N ions Cain : sa femme et sa postérité Cy On lit dans la Bible que lorsque Cain eut tué son frére Abel il s'é- loigna de devant Dieu el habila dans le pays de Nod, a Uorient d’E- den. Puis on parle de sa postérilé. Comment Cain pul-il se marier puisqu’il était le [fils du premier homme et de la premiere femme ? Ou donc trouva-t-il sa femme ? — D. B. Remarquons d’abord que la Bible n'a pas été écrite pour satisfaire notre curiosité, méme légitime. Elle donne certains détails, en ignore d’autres suivant le but qu'elle se propose d’atteindre. LLa Bible mentionne spécialement Cain et Abel, puis Seth, en igno- rant et le nombre et les noms de leurs fréres et leurs sceurs. Pour- tant, Adam, qui vécut 930 ans, cut d’autres fils que Cain, Abel et Seth, et il eut aussi des filles (Genése 5 : 3, 4). Aprés la mort d’Abel et la malédiction de Cain, Seth fut con- sidéré comme le premier-né et, dans ce sens, remplaca Abel. Cest parmi ses sceurs ou, ¢ventuellement parmi ses nieces (filles de Seth ou d’autres fréres également mariés a des sceurs) que Calin trouva sa femme. Il ne pouvait en étre autre- ment. « Le mariage entre fréres ct sceurs, dit la Bible annotée, s’impo- sait aux origines de ’humanité ct n’avait pas encore les inconvénients qu'il ne pouvait manquer d’avoir a une époque plus avancée ; car la force vitale départic a ’humanite existait chez le premier homme, ect jusqu’a un certain point encore chez ses enfants, dans toute sa plé- nitude. Mais une fois qu'elle se fut répartie dans un grand nombre de branches, elle dut tendre dans cha- que union a se reconstituer par le rapprochement des ¢léments oppo- SEs. » Ce n’est que beaucoup plus tard, a I’époque de Moise, que Dieu in- terdira les mariages entre membres d'une méme famille (Lévitique 18), au moment ou de telles unions en raison des nouvelles conditions d’existence introduites par le de- luge, et aggravées par les exces de tous genres commis par homme, pouvaient entrainer de funestes LES SIGNES DES TEMPS conséquences pour les enfants. D’ailleurs, la terre était peuplée, et la nécessité de telles unions ne se faisaient plus sentir. La postérité de Cain se distin- gua par sa mc¢chanceté et son inso- lence, les femmes recurent le nom de «filles des hommes », par oppo- sition a celle de Seth, plus soumise aux ordres de Dieu, dont les hom- mes furent appelés «fils de Dieu » (Genese 6: 1, 2). Seules la déso- béissance et la malignité de Cain, et non son mariage avec sa soeur, sont a 'origine de la perversité¢ de sa descendance. ® [La langue de Jésus Pouvez-vous me dire quelle lan- gue Jésus parlait ? — A. C. On sait que Pilate fit placer sur la croix de Jésus [Iinscription suivante : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs» en hébreu, en grec ct en latin (Jean 19: 20). Ce fait permet de conclure que ces trois langues étaient comprises et par- lees en Palestine. Les Juifs com- prenaient rarement les trois a la fois et les Romains ignoraient généralement la langue des Juifs. « Le latin, écrit Edmond Stapter (La Palestine au temps de Jésus- Christ, 1892, p. 133), était la langue .des Romains en garnison ou en séjour, celle des publicains, des soldats, des receveurs d’im- pots. Elle était méprisée. Les Juifs ne la parlaient jamais et I'in- telligence du latin, méme au temps de la guerre juive, n’était rien moins que générale en Palestine. » Jésus ne parlait ni ne comprenait le latin. Ile grec était aussi exeeré que le latin, mais, malgré cux, les Juifs en apprenaient un certain nombre de mots, et «il est possible que cette langue fut plus répandue qu'on ne se le figure générale- ment.... » (Stapfer, p. 136.) Jésus parlait-il le grec? peu probable. Certains auteurs soutiennent le contraire, en allé- guant Marc 7 : 24-30 et Jean 7 : 35 C’est et 12: 20. Ces passages ne sont pas probants. II est possible, toutefois, que Jésus comprit le grec, du moins en partie. La langue parlée par le peuple n’était pas I’hébreu, que seuls les scribes et les docteurs de la loi comprenaient encore, et qu'on considérait comme la langue sainte, celle des savants. «On lisait la Loi en hébreu dans les synagogues, puis on la traduisait immediate- ment de vive voix. Dans les ¢coles, les Rabbins enseignaient en hébreu et, sous les portiques, dans la premiére cour du Temple, ils discutaient encore dans cette lan- gue. II est probable que Jésus s’en servait dans ses conversations avec les Pharisiens....» (Stapfer, p. 133). [Le peuple parlait 'araméen (ou syriaque, ou chaldéen ; les trois appellations sont synonymes). Cette langue « existait au temps de Jacob et, a cette époque reculée, était déja distincte de I’hébreu. On la parlait dans tout le nord de la Syrie et en Mésopotamie.... La différence de I’hébreu et du chal- déen était assez grande pour que le peuple ne comprit plus la Loi si on ne la lui traduisait. » (Stap- fer, pp. 134, 135.) L’inscription sur la croix était en araméen (chaldéen) plutdét qu’en hébreu. La langue maternelle de Jésus, celle qu’il parlait chaque jour depuis son enfance et dont il se servait dans ses discours était araméen. II avait certainement une connaissance parfaite de I'hé- breu, ' lisait I’Ancien Testament dans cette langue et s’en servait dans ses entretiens avec les Doc- teurs, mais il s’exprimait de pré- férence en araméen. La demeure de Dieu Le psaume 97 (verset 2) dit que les nuages et lUobscurité environnent le trone de Dieu, tandis que saint Paul déclare (1 Timothée 6: 16) que le Seigneur des seigneurs ha- bite une lumiére inaccessible. Ny a-t-il pas la une contradiction ? -— J. «Dieu est lumiere » dit 'apoétre Jean (1 Jean 1 : J). « Il s’enveloppe de lumieére», dit le Psalmiste (Psaume 104 : 2). Mais I’'homme qui est pécheur, ne peut supporter cette ¢blouissante lumiére : elle lui est inaccessible, elle lui est cachée par les nuages et les ténébres (voir Deutéronome 5: 22 et 1 Rois 8: 10-12), car nul ne peut voir la face de Dieu et vivre (Exode 33 : 20). Le Christ lui-méme, a son retour, viendra sur les nuées du ciel (Mat- thieu 24 : 30; voir aussi Psaume 18 : 10). Lorsque Dieu sera « tout en tous », les méchants auront dis- paru, et les justes verront Dieu « face a face» (1 Corinthiens 13: 12), ils le verront «tel qu’il est» (1 Jean 3: 2). lls vivront dans la lumiére, le péché ayant été extirpe pour toujours de la terre, ou tout sera nouveau. II ny a donc pas contradiction. C. G.