, se propageant et s’accentuant tous les jours davantage, ce qui évolue avec une décourageante et désespérante régularité depuis ce grand tournant de l’histoire que fut la Révolution française, pourrons-nous ne pas y voir une préparation plus ou moins prochaine, et comme un acheminement de ce qui nous fut marqué pour la fin des siècles : marqué, dis-je, en des prédictions précises, formePes, authentiques, et déjà dix-neuf fois séculaires (9) ? » Notre conclusion, nous l’emprunterons à un auteur protestant, A. Bonar: « Puisque la venue de Christ doit être le plus grand sujet de l’espoir et de l’attente de son peuple, ne négligeons point les signes de cette venue, ou la nature de ces signes (10). » (1) Matthieu 16: 2, 3. Ces deux versets, ainsi que le suivant, ont été reproduits au frontispice d’un ouvrage janséniste, publié sans nom d’auteur, mais dû à la plume de l’abbé François Joubert. De la connaissance des temps par rapport à la religion, Utrecht, 1727. (2) Luc 21: 7, 11, 25-31. (3) Serait-ce la fin du monde? 2e éd., p. 306. (4) Ben Ezra, éd. Antomarchi, p. 111. (5) Lettre et Observations sur . la proximité de la fin du inonde, Marseille, 1833, pp. 12-13. Cette lettre a été imprimée pour la première fois à Marseille, en 1786. Réimprimée à Marseille en 1819, à Avignon en 1835, et reproduite dans divers recueils. Une traduction italienne, Fermo, 1790, a eu plusieurs éditions. Une autre traduction italienne a vu le jour à Naples en 1849. Une traduction espagnole, d’après l'italien, a été publiée à Madrid en 1806. Une autre traduction espagnole, exécutée sur le français, a été imprimée à Mexico en 1852. En Italie, les idées de Rémuzat ont été combattues par le jésuite Guevara et par Albertini, et défendues par G. Cappelletti. En Espagne, elles ont trouvé un adversaire en la personne de Ataide y Portugal. (6) La fine del mondo, Mil., 1839, pp. 8-9. (7) Dogmatique, p. 732. (8) La vie chrétienne, trad. H. Bré-mond, P., 1911, p. 369. (9) La Parousie, Paris, 1920, p. 238. (10) La Prophétie du temps passé guide pour celle des temps à venir, Genève, 1853, p. 84. Remonté de abîme (Témoignage d’Henri Cornaz) Depuis tout petit, boire du vin blanc était tout mon bonheur. Heureusement qu’à côté de cette passion naissante, il y avait, pour la combattre, les prières d’une mère qui croyait au Dieu vivant, et qui m’a appris de bonne heure à ployer le genou. Elle demandait à notre Père céleste de me préserver de l’ivrognerie. J’eus aussi le bonheur de faire mon instruction religieuse auprès d’un pasteur fidèle. Et quel beau jour que celui où je promettais de vivre dans la tempérance et la piété, et de faire tous mes efforts pour garder les commandements de Dieu ! Ne ressemble-t-il pas à ces belles journées de mars où le soleil fait tout pousser; mais, hélas ! les giboulées des mois suivants laissent souvent peu de chose de ces promesses printanières. De i5 à 19 ans, je fus en place chez un maître rigide qui, d’une main de fer, sut me faire suivre la bonne voie. Je ne me couchais jamais sans avoir fait ma prière. Je ne pouvais me rendre au temple que toutes les trois semaines, mais avec quel bonheur j’y allais ! Et pourtant l’amour du vin me poursuivait partout. Quand on m’offrait un verre de vin blanc, j’étais tout heureux. Mon maître mourut. Alors, pour être plus libre, je résolus de devenir menuisier. Je fis mon apprentissage dans un pays de vignes où les occasions de boire étaient très fréquentes. Pour le moindre ouvrage, on nous restaurait largement. Le dimanche je courais au jeu de quilles et aux danses, et ainsi se développait cette passion qui, plus tard, m’a rendu si malheureux. Cependant, je demeurais près de ma chère mère, et les exhortations ne me manquaient pas. Mais à vingt ans on oublie facilement. Enfin me voilà ouvrier 1 Pendant la première année, cela n’alla pas trop mal. Mais bientôt, je subis la plus mauvaise influence de ma vie dans un atelier d’ébénistes à Genève. Sur une douzaine d’ouvriers, nous n’étions que trois Suisses. Si l’on se hasardait à prononcer le nom de Dieu, les moqueries et les quolibets ne tarissaient pas. La paye se faisait le dimanche, au café, en buvant de l’absinthe, entre onze heures et midi. Imitant mes camarades, je commençai à boire de ces « tournées » qui ne finissaient souvent qu’avec la journée. Puis, le lundi, à 9 hèures, on retournait au café et l’on y restait souvent jusqu’au soir. Au printemps, je quittai cet atelier. Dès lors je remarquai combien il est difficile de rentrer dans la bonne voie une fois que l’on s’en est écarté. Pendant deux ans, je me conduisis assez bien. Mais quoique je fusse encore garçon et que tout mon gain fût pour moi, cependant j’étais toujours court d'argent, et j’avais beaucoup de peine à m’habiller et à me chausser convenablement ! Et le travail ne me manquait pas ! Maintenant je comprends : quand on a toujours soif et que l’on profite de toutes les occasions pour boire, la semaine comme le dimanche, celui-là même qui gagne de bonnes journées est toujours sans le sou. S’il n’a que dix centimes dans la poche, ça le brûle, il faut qu’il les dépense. Agé de 26 ans, je me mariai et je m’établis dans mon village natal. Libre, je me laissai bientôt aller à boire d’une manière effrayante. En arrivant, je passais pour un jeune homme rangé, j’avais la confiance de mes combourgeois; au bout de trois ans j’étais regardé comme le phis grand buveur du village. Pourtant ma femme était douce et aimable, j’avais un enfant que je chérissais. Mais la passion était la plus forte, j’oubliais mes devoirs d’époux et de père. Buvant de plus en plus, je dus quitter mon village pour redevenir ouvrier. LES SIGNES DES TEMPS 10 LES SIGNES DES TEMPS ’ 1 Que de promesses de me corriger ! que d’angoisses ! que de luttes morales pendant n ans, mais hélas pour retomber toujours plus bas ! Il y avait de ces moments où le besoin de boire était si impérieux, qu'aujourd’hui encore, après de nombreuses années d’abstinence, j’en suis épouvanté. Cette soif augmentant d’année en année, après le vin je bus l’absinthe, l’eau-de-vie, puis, oh honte ! l’esprit de vin. Au commencement, je faisais un quart de journée de « ribote », puis une journée, puis deux, puis la semaine. Croyez, mes chers amis, qu’il est humiliant d’avouer ces choses ! Si je le fais, c’est afin que personne ne se croie tombé trop bas. Si bas que vous soyez, si vous avez un cœur droit et le moindre désir de vous corriger, avec le secours de Dieu, vous serez guéri. Oui, grâces en soient rendues à Dieu ! le salut est pour tous, même pour le grand buveur, quand il se repent sincèrement. Arrête, ô buveur ! arrête ! Il est sombre le chemin Où tu vas, baissant la tête, N’osant penser à ta fin. Reviens au Dieu qui pardonne, Qui relève le pécheur. Il ne repousse personne ; Viens, c’est un Libérateur ! Voyez-vous cette fourmi tombée dans le trou du fourmi-lion ! Elle remonte, gravissant la pente. Mais malheur ! au moment où elle atteint le sommet, voici une avalanche de sable qui l’entraîne de nouveau au fond du gouffre. Elle essaie de nouveau, jusqu’à ce que, épuisée, elle tombe au pouvoir de l’ennemi. Et pourtant un brin de paille tendu à propos aurait sauvé la petite bête. Il en est de même de ces malheureux buveurs : une main compatissante, une parole affectueuse suffiraient dans bien des cas pour les sauver. En traçant ces lignes, il me semble que je me revois au milieu de la nuit, sur mon lit, tourmenté par la fièvre et les remords après une journée de débauche. Et pourtant, la veille, j’avais la ferme intention de travailler. Mais j’ai rencontré P. ou L., et je ne croyais boire qu’un verre avec eux, et voilà, toute la journée y a passé. C’est terrible de sentir sa force morale diminuer, de voir les larmes silencieuses d’une femme aimée et les regards éplorés de ses chers enfants, et d’être obligé de se dire : « C’est ton ouvrage ! Tu ne peux pas t’arrêter ; tu vas devenir la honte de ta femme, le mépris de tes enfants. » Puis vous remarquez dans la rue les sourires moqueurs, les railleries même des cafetiers qui se sont emparé de votre argent. Vous entendez les reproches des patrons. La conscience vous crie : « Tu es un misérable. » Mais une autre voix vous dit : « Qui a bu boira ! Cela ne te sert de rien de lutter ! Va boire un verre pour chasser ce noir ! » Oui, oui, marche, esclave 1 bois encore un verre aujourd’hui pour avoir soif demain, et bois demain pour t’enchaîner toujours davantage ! Oh ! ces onze ans de luttes et d’angoisses, que je voudrais pouvoir les effacer ! Mais ce que je ne puis faire, mon Sauveur l’a fait : par son sang, tous mes péchés sont effacés. Comment suis-je arrivé à signer un engagement d’abstinence totale ? Dieu me reprit un enfant de trois ans et demi et ma femme dut aller à l’Asile des Aveugles avec un autre de nos enfants. Alors, brisé par le chagrin, je bus comme un misérable. A Lausanne, ma femme confia ses tristesses à une dame chrétienne. Celle-ci m’écrivit une lettre ferme et pleine d’amour en même temps, m’invitant à signer la tempérance, si réellement j’aimais ma femme et mes enfants. Signer ! moi, signer ! moi qui m’étais si souvent moqué des «mômiers», et qui avais si souvent dit : « Ces tempérants sont des fous. » Aussi quelles luttes pour arriver à une décision ! Enfin, après une nuit de tortures et de larmes, ma résolution fut prise. Mais avant de signer cet engagement, je m’abstins cinq, jours, pour essayer, car je craignais beaucoup de ne pouvoir tenir. Une idée m’offusquait : pourquoi l’abstinence totale ? pourquoi pas un verre à dîner ? Dieu me fit comprendre que si je ne pouvais pas dire non au premier verre, à la première goutte, je serais toujours un ivrogne, et qu’il est plus facile de ne pas commencer que de s’arrêter. Ayons donc peur de la première goutte ! Je le sais, au début surtout, il y a des moments pénibles à passer. Après certains travaux, on est las, on a soif, le corps demande. C’est alors qu’il faut « lever les yeux vers les montagnes d’où vient le secours ». Une fois que vous saurez qu’il y a un Dieu qui vous entend, qui suit vos lutttes et qui veut vous soutenir, si vous n’êtes pas encore sauvé, vous êtes bien près de l’être. C’est un dimanche que j’assistai, pour la première fois, à une réunion de tempérance. Elle avait lieu au Casino, à Vevey, à trois heures de l’après-midi, dans la salle du culte méthodiste. Il pleuvait. Je me vois encore descendre cette rue avec mon gros parapluie bleu. Devant un café je rencontre un ami qui me demande : « Où vas-tu ? » Mais je n’osai le lui dire. Arrivé devant la porte, je regarde si quelques connaissances me voient, et je me dépêche d’entrer. Qu’était cette réunion ? Il y avait l\ ou 5 hommes et 7 ou 8 femmes, et M. B. Caille, qui présidait. Après avoir prié, chanté et expliqué la Parole de Dieu, il nous lut une brochure parlant d’un buveur guéri par le moyen de l’abstinence. Mais j’avoue que je n’y ajoutais pas beaucoup de foi ; je me disais : Oui, c’est encore des histoires d’Amérique ! A la fin de la réunion, on invite à rester ceux qui ont le désir de signer. J’attends d’être à peu près seul pour m’approcher de la table ; je désirais prendre un engagement pour trois mois. 11 paraît que je n’inspirais pas beaucoup de confiance, car M. Caille trouvait que, pour commencer, je ne devais essayer que pour un mois ; mais je ne voulus pas autrement que pour trois mois. Alors notre président me fit quelques recommandations ; je lui 12 LES SIGNES DES TEMPS répondis d’un Ion rude que je tiendrais mon engagement, et je m’en allai. Ce qui m’a beaucoup encouragé au début, c'est que ma femme a tout de suite cru à mon relèvement, lors même que plusieurs de ses amies lui disaient que je ne résisterais pas longtemps, etc., etc. Mes camarades ne croyaient pas non plus à la possibilité de ma guérison ; ils tournaient en ridicule mon abstinence, disant que cela ne servirait de rien, que je me remettrais à boire lorsque le vin nouveau serait fait ou au Nouvel-An. Je crois que ces provocations m’ont beaucoup aidé à tenir au commencement, car je ne voulais pas leur donner raison, et je persévérais fidèlement. La pensée de retomber dans mon ancien péché m’effrayait, et je me souviens que parfois j’étais tout attristé à cette idée que j’allais reboire. Au bout de mon engagement de trois mois, je fus trois jours sans renouveler, et, en deux fois, le 10 et ii octobre, jé bus six verres de vin que l’on m’offrit là où je travaillais. Sentant la vieille soif se réveiller, je courus chez M. Caille prendre un nouvel engagement pour une année. Depuis ce second engagement, je puis dire devant Dieu que, à part la sainte Cène, aucune goutte de vin n’a retouché mes lèvres. Oh ! quelle joie on ressent quand une fois l’on a l’assurance que Dieu nous a pardonné, qu’il nous gardera jusqu’à la fin et que c’en est bien fini de celte vieille vie de tourments et d’enfer ! Voici donc plus de i4 ans que ces choses se sont passées et que je suis abstinent, j’ai retrouvé la santé du corps, le contentement d’esprit et la paix avec Dieu. Le premier de nos biens, c’est la santé. Quand j’ai signé, l’estomac était malade, je toussais, j’avais à la main gauche en particulier et au poignet un engourdissement, un commencement de paralysie. Un médecin m’ordonna de recommencer à boire du bon vin au repas avec de la bonne viande. Je ne l’écoulai pas. J’en consultai un second, qui m’ordonna tout autre chose, des frictions à l’eau fraîche ! et, grâce à Dieu, le mal disparut. A peu près un an après, le second de ces médecins vint chez moi pour soigner un de mes enfants, et il demanda à ma femme comment j’allais. Elle répondit que j’allais bien et que j’étais abstinent depuis* plus d’un an. Alors il lui dit : « L’abstinence est certainement ce qui lui a fait le plus de bien. Il buvait trop, c’est la boisson qui causait ce commencement de paralysie. » Après la santé du corps, je crois que le contentement d’esprit est un des plus grands biens que l’on puisse posséder ici-bas. Oui, qu’il fait bon, à la fin d’une journée parfois assez pénible, de pouvoir dire devant Dieu : j’ai fait mon devoir. Oh ! la paix de Dieu, la paix avec sa famille, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus beau sur la terre ? Quand j’étais ouvrier, on disait : Oui, on peut bien être abstinent en restant dans cette position ; mais allez vous établir dans un pays de vignobles et vous verrez que vous n’aurez pas d’ouvrage. Je suis devenu patron ; l’ouvrage ne m’a jamais manqué et a été en augmentant chaque année, et je puis dire que j’ai travaillé pour des clients de toutes les classes, même plus d’une fois pour des cafetiers. Il y a i/j ans, j’étais malheureux, renvoyé d’un atelier à un autre, tandis qu’aujourd’hui, j’ai une maison avec un atelier de huit établis, tous occupés. Un jour, après une de ces malheureuses déroules, mon patron m’avait dit que je ne valais pas mieux qu’un tel de mes camarades, le plus grand buveur de l’atelier, et qui était sous tutelle. Après moins de deux ans d’abstinence, la justice de paix me nommait tuteur des enfants de mon beau-frère, moi qui, si peu de temps auparavant, aurais mérité d’être mis sous tutelle. Plus tard, cette même autorité me chargeait de gérer la succession d’un de mes anciens patrons. Le bilan de celte liquidation s’élevait à environ 6.000 francs. Enfin, on me confia une place parmi les autorités de notre ville. En signant la tempérancfe, je ne pensais pas. à toutes ces conséquences ; je pris cet engagement parce que je souffrais, que j’étais malheureux. Je n’étais donc qu’un égoïste. Les voies de Dieu sont merveilleuses, et ses compassions dépassent toutes ses œuvres ! Aon, non, ce n’est pas la tempérance qui déshonore l’homme, mais c’est l’homme qui déshonore Dieu par ses inconséquences, son manque de droiture, d’amour et de charité. \yant retrouvé santé, contentement d’esprit, indépendance, crédit, considération et, par-dessus tout, la perle de grand prix, l’assurance de son salut, que peut-on demander de plus ? Oui, avec le Psalmiste, je m’écrie : « Mon âme, bénis l'Eternel et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » Et quel plaisir de voir nos enfants grandir dans la crainte de Dieu et dans la tempérance, faire leur service militaire et demeurer fidèles aux principes reçus à la maison paternelle, désireux de faire partie de notre Société et de persévérer dans cette voie qui, pour eux comme pour leurs parents, n’est pas un sacrifice, mais un privilège, une grâce de Dieu, source de bonheur, d’aisance et de joie ! 11 y avait environ six mois que j’étais abstinent. Dès le début, je cherchais le Seigneur soigneusement par la lecture de la Bible, par mon assiduité au temple et dans les réunions. Cependant, je ne recevais rien, je ne trouvais rien. Enfin, un soir, je mis en pratique celle parole : « Demandez et on vous donnera. » Dieu exauça ma prière et il me fit entendre cette voix qui dit : « Je t’ai appelé par ton nom ; lu es à moi. » Alors je compris l’amour de Dieu à mon égard. Que de moments bénis j’ai passés dès lors sur celte terre, soit sur nos montagnes, en considérant la grandeur de ses œuvres, soit dans les lieux de culte en élevanl ma voix par des chants de louanges ! « Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs ! » Pour maîtriser une passion, il faut en faire naître une autre ; une affection n’est détruite que par une autre affection. — A, Vinet. LES SIGNES DES TEMPS 13 L’étoile des pèlerins Un de nos amis, sculpteur de grand talent, particulièrement attaché au souvenir d’une prestigieuse reine de France, ne se lasse pas de refaire chaque année tantôt dans le marbre blanc, tantôt dans le bronze, son fin et beau visage. Je me propose de suivre son exemple, et pour vous, mes amis lecteurs, je reprendrai chaque année cette merveilleuse histoire de la Nativité qui de tout temps m’a ravie. On ne pourra jamais assez parler de ce fait inouï qui dépasse notre entendement, parce que nous sommes incapables d’en saisir le mystère. Ce que nous savons est si grand et si beau, l’évidence des desseins de Dieu nous est telle que nous sommes obligés de reconnaître que la naissance du Sauveur est la grande espérance qui reposait dans les cœurs des hommes depuis des millénaires. J’ai toujours pensé que l’idée des cadeaux que l’on a coutume d’offrir en ce jour de Noël ainsi que celle de l’étoile qui brille au sommet du sapin nordique, nous viennent des rois mages. Gaspard, Melchior et Balthasar appelés les rois Mages, parce que rois très puissants, savants et riches, avaient certainement une connaissance approfondie de l’astronomie. Ayant l’habitude de scruter le firmament ils virent avec surprise un astre nouveau qui allait dans le ciel, traçant un chemin d’argent. Ils se souvenaient des prophéties, car ils connaissaient également le Livre des livres, la Bible, et ils savaient qu’en Israël on attendait le Messie. Us avaient aussi entendu dire que Balaam avait prédit le passage de « l’étoile de Jacob ». Ils se rendirent donc à Jérusalem s’informant auprès des prêtres et des scribes sur le lieu où le Christ devait naître. Quel ne fut pas leur étonnement de constater que personne en cette ville de Jérusalem ne prenait au sérieux la nouvelle qu’ils apportaient. Les mages dont les cœurs étaient animés d’un ardent désir d’aller se prosterner et d’adorer l’enfant divin, furent peut-être un instant ébranlés par tant d’indifférence. Ce peuple à qui ils annonçaient la naissance de leur Sauveur continuait à s’occuper de sa vie de chaque jour, comme si de rien n’était. Les mages eurent bien de la peine d’obtenir d’eux un renseignement. Finalement devant tant d’insistance, on leur dit que c’est à Bethléhem en Judée que le Messie devait naître, et personne ne les encouragea d’y aller et personne ne se joignit à eux. Un homme cependant fut attentif à leurs dires. Hérode, qui connaissait lui aussi les prophéties, s’enquit exactement auprès d’eux du temps où l’étoile était apparue, mais nous savons dans quel dessein. Les mages sortirent de la ville le cœur contrit. Eux qui avaient tout abandonné, se confiant dans le signe que Dieu avait fait paraître dans le ciel, ils allaient maintenant vers l’occident, un peu à l’aventure, poussant devant eux les chameaux chargés des bagages et des offrandes. Qui sait, il y eut peut-être derrière eux quelques moqueurs qui étouffaient leur rire. Bien sûr, disaient ces gens sceptiques, la prophétie parle de la naissance du Sauveur, cela arrivera peut-être un jour, mais pour le moment nous avons autre chose à faire que d’abandonner nos foyers, nos femmes et nos richesses et suivre ces mages à l’aventure. Des signes, l’étoile dans le ciel, disaient-ils encore, il y en a eu bien d’autres, et puis, si c’était vrai, cela se saurait, personne n’en parle, ni les prêtres, ni les scribes, le monde est semblable à ce qu’il était hier, et il sera inchangé demain ; laissons donc aller ces rêveurs. Il me semble entendre ce que l’on nous dit quand, animés d’une certitude, nous allons de l’un à l’autre, suppliant nos amis, jetant le cri d’alarme : Voici les signes, ne les voyez-vous pas, le retour du Seigneur est proche. Les rois mages ont quitté la ville. On s’imagine ce départ au jour naissant ; devant eux, le désert s’emplit d’une lumière d’or. Longue et pénible fut cette première journée. Il fallait vraiment que dans leur âme la certitude de la volonté de Dieu fut toute puissante. Privés du guide précieux — il n’y avait dans le ciel que le soleil! brûlant et aveuglant —, ils se sentaient comme abandonnés par la grâce, tout seuls, luttant pendant des heures de cette interminable journée, contre la lassitude et le doute. Arrivés près d’un puits, ils décident de s’arrêter, de laisser souffler leurs bêtes accablées. Maintenant, les tentes sont dressées, le soleil décline à l’horizon, et l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient apparaît devant eux. A la vue de l’étoile, ils éprouvent une grande joie ; réconfortés, ils comprennent qu’ils doivent simplement suivre le chemin lumineux tracé dans le ciel, l’étoile va devant eux et s’arrête au-dessus du lieu où se trouve le petit enfant. Elle s’arrête au-dessus d’une pauvre hôtellerie où il n’y a de place pour l’enfant divin que dans l’étable. Ainsi, ce n’est pas dans un palais royal, de marbre blanc, entouré d’esclaves, reposant sur de riches coussins que les mages trouvèrent l’enfant de la promesse, l’espoir du monde. Ils voient dans une étable, sur de la paille, un pauvre petit enfant, que veillent des parents très pauvres. Cependant, ils ne doutent pas un seul instant qu’il s’agisse du Messie. Savants et riches, sages et puissants, avertis par l’émotion surhumaine qui étreint leur cœur, ils l’adorent et déposent les présents qu’ils avaient apportés. Puis ils s’en retournent par un chemin différent, gardant jalousement leur joie d’avoir vu le miracle, ils savent maintenant que le chemin tracé dans le ciel par une étoile les a conduits vers Dieu. Félixe. 14 LES SIGNES DES TEMPS Noël Comment prouvezvous que la fête de Noël ne correspond pas avec la date, de la naissance de Jésus ? — M. T Je n’ai pas la prétention de prouver quoi que ce soit dans ce domaine où tout est hypothèse, mais je défie n’importe qui de prouver que Jésus est né un 25 décembre. Il y a bien quelques savants qui retiennent la date traditionnelle (les abbés Mémain et Fabre d’Envieu parmi les catholiques, Edersheim parmi les protestants), mais celte opinion repose sur des bases fragiles. « Ce n’est que vers la fin du rve siècle qu’on fut d’accord sur la date du 25 décembre et sur la véritable signification de la fête. » (Eug. Picard, art. Noël, dans VEnc. des Sciences Religieuses.) « En somme la fête de Noël n’a pas d’attestation antérieure au deuxième quart du iva siècle », dit l’abbé Vacandard. Et le même auteur fait cette remarque : « La fête de Noël est d’origine tardive et au moment où Rome l’institua, personne n’était en. mesure de prouver que le Sauveur était né Je 25 décembre. » Si l’on désire savoir pourquoi cette date a été choisie, de préférence à toute autre, qu’on le demande à Vacandard : « En l’absence de document qui fixât la naissance du Christ, pourquoi n aurait-on pas songé tout simplement à la faire coïncider avec la renaissance annuelle du soleil matéri°>, c’est-à-dire avec le 25 décembre qui marque justement le solstice d’hiver suivant le calendrier romain ? C’est à celte époque que la Rome païenne célébrait, le Nalalis Invicli. Il y a là une coïncidence qui n’est, pas à négliger. L'Invictus est Mithra, qui symbolise le soleil. » Le P. Allô est plus positif : « Dans l'Eglise occidentale, la commémoration de la naissance de Jésus fut célébrée le jour même du Natalis Invicli. Ce t'ait est admirablement. symbolique. Le Soleil des âmes avait supplanté le soleil matériel dans l’adorat'on des hommes. » A. V. Le Christ-Roi Le vicariat du pape ne constitue-t-il pas la seule façon d’établir le Christ-roi sur la terre ? — X. A Pilate qui lui demande s’il est le roi des Juifs, Jésus répond : « Mon royaume n’est pas de ce monde.» (Jean 18: 36.) Il indique, par ces paroles, qu’il ne revendique pas le titre de roi de ce monde de péché — titre qu’il laisse à Satan, le prince de ce monde, le dieu de ce siècle — mais qu’il se place à la tête d’un royaume d’origine céleste, dont les sujets se recrutent parmi toutes les classes de la société. Ce royaume ne dispose pas, présentement, de territoire clairement délimité, cependant, au moment du « rétablissement de toutes choses » il finira par se substi-r tuer à tous les royaumes terrestres. En quittant ce monde, le Christ n’a pas laissé l’Eglise sans chef direct. Il conserve lui-même le titre de chef, il est le fondement de l’Eglise (1 Corinthiens 3 : 11 ; Ephé-siens 1 : 22, 23 ; 2 : 20 ; 5 : 23) ; mais, remplissant dans le ciel les fonctions d’intercesseur, il poursuit son œuvre sur la terre dans la personne du Consolateur, c’est-à-dire du Saint-Esprit : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de Vérité.... Le Consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14 : 16, 26.) Le Saint-Esprit, et non un homme, est le successeur de Jésus sur la terre. L’œuvre qu’il poursuit ici-bas le place, quant à sa nature et à ses attributs, au rang que le Père et le Fils occupent. Omniprésent, omnicient, et omnipotent, il n’est pas limité dans son action comme le serait un être possédant un corps semblable au nôtre. La promesse de Jésus à Pierre (Matthieu 16 : 11-19) ne change rien à ce fait. D’ailleurs, de nombreux passages expliquent cette promesse et prouvent que les privilèges détenus par Pierre, les autres chrétiens les détenaient également. Tous les membres de l’Eglise sont égaux en droit. Pas de distinction, pas de hiérarchie. Si Jlésus est roi, c’est par le Saint-Esprit qui demeure dans le cœur de ses enfants. Goliath ou frère de Goliath ? Dans 2 Samuel 21 : 19, il est dit qu’Elchanan tua Goliath de Gath tandis que dans 1 Chroniques 20 : 5 on lit qu’Elchanan tua Lachmi de Gath, le frère de Goliath. Comment expliquez-vous cette contradiction ? — P. E. Je ne l’explique pas. Il s’agit du même homme dans un cas comme dans l’autre. Il ne peut être question de Goliath proprement dit, c’est-à-dire du géant, mis à mort par David, c’est donc le récit des Chroniques qu’il faut retenir. Il n’est pas nécessaire, pour autant, de rejeter l’autre récit, Goliath pouvant fort bien, dit Gesenius, être un nom de famille, puisqu’il signifie « étranger » et Lachmi pouvant aussi, sans inconvénient, être désigné sous le nom de Goliath. C. G. Pour dix-huit francs... En s’adressant à nos bureaux et à nos agents, nos lecteurs et aoon-nés peuvent obtenir la collection complète des Signes des Temps pour 1939, artistement reliée. Faites vos commandes sans tarder. LES SIGNES DES TEMPS 15 Table des matières 1939 N° Page Actualités et questions sociales Vers les cimes ...................... 1 2 Un jardin de la paix ................ 1 6 Que sera 1939 ....................... 1 8 Ce qu’il faudrait .................. 5 2 Le Christianisme est social ......... 5 4 La Tour Eiffel a cinquante ans 5 7 La grande folie ..................... 6 2 Un triomphe des Philistins .... 6 5 Crime ou folie ? ............... 6 6 Le monde de demain .................. 7 2 Jean Giono a-t-il raison ? .......... 8 2 Le miracle des ondes ................ 9 2 La rançon de l’orgueil ............. 10 2 Le Christ seul peut rénover le monde .............................. 10 3 Pensées de novembre .............. 11 2 L’attente confiante ................ 12 2 La victoire par l’esprit ......... 1 ! 3 A propos d’un anniversaire .... 12 7 Apologétique, prophétie et doctrine chrétienne La foi et la raison .................. 1 3 La formation des évangiles .... 1 7 Faut-il observer le sabbat 1 .... 1 14 Aux siècles des siècles .............. 1 14 Entretiens bibliques V ............... 1 15 Peut-on connaître l’avenir 2 .... 2 8 Entretiens bibliques VI .............. 2 15 L’utilité de la Bible ................ 3 7 L’avenir dévoilé ..................... 3 8 Entretiens bibliques VII.......... 3 15 Le Christ est ressuscité ............. 4 3 Jésus-Christ et la Bible.......... 4 7 Une1 synthèse de l’histoire du monde ................................ 4 8 Entretiens bibliques VIII ............ 4 11 La consolation des mourants .... 4 15 Le prochain empire universel .... 5 8 L’étude des prophéties dans les milieux jansénistes .................. 5 11 Entretiens bibliques IX............... 5 15 Les grands signes précurseurs .. 6 3 Le figurisme ......................... 6 7 Entretiens bibliques X ............... 6 7 La Bible, le livre inspiré ........... 6 8 Le septième jour ..................... 6 14 La Bible est-elle catholique ou protestante ? ........................ 7 4 Les grands signes précurseurs .... 7 8 Entretiens bibliques XI .............. 7 15 L’église catholique et la Bible .... 8 3 L’avenir d’Israël d’après les Jan- , sénistes ............................. 8 7 Le Christ revient .................... 8 8 Les Jansénistes et l’avènement intermédiaire ........................ 9 7 Le Christ 'revient (quand, comment, pourquoi ?) .................... 9 8 Jésus, Fils de Dieu ................. 9 14 Le Christ seul peut rénover le monde ............................. 10 3 Le Spiritisme (I) ................... 10 8 Entretiens bibliques XII ............ 10 12 Le malheur des Juifs ................ 11 3 Le Spiritisme (II) .................. 11 8 La mort, ce roi des épouvante- nients ............................ 11 11 Entretiens bibliques XIII ........... 12 4 Signes des Temps .................... 12 8 Biographies _ ' 1 Les hauts paits d’un verset de la Bible (Henri Euler) ............ 6 11 Moussorgskv (1839-1881) ............. 6 15 Paul Cezanne (1839-1996) ............ 8 15 Jean Racine ......................... 9 15 Grégoire de Tours (539-594)......... 10 15 Olivier de Serres (1539-1619) .... 11 15 Coin des questions Faut-il observer le sabbat? .... 1 14 Aux siècles des siècles ............... 1 14 Le corns, l’âme et l’esnrlt ........... 2 14 Eucharistie et résurrection ........... 2 14 Les dates des livres de la Bible .. 3 14 Pierre a-t-il été â Rome ? ............ 4 14 N° Page La préexistence de Christ ............ 5 14 Le septième jour ..................... 6 14 La création de la femme .............. 6 14 Fils de Dieu et filles des hommes .................................. 7 14 Prédication aux morts ................ 8 14 Pais mes agneaux ..................... 8 14 Le figuier stérile ................... 9 14 Jésus, Fils de Dieu .................. 9 14 La culpabilité de Judas ............. 10 14 L’enseignement des femmes ........... 10 14 Un châtiment ......................... H 14 Noël ................................ 12 14 Le Christ-Roi ....................... 12 14 Goliath ou frère de Goliath ? .... 12 14 Edification, anecdotes, miss.ons Vers les cimes ...................... | 2 Dieu ou hasard ? .................... 1 11 La soif de Dieu ................... 1 11 L’enfance de Jésus .................. 1 12 L’Evangile, puissance de .aeu .. j 15 Soyez toujours joyeux................ 2 2 A la recherche du bonheur ...... 2 3 Le sacrifice d’Isaac ................ 2 2 Le cep et les sarments .............. 3 2 Le cri des élus ..................... 3 3 Un peu de bonheur ................... 4 2 Le Christ est ressuscité ......... 4 3 La récompense de la foi ......... 4 15 La consolation des mourants .... 4 15 Une réserve ....................... 4 15 Ce qu’il faudrait ................... 5 2 Je riposte par l’amour .............. 5 3 Une distinction ..................... 5 11 Dieu exauce les prières ......... 5 15 Les hauts faits d’un verset de la Bible ............................... 6 U Le royaume de Dieu .................. 7 11 Le Christ revient ................... 8 8 Comment lire la Bible ............... 9 3 La rançon de l’orgueil ............. 10 2 Reviens ! ..................••• 10 4 Le déclin de la foi ................ 10 7 Fermeté d’âme ...................... 10 11 Le temple .......................... 10 12 L’amour de Dieu .................... 11 7 La vocation de John Bost ........... 11 12 En lisant mon journal La danse ............................ 4 5 Un jardin de la paix ................ 1 5 Une juste récompense................. 1 5 Abomination de la désolation.... 1 6 Solidarité humaine .................. 2 5 Tabac et magasins d’alimentation 2 5 Le devoir de l’Eglise ............... - 5 L’année antialcoolique en 1938 en France .............................. 3 5 Athéisme chez les Juifs ............. 3 5 L’homme cultivé ..................... 3 5 Une grève il y a trois mille ans 3 5 L’enfance criminelle ................ 3 6 Chauffage central ................... 3 6 La vraie paix ....................... 3 6 Une comparaison ..................... 4 5 Destruction ......................... 4 6 Les alambics à Berne ................ 5 5 Raisons de vivre .................... 5 5 Douze règles pour être heureux 5 5 Le travail et la paix ............... 6 5 Un triomphe des Philistins .......... 6 5 Le chrétien et la haine ............. 6 5 Crime ou folie ? .................... 6 6 Sus à l’alcool ...................... 6 6 La diffusion de la Bible ......... 7 7 Le plus bête des deux ............... 7 7 Vivre dangereusement ................ 7 7 Triste bilan ........................ 8 5 Une prière franciscaine ............. 8 5 Le docteur Maurice Legrain .......... 8 5 L’exhortation à prier ............... 8 5 Défense spirituelle ................. 9 5 Honte aux Blancs .................... 9 5 Deux fois plus qu’il y a vingt ans ................................ 10 5 Sur la page blanche ................ 10 5 Un précurseur du vin sans alcool ............................... 10 5 Fictionize yourself ................ 10 6 N° Page Les assurances tous risques .... 10 6 Un témoignage d’Einstein .......... 11 5 Un secret de Pharaon retrouvé .. 11 5 Diminution de la consommation d’eau-de-vie en Suisse ............ 11 5 Mines préhistoriques .............. 12 5 La planète Mars photographiée .. 12 5 Curieuse campagne ................. 12 5 Evolution foudroyante ............. 12 5 Recherche des cataclysmes ......... 12 6 Donneur de sang ................... 12 fi Les livres les plus lus ........... 12 6 La voix de Tennyson ............... 12 6 Les villes tentaculaires .......... 12 6 La police de politesse ............ 12 6 La fleur caméléon ................ 12 6 L’origine de la machine à écrire 12 6 Les bons livres La résurrection des villes mortes 1 6 Crois-tu cela ? .................. 1 6 Le corps et l’âme ................... 2 6 L’homme et le climat .......... 2 6 En Palestine ........................ 3 6 Le Dieu vivant ................ 3 6 Les temps où la foi chantait .... 4 fi Simples entretiens sur la puissance spirituelle ....................... 4 6 Après la journée .................... 5 6 Je riposte par l’amour .............. 5 6 Les puissances du monde............ 7 15 L’âme de soleil .................. 7 15 Vers une économie fraternelle .... 9 6 L’Evangile et le Racisme ........ 9 f> Pensées de M. Pascal sur la reli- gion et sur quelques autres sujets qui ont été trouvés après sa mort parmi ses papiers ........... 10 6 Le renouveau de l’Eglise ........... 10 11 Hygiène et tempérance, éducation Tabac et magasins d’alimentation 2 5 L’année antialcoolique en 1938 en France ............................ 3 5 L’enfance criminelle ................ 3 6 Les alambics à Berne ................ 4 5 Sus à l’alcool ...................... 6 6 Le plus bête des deux ............... 7 7 Le docteur Maurice Legrain .... 8 5 Honte aux Blancs ! .................. 9 5 La Bible et la Science .............. 9 11 Deux fois plus qu’il y a 20 ans 10 5 Un précurseur du vin sans alcool 10 5 Coupo Santo ........................ 10 7 Diminution de la consommation d’eau-de-vie en Suisse ........... 11 5 Remonté de l’abîme ................. 12 10 Histoire religieuse Comment la Bible nous est-elle parvenue ? .......................... 2 11 La liberté religieuse du IV» au XII* siècle .............................. 8 11 La page de la famille Lettre de la tante Hermine à Jean 1 13 Justice ........................... 2 13 Activité ............................ 3 13 Veuillez assister au mariage .... 4 13 Le silence ......................... 5 13 La colère ........................... 6 13 La maman de petit Pierre ou la Maîtrise de soi-même ........ 7 13 L’Infante de la Tour de Jade .... 8 13 L’araignée au plafond ............... 9 13 Le nom ............................. 10 13 Au paradis des enfants.............. 11 13 L’étoile des pèlerins .............. 12 13 Ondes courtes Tous les numéros .................... 16 Poésies Message de Pâques .............. 4 2 Au printemps ...................... 5 2 Serment ........................... 6 2 La cloche du ciel ................. 7 6 Bonsoir petits ! .................. 7 13 Le rayon sur la mer ............... 8 2 David n’avait rien que sa fronde 8 12 Le cimetière ..................... 11 2 Blancs flocons ................... 12 2 16 LES SIGNES DES TEMPS Les pompiers de Paris peuvent combattre mille incendies simultanément. Les 2/3 de la superficie de la Suisse sont occupés par des montagnes où vit i/5 de la population. Le quart de la superficie est improductif. La Suisse est un des pays du monde les plus riches en industries. Seules l’Angleterre et la Belgique ont une population industrielle proportionnellement plus nombreuse. La population de la Suisse s’est accrue à un rythme accéléré : en 1800, 1.670.000 habitants; en i85o, 2.392.000; en 1900, 3.3i5.ooo; en 1939, 4-2oo.ooo. Sur 100 habitants, en i85o, 94 habitaient la campagne et 6 la ville; en 1987, 68 sont à la campagne et 3a en ville. La Bibliothèque Nationale de Paris contient 4-3oo.ooo ouvrages, 5 millions de journaux et 2o3.3oo cartes géographiques. Rien que les livres occupent g4 kilomètres de rayons. On y trouve aussi plus de 120.000 manuscrits, plus de 3 millions d’estampes et 240.000 médailles et pièces de monnaies. Hammerfest, qui a fêlé, l’été dernier, le i5oe anniversaire de sa fondation, est située à 70 degrés de latitude nord, sur une falaise rocheuse. En 1880, .elle fut la première cité européenne dotée d’une usine électrique actionnée par l’eau. La ville compte 4-ooo habitants. Un habitant d’une petite ville de Seine-et-Marne a pu établir que pendant trente ans il avait fumé quarante kilomètres de cigarettes, soit un ruban qui couvrirait à peu près la distance de Paris à Melun. Seule la partie réellement fumée de la cigarette a été évaluée. Cela représente 800.000 cigarettes, soit 27.000 par an et 80 par jour. Or, cet extraordinaire consommateur de cigarettes vient de renoncer brusquement à fumer. Les neuf dixièmes des Chinois ne savent pas lire. Les Japonais se lavent beaucoup. Dans la seule ville de Tokio, il existe environ 1.100 établissements de bains publics où passent chaque jour plus de 500.000 personnes. De plus toutes les maisons privées ont leurs salles de bains, plus ou moins luxueuses. Hatty Green était la femme la plus riche des Etats-Unis. Elle devait ses milliards à son seul génie des affaires. Lorsqu’elle mourut, dernièrement, elle laissait 67 milliards de dollars à sa fille qui joue à la bourse et accroit encore cette énorme fortune. Selon les calculs de l’Oflice de < statistique danois, la population du Danemark comptait le 1er juillet 1939, 3.805.000 personnes, contre 3.777.000 au 1er juillet 1938. Le surplus représente un excédent de naissances. Nulle part on ne se suicide plus aisément qu’au Japon. C’est une habitude consacrée par les mœurs et par la tradition. Mais les suicides d’étudiants se multiplient depuis quelques années au point d’émouvoir les dirigeants du pays. Poison, noyade, pendaison, tout est bon à ces jeunes gens pour s’évader de la vie qui leur est si ingrate. La saccharine de Fahlberg (dans le langage de la chimie : acide or-thosulfamidobenzoïqueanydre) possède un pouvoir sucrant égal à 280 fois celui du sucre de canne. Elle est dépassée par la saccharine de Ludwigshafen. L’énergie de cet édulcorant est surprenante. Un petit fil de 2 à 3 mm. de longueur aussi mince qu’une des plus fines aiguilles à coudre, sucre un verre d’eau, à un point tel, qu’il faut considérablement diluer le liquide pour pouvoir le boire. Au point de vue nutritif, zéro. Un jeune Napolitain, âgé de quatre ans, se plaignant de violentes douleurs dans l’oreille gauche, vient d’être soumis récemment à un examen médical qui révéla la présence dans le conduit auditif de quelques grains d’avoine qui commençaient à germer ! L’enfant débarrassé de cette extraordinaire plantation, les douleurs disparurent aussitôt ! Voilà une anecdote sans doute inédite dans l’histoire de l’agriculture ! En mai dernier, on a commencé la construction d’une autostrade dans le désert du Sinaï. Cette route, qui remplacera la piste d’autrefois, va d’Ismaïlia, sur le canal de Suez, à Auja, localité à la frontière de la Palestine. De là, celte route atteindra Jérusalem par Bir-Seba reliant ainsi l’Egypte à la Terre Sainte. La syphilis est, pour la race humaine, la plus grande cause de malheur et de déchéance. Non soignée ou mal soignée, c’est elle qui, surtout, nous inflige des pertes incalculables (morts, hérédo-syphilitiques, fous, dégénérés, infirmes etc.). Les Américains estiment qu’elle leur a coûté, chaque année, -autant que les budgets réunis de leur arm'ée et de leur marine, aussi ont-ils décidé de la combattre activement. SOMMAIRE DE DECEMBRE 1939 L’attente confiante ..................... 2 Blancs flocons .......................... 2 La victoire par l’esprit ................ ? Entretiens bibliques (XIII) ............. 4 En lisant mon journal ................... 5 A propos d’un anniversaire .............. 7 Signes des Temps ....................... 10 L’étoile des pèlerins .................. 13 Coin des questions ..................... 14 Table des matières 1939 ................ 15 Ondes courtes .......................... 16 SUS AU TABAC C’est le titre du Bulletin de la Société contre le tabac, paraissant 6 fois par an. L’abonnement est compris dans la cotisation annuelle de 10 francs. Compte chèques postaux Paris 660-77. Siège de la Société : 12, rue Jacob, Paris, 6e. LES SIGNES DES TEMPS Revue mensuelle fondée en IS7d DAMMARIE-LES-LYS (S.-à-M.) Prix de l’abonnement annuel : 1 an 6 mois France et colonies 15 fr. — 8 fr. — Suisse (arg. misse) 3 fr. 50 2 fr. — Belgique (arg. belge) 18 fr. — 10 fr. — Etranger (arg. franç.) 18 fr. — 10 fr. — AGENTS : PARIS. 130 boulevard de l’Hôpital (1*) MARSEILLE, 5, boulevard Lonchamp STRASBOURG, 5, boulevard d’Anvers LAUSANNE, 8, av. de l’EgUse Anglaise BRUXELLES, 11, rue Ernest Allard ALGER, 139 ter, Chemin du Telemly RABAT, 40, rue de la Hépublique TUNIS, 2, rue de l’Eglise Le gérant : G. Habbhev Le rédacteur : Ch. Gehbeb. Imprimerie Les Signes des Temps Dammarie-les-Lys (S.-et-M.)