Coupe du canal de Siloée 1. Accés a la source de Gihon - 2. Canal - 3. Puits - 4. Galerie - 5. Puits d’acces - 6. Ancien puits abandonné. Le sens de l'inscription ne fait aucun doute : elle relate la réussite du forage du tunnel d'écoulement des eaux jusqu’a la piscine de Siloé, et cela dans des conditions de travail déja tres modernes ! Un succes technique du génie civil, huit siecles avant Jeésus-Christ... Deux équipes marchaient a la rencontre l'une de l'autre. Leur point de jonction, vers le milieu du souter- rain large de 80cm au plus, est nettement marqué par les coups de pics en sens inverse, tres repérables sur la roche. On notera en effet le recours a la méthode du double forage que notre époque saluera comme un exploit hors pair, lors du percement du tunnel routier du Grand-Saint- Bernard. Le dernier coup de mine avait ouvert le trongon central et les équipes suisses et italiennes se rejoignaient au cceur de la mon- tagne. Souvenez-vous : c’'était en avril 1965. Ainsi, les perceurs de la paroi transalpine avaient été précédés et de 2 665 ans environ! Car l'inscrip- tion, probablement contemporaine de I'achevement des travaux (elle ne comporte malheureusement ni nom ni date), est de la fin du 8¢ siecle avant notre ere (vers I'an 700), Inscription de Siloe « Voici achevé le creusement. Et maintenant en voici |'histoire : tandis que les ouvriers brandis- saient encore la pioche de part et d’'autre, et qu'il nerestait que trois coudées a creuser, on entendit l'und’euxcrier al’autrequ’un trou s'était ouvert dans le rocher a droite et a gauche. Et, le jour de I'aboutissement, les ouvriers frap- perent l'un contre l'autre, pioche contre pioche. Alors, les eauxde la source coulérent dans I'étang sur douze cents coudées et la hauteur du rocher au-dessus de latéte des ouvriers était de cent coudées. » comme I|'a Ganneau (Recueil d’Archéologie Orientale, I, Paris, 1888) par rappro- chements paléographiques. Une constatation importante, comme nous le verrons plus loin. Mais pourquoi ce percement, qui fut loin d'étre un cas unique a I'époque de la royauté juive ? L'eau, « nerf de la guerre » a Jérusalem La cité du roi David est née d'une source, le Guihon, «celle qui jaillit », appelée de nos jours «Ain Sitti Maryam » (« la source de la Vierge »), montré Clermont- Cylindre de Taylor (British Museum). Sur ce cylindre d’argile le roi assyrien Sennachérib rapporte sa campagne militaire contre Jérusalem, en 701 avant Jésus-Christ. 23