LES EXTRA TERRESTRES,MESSAGERS DE [AVENIR ? 20 Mots fléchés 4 RENCONTRE AVEC Alain Vivien : un parlementaire et les sectes Depuis 1975, Alain Vivien, député de Seine-et-Marne, s’intéresse aux problèmes de famille, de société, de législation posés par les sectes. Il répond aux questions de «Signes des temps ». Propos recueillis par Pierre Lanarès et John Graz 11 LIRE L’évangile de Jean Le quatrième évangile, écrit bien après les trois autres, révèle en Jésus le Fils de Dieu incarné. C’est l’évangile de l’amour, écrit par le disciple que Jésus aimait. Par Jean-Claude Verrecchia 15 BIBLE ET ARCHÉOLOGIE Le dernier jour de Pompéi L’archéologie a mis en évidence la vie de cette ville de 10 000 habitants qui disparut brutalement sous les cendres du volcan. Pourtant il y avait eu un avertissement. Par John Graz 18 LA BIBLE PARLE Jésus, le grand-prêtre Jésus, que les prêtres juifs de son temps n’ont pas beaucoup apprécié, est appelé prêtre et grand-prêtre dans certains textes du Nouveau Testament. Quel est le sens de sa prêtrise ? Par Bernard Sauvagnat 21 COMPRENDRE Marc 3 : 20, 21, 31-35 Curieux passage de l’évangile où Marie est du nombre de ceux qui traitent Jésus de fou et où Jésus explique qui est sa mère. Par Yvan Bourquin 23 L’ÉVANGILE ET LA SANTÉ Vivre sans problème de poids Se mettre au régime pour maigrir ou ne pas grossir, ce n’est pas une vie. Il y a moyen de vivre sans problème de poids, en mangeant, et avec joie. Par le Dr Elisabeth Colmant 25 Les extra-terrestres, messagers de l’avenir? Les messages des extraterrestres, que nous transmettent certains médiums, ne peuvent provenir de l’Esprit qui a inspiré les auteurs de la Bible. Par Jacques Marcille 27 BIBLE ET ÉDUCATION Le corps conscient La conception de la vie qui ressort de la Bible n’est pas le mépris du corps, au contraire c’est une invitation à être davantage conscient de son corps. Par Jean-Jacques Henriot 28 TÉMOINS Ménilmontant témoigne de la Passion Depuis 51 ans, un quartier populaire de Paris représente la passion de Jésus. « Signes des temps » est allé voir et écouter ce témoignage. Par Bernard Sauvagnat 30 EN PRATIQUE Donnez donc de la voix ! Un appel à la majorité silencieuse de ceux qui sont heureux de vivre libres de la «libération sexuelle», pour qu’ils s’expriment aussi fort et net que ceux dont la sexualité débridée est mise en vedette. Par Georges Vandenvelde 31 PARMI LES LIVRES Darwin et Ç° de Perre Thuillier Moi, François d’Assise de Carlo Carretto Psychologie des expériences religieuses, d’André Godin 33 SIGNES DES TEMPS... ...jette un regard sur l’actualité Photos : Couverture : Basak/Gamma - D. Calcia Intérieur : p. 12 R. Viollet ; p. 15 Yvan/Rapho ; p. 16 Lawson/Rapho ; p. 28, 29 D. Calcia. LES EXTRA TERRESTRES. MESSAGERS DE t AVENIR ? Revue bimestrielle fondée en 1876 A, RÉDACTION ET Y ADMINISTRATION : 60, avenue Emile-Zola 77190 Dammarie les Lys, France Tél. (6) 439 38 26 C.C.P. 425-28 G Paris MAI-JUIN 1982 Rédaction : Bernard SAUVAGNAT Secrétariat : Hélène PFENNIGER Maquette : Jean BREUIL Pour tout renseignement veuillez consulter nos agences. Europe BELGIQUE, 45-47, rue Général Capiau-mont, 1040 Bruxelles 1 FRANCE, 130, boulevard de l'Hôpital, 75013 Paris, et rue du Romarin, Clapiers, 34170 Castelnau le Lez SUISSE, 19, chemin des Pépinières, 1020 Renens/Lausanne Autres continents BURUNDI, Boîte Postale 1710, Bujum-bura CAMEROUN, Boîte Postale 61, Yaoundé CANADA, 940, chemin Chambly, Lon gueil, P.Q. COTE-D’IVOIRE, Boîte Postale 335, Abidjan CENTRAFRIQUE, Boîte Postale 274, Bangui GABON, Boîte Postale 4074, Libreville GUADELOUPE, Boîte Postale 19, 97110 Pointe à Pitre GUYANE FRANÇAISE, Boîte Postale 169, 97300 Cayenne HAITI, Boîte Postale 28, Cap Haïtien Casier Postal 868, Port-au-Prince HAUTE-VOLTA, Boîte Postale 592, Ouagadougou MADAGASCAR, Boîte Postale 1134, Tananarive MARTINIQUE, Boîte Postale 580,97207 Fort de France MAURICE, 10, rue Salisbury, Rose-Hill NOUVELLE-CALÉDONIE, Boîte Postale 149, Nouméa RÉUNION, Boîte Postale 922, 97400 Saint Denis SÉNÉGAL, Boîte Postale 1013, Dakar TAHITI, Boîte Postale 95, Papeete TCHAD, Boîte Postale 880, N'Djamena TOGO, Boîte Postale 1222, Lomé ZAÏRE, Boîte Postale 2099, Lubumbashi ABONNEMENTS ANNUELS (6 numéros) France et communauté : 48 F Prix du numéro : 9,60 F Autres pays : 55 F Prix du numéro :11F Copyright by Editions et Imprimerie S.D.T. Gérant : J. Calcia Dépôt légal 1982, N° 481 entre nous Bernard Sauvagnat Le Sturp, vous connaissez? Ce n’est ni une nouvelle danse, ni une de ces nouvelles petites merveilles de l’électronique qui transforment notre manière de vivre. Le Sturp, c’est Alain Decaux, l’académicien, qui me l’a fait connaître. C’était le 14 avril 1982, dans l’émission télévisée L’histoire en question consacrée aux travaux scientifiques effectués sur le célèbre linceul de Turin. Le Sturp, c’est un projet de recherche mis sur pied et mené à bien par 33 savants américains entre octobre 1978 et octobre 1981 pour répondre à la question de l’authenticité de la fameuse relique. Les conclusions du Sturp? Elles ne peuvent ni prouver ni infirmer la tradition qui veut que ce linceul de lin de 4,36 m de long et de 1,10 m de large ait servi à envelopper le corps de Jésus descendu de la croix et mis au tombeau. Elles viennent confirmer les travaux effectués antérieurement par des chercheurs italiens, français, belges et suisses. Cette pièce de tissu vient du Proche-Orient. Elle a bel et bien servi à envelopper le corps d’un homme de type sémitique, mesurant 1,78 m, qui a laissé son empreinte par déshydratation et qui a été victime de supplices qui concordent étrangement avec ceux que les évangiles décrivent au cours de la Passion de Jésus. Ce n’est pas moi qui vais écrire maintenant que ce linceul est le vrai ou un faux. Je n’ai ni les compétences ni les moyens de trancher cette question. Par contre, je voudrais saisir l’occasion pour vous poser une question, à mon avis beaucoup plus importante encore. Les travaux sérieux, parfois plutôt macabres, effectués par des chercheurs spécialisés dans des disci plines diverses, pour l’étude de ce linceul de Turin, ont permis de mieux comprendre et apprécier les différentes souffrances subies par un condamné aux mêmes peines que Jésus. Des blessures de flagellation marquent tout le dos depuis les épaules jusqu’au bas des mollets et la partie supérieure de la poitrine. Elles ont 3 cm de long et correspondent à la forme des osselets de moutons fixés aux lanières des fouets utilisés. Il y en a 120. Des blessures à la tête et au visage rappellent la couronne d’épines et les coups frappés par les soldats romains. Les blessures à l’épaule droite indiquent la trace laissée par le patibulum, poutre horizontale de la croix portée par le supplicié ; celles à l’omoplate gauche et aux genoux témoignent de chutes sur le chemin de croix. La crucifixion elle-même est mieux comprise. Les traces des clous de section carrée de 8 mm de côté se voient dans les poignets et dans les pieds. La mort du crucifié survenait par asphyxie. En effet, la position ne permettait pas l’expiration de l'air inspiré dans la cage thoracique à moins d'exercer une détente des bras par pressions des jambes sur les clous des pieds. C’est pourquoi le crucifié à qui les jambes étaient rompues ne pouvait survivre plus de six minutes. Toutes ces souffrances, l’Evangile me dit qu’elles ont été acceptées volontairement par Jésus. Pourtant elles étaient imméritées, profondément injustes. Et l’Evangile ajoute que c’est pour moi, pour vous, pour nous tous qu’elles ont été subies. Qu’en pensez-vous ? Ces sévices vous laissent-ils indifférents? 3 (RENCONTRE AVEC) ALAIN VIVIEN UN PARLEMENTAIRE ET LES SECTES Alain Vivien, député de Seine-et-Marne, s’intéresse, avec d’autres parlementaires, depuis 1975, aux problèmes posés par les sectes. Il a accepté de répondre aux questions de Pierre Lanarès et de John Graz pour les lecteurs de « Signes des temps ». P. Lanarès Comment avez-vous été amené à vous pencher sur le problème des sectes ? Est-ce un choix philosophique, personnel, ou une nécessité politique ? A. Vivien Je crois qu’il y a d’abord des raisons circonstancielles. Dans la circonscription de Melun, j’ai été sollicité à plusieurs reprises par les parents de jeunes qui avaient été séduits par les thèses de certaines sectes et qui, se trouvant hors du territoire national, ne donnaient plus de nouvelles à leurs proches. Les parents s’inquiétaient donc assez légitimement, et, comme ils n’avaient pas obtenu de réponses des différentes instances françaises auxquelles ils s’étaient adressés, ils ont fait comme tout citoyen moyen dans l’embarras : s’adresser au député de sa circonscription pour voir s’il pourrait, lui, obtenir ces réponses. C’est le point de départ. Sur un autre plan, j’avais fait des études d’histoire ancienne. J’avais suivi des cours sur le christianisme primitif et en particulier sur l’environnement intellectuel, moral, religieux, spirituel du Bas Empire, si bien que j’ai été quelque peu préparé à analyser ces événements. Enfin, pour me situer honnêtement, je dois dire que je suis agnostique : je n’ai donc aucune hostilité de principe contre quelque recherche philoso phique que ce soit. Parlementaire depuis 1973, je me sens en même temps comptable de la paix civile. C’est un grand mot, mais il signifie que je suis soucieux d’assurer à chacun sa liberté d’expression dans un esprit de tolérance qui permette à tous de s’exprimer sans qu’il y ait atteinte aux lois civiles, ni impérialisme d’une idéologie par rapport à une autre. Voici, rapidement résumé, le climat dans lequel je suis placé. P. Lanarès Au cours de vos différentes interventions, vous semblez faire une distinction entre les sectes dangereuses et celles qui ne le seraient pas. Quels sont vos critères ? 4 Certaines sectes vont au-delà de ce qui est autorisé par les lois civiles, elles les contournent et parfois même les violent délibérément. Ce n’est pas acceptable. A. Vivien Je n’aime pas beaucoup cette présentation. Je ne suis pas qualifié pour dire si telle secte est pernicieuse ou telle autre, bonne. Ce que je voudrais observer en tant que parlementaire, c’est-à-dire en fonction des responsabilités qui sont les miennes, c’est que certaines sectes vont au-delà de ce qui est autorisé par les lois civiles, elles les contournent et parfois même les violent délibérément. Ce n’est pas acceptable. Au contraire, d’autres confessions consentent à une sorte de compromis, un compromis de vie tout à fait légitime entre l’existence d’une société religieuse et celle d’une société civile. A ce moment-là, je n’ai rien à dire. En fait, le caractère pernicieux des sectes, je le lis à travers des pratiques qui, à mes yeux, contreviennent à ce qui fait le fondement de la société civile et qui assure la paix entre les hommes d’une même société. P. Lanarès Mais, selon vos paroles, ne serait-ce pas alors une défaillance de la société civile ? S’ils transgressent la loi, pourquoi l’Etat n’intervient-il pas, afin d’éviter que la communauté visée nuise à la société ? A. Vivien C’est à mes yeux le problème central : l'absence de toute réaction de l’Etat à l’égard de ce phénomène. J’ai du mal à analyser les raisons pour lesquelles le gouvernement français, en dépit de très nom breuses sollicitations depuis 1975 au moins (je cite cette date car à cette époque, plusieurs parlementaires dont je suis se sont attachés à ce problème), n’a pas réagi positivement. Naturellement, avec les changements survenus récemment, j’ai été amené à reposer le problème en des termes à peu près similaires au nouveau gouvernement et, de ce point de vue, nous avons un début de réponse dont nous pourrons parler tout à l'heure. * * * Il y a secte et secte. Parce que l’opinion que les gens ont du mot « secte » est sensiblement différente du sens historique. A l’origine, pour donner une définition sommaire, une secte était tout simplement une fraction de la grande famille protestante. C’est le sens utilisé par les historiens des religions. Mais l’arrivée de Moon, d’Hare Krishna et autres groupes a fait que ce mot de secte est désormais associé dans l’esprit des gens à l’idée de nocivité, ou du moins de problèmes. Alors que les confessions protestantes, pour employer un autre terme, ne posent pas de problèmes de cette nature. (RENCONTRE AVEC) ALAIN VIVIEN J. Graz Les nuances que vous faites, comme d’ailleurs aussi le Père Vernette et quelques autres parlementaires, n’ont pas été reprises par la presse. On aime les titres fracassants : « Attention les sectes », « Les sectes ont encore frappé ». Il y a dans le public une sorte de psychose des sectes. Un jour à Toulouse alors que je regardais un groupe de jeunes qui chantaient, je dis à l’homme qui était à côté de moi : « Qu’en pensez-vous ? » Il me répond sans sourciller : « Si j’avais une mitraillette, je tirerais dans le tas... » La campagne contre les sectes est menée de telle manière qu’un geste aussi brutal et injustifié pourrait bénéficier de l’impunité. A. Vivien Je crois que la presse n’est pas toujours très nuancée. Je suis le premier à le déplorer. En tant que parlementaire, je trouve regrettable que souvent on transforme une information équilibrée au bénéfice d’une autre plutôt douteuse, et cela finalement au détriment d’une recherche de la vérité. Mais que faire? C’est difficile, même pour un journaliste de bonne foi, quand on a affaire à des sectes que j’ai appelées à l’origine «sectes politico-religieuses», c’est-à-dire qui poursuivent bien d’autres buts qu’une réflexion religieuse ou philosophique. Quand on lésa en face de soi, ensemble, ils se dénoncent mutuellement. Hare Krishna dira : « Nous ne sommes pas une secte, nous 5 Il y a à la tête d’un certain nombre de sectes des gens qui sont des malfaiteurs publics. sommes une religion ; les moonistes sont une secte. » Et les moonistes diront : « Nous sommes une religion, les scientologistes constituent une secte. » Vis-à-vis de l’opinion publique, le fait d’appartenir à une secte est quelque chose de fâcheux dont on se débarrasse naturellement sur le dos de l’interlocuteur le plus proche. J’ai eu l’occasion de vérifier cela au cours de plusieurs débats à la radio et à la télévision. J. Graz On présente souvent les sectes comme un groupe monolithique. Or, vous l’avez dit, c’est loin d'être le cas. Ces groupes sont très divisés et n’ont aucun rapport les uns avec les autres. Ce n’est pas un complot. Ce sont des groupes en tant que tels. A. Vivien Oui, vous avez parfaitement raison. J’ai rappelé que, statistiquement, il y avait environ 240 groupes qui peuvent être qualifiés de sectes de type politico-religieux (ce qui exclut encore une fois les confessions authentiques) et qu’il y avait environ 500 000 personnes touchées. Ces statistiques sont très approximatives, mais on n’est pas à 10 ou 100 près, au moins en ce qui concerne le nombre d’adeptes. Entre les sectes, il n’y a souvent pas grand chose de commun. Certaines associations sont tout à fait farfelues : tout le monde connaît au moins le nom des « Adorateurs de l’oignon », qui ne font de mal à personne, pas même à eux-mêmes. Ils sont tout à fait minoritaires sans objectif sérieux, ni civil, ni moral. Mais à côté de cela, il existe des mouvements bien différents, tels que Hare Krishna, la secte de Moon, la Scientologie et tant d’autres comme la série des sectes qui sont à la limite du nazisme et sous couvert de recherche celtisante, tel que le Graal. P. Lanarès D’après votre expérience et les dossiers que vous avez pu constituer, avez-vous vraiment des preuves formelles que des personnes ont subi des traumatismes dans leur vie psychique, ou ont été conduites à accomplir des actes délictueux ? A. Vivien Oui, absolument. Je vais dire pis encore. Sans qu’il y ait viol psychique, pour employer une expression quelque peu contestable, je dirais qu’il y a à la tête d’un certain nombre de (RENCONTRE AVEC) ALAIN VIVIEN sectes des gens qui sont des malfaiteurs publics, et qui agissent aussi froidement, consciemment. Et comme je voudrais que les choses soient claires, je vais dire ce que j’ai pu remarquer. Prenons des cas d'interventions politiques directes. Je vais citer les moonistes. Nous avons entre les mains des déclarations publiques faites par le Révérend Moon qui, s’adressant à ses adeptes français et au nom d’une lutte contre le «communisme» (dans la tête de Moon, le communisme, c’est tout ce qui est à gauche), appelle ses adeptes le moment venu, sur un simple signe de sa part, à se soulever contre l’Etat et à s’emparer de la direction des affaires politiques. Même si cela fait sourire de les imaginer en rangs serrés organiser une révolution dans un style un peu 19e siècle. Il n’en reste pas moins que c'est un appel à la guerre civile tout à fait inacceptable. Deuxième affaire. Nous avons été informés, sous l’ancienne législature, qu’un diplomate étranger en poste à Paris, dans une organisation dépendant des Nations Unies, se livrait à un trafic à l’intérieur du local occupé à l’époque par Hare Krishna à Paris, dans le fameux hôtel qu’ils avaient partiellement acquis dans le quartier du Marais. Nous l’avons appris par d’autres résidents, car les adeptes de Hare Krishna ne possèdent pas tout l’immeuble. Est-ce acceptable ou non ? 6 Cela n’a plus rien à voir avec la liberté de choix, de réflexion personnelle. Prenons le cas des Enfants de Dieu. Nous avons entre les mains des documents émanant de cette pseudo-religion, qui engage les jeunes femmes à se livrer à la prostitution afin de faciliter des conversions. Est-ce acceptable ? Voici trois exemples extrêmement clairs et précis. Bien sûr, en dehors de cela, il y a toutes les techniques de persuasion, car je ne pense pas que l’on puisse sans rien faire amener une jeune femme, équilibrée sur le plan sexuel, à se transformer en prostituée même pour un but religieux. De même on ne pourrait, sans influence particulière, obtenir d’une personne appartenant au groupe Krishna qu’elle vive dans les conditions que l’on sait, pratique la manche à longueur de journée pour apporter de l’argent dont on ne sait pas très bien à quoi il sert (encore que chez Hare Krishna, aux Etats-Unis et en Allemagne fédérale, des perquisitions ont permis de découvrir des arsenaux relativement importants d’armes individuelles :non pas des couteaux ou des bâtons, mais des mitraillettes, des fusils et des révolvers). Comment arrive-t-on à transformer des gens sains au départ en une sorte de fanatiques prêts à tout ? On dénonce souvent le lavage de cerveau, le conditionnement, etc. Tout cela est à peu près vrai. Certaines techniques de persuasion sont inacceptables : l’adepte est totalement coupé de ses liens familiaux ; on l’empêche de penser par lui-même ; il est sans cesse accompagné de plusieurs membres de la secte qui l’entourent et le tiennent; on l’affaiblit physiquement par une malnutrition constante; on l’empêche de dormir en limitant les périodes de repos qui lui permettraient de reprendre un peu de vigueur ; on l’abasourdit de rituels conçus comme des sortes d’imprégnation de type corporel ; on manipule son insconcient. Cela n’a plus rien à voir avec la liberté de choix, de réflexion personnelle. L’adepte devient une espèce d’épave humaine qui, à ce point de dégradation mentale, n’a plus le pouvoir de rompre avec la secte. Je ne sais si vous avez remarqué que dans les sectes, on voit souvent le mot de famille. On a sorti les gens de leur propre milieu. On les a sortis d’eux-mêmes, on les a éloignés de leur propre cadre, on leur a enlevé leur capacité de libre examen. On les a tellement affaiblis à tous points de vue qu’ils ne peuvent même plus sortir, ils tombent comme des gens qui n’ont plus de ressort. Alors, on se raccroche à la «nouvelle famille» et puis on se tient à la secte. ( RENCONTRE ÆVËT) ALAIN VIVIEN Il est évident qu’un certain nombre de personnes ont eu la force morale de s’en sortir. Cependant, tous les journalistes qui sont allés discrètement dans ces sectes reviennent quelque peu épouvantés en disant : « Mais au bout d’une semaine, je me demandais si j’étais encore moi-même. » J. Graz Pensez-vous que c’est le fait de la vie communautaire imposée par certaines sectes, ou bien y a-t-il une tactique, une stratégie cachée derrière ? A. Vivien Je le crois profondément, car dès qu'on aborde ces problèmes de vie communautaire la plupart des responsables de sectes disent : « Mais voyez la religion catholique, c’est la même chose. » Je suis obligé de répondre que ce n’est pas tout à fait la même chose. J’ignore ce qui se pratiquait dans les premières communautés de type monastique, mais j’observe ce qui s’y passe aujourd’hui. D’abord il y a une sorte d’enquête psychologique sur la personne qui désire y entrer. On ne va pas la chercher dans la rue. Si quelqu’un fait acte de candidature, on commence par analyser sérieusement sa vocation. Puis, il y a une période de probation. On ne prononce pas ses vœux immédiatement. J’ajouterais même que si on les prononce, la loi civile permet, le cas échéant, de quitter la communauté dans laquelle on est entré. Il y a donc un très grand nombre de 7 précautions préalables et ensuite un très grand nombre de protections qui font qu’on peut sortir d’un ordre religieux. Une fois incorporé dans cet ordre, qu’on vive d’une manière qui détache du monde, cela ne me choque pas du tout. Si la religion devient une cause de régression ou de blocage de la personne, où est Dieu là-dedans ? Si on cherche soi-même une vie un peu particulière, plus détachée de la vie civile, matérielle et plus orientée vers une recherche spirituelle ou philosophique, je comprends bien que le rituel joue un rôle à certains moments de libération intérieure de la personne. Mais que ce rituel au contraire fossilise la liberté de pensée, la capacité d’accepter la grâce ou de la refuser, c’est scandaleux, c’est inadmissible. On étouffe les gens par ce qui devrait les libérer. Réciter systématiquement 1 728 fois par jour Hare Krishna, systématiquement manquer de sommeil, systématiquement être mal nourri, être systématiquement accompagné dans le moindre geste de sa vie, tout cela ne contribue pas à élever la recherche religieuse, mais au contraire à bloquer dans un état permanent d’infériorité sociale et religieuse une personne faite au demeurant pour s’épanouir. Il me semble qu’une religion doit être un élément de transcendance personnelle. Si, au contraire, elle devient une cause de régression ou de blocage de la personne, où est Dieu là-dedans ? P. Lanarès Sur le plan pratique, quelle solution voyez-vous à ces différents problèmes ? Au premier abord, il paraît simple de faire appliquer la loi. Comment pourrait-on contrôler la situation ? A. Vivien Personnellement, j’ai pris parti très clairement contre une législation répressive pénale nouvelle. Je suis absolument, radicalement et définitivement opposé à cette idée. Mais la loi civile, les codes sont-ils suffisants pour permettre un contrôle impartial et, le cas échéant, contenir les débordements de sectes politico-religieuses ? Je réponds :pour l’instant, oui. Je dis pour l’instant, car la législation existante n’a pas encore été appliquée. Il n’y a pas d’ailleurs de mission donnée à des organismes pour agir comme il le faudrait. Je voudrais au moins qu’on tente cette expérience et je suis intimement convaincu que cela suffirait largement. Convaincu je dirais presque d’expérience. Car chaque fois qu’ici au Parlement, alors que nous n’avons aucun moyen de répression (sinon comme législateurs et entre le temps où on vote une loi et son application il peut se passer des dizaines d'années), il a suffi qu’en tant que législateurs nous nous intéressions aux phénomènes les plus contestables des sectes pour en bloquer l’expansion. Nous assumons un certain rôle, redoutable aux yeux des leaders des sectes. Chaque fois que nous avons dit : «Attention ! là, il se passe des choses inadmissibles», il y a eu un (RENCONTRE AVEC) ALAIN VIVIEN mouvement de contraction de l’expansionnisme des sectes. Voilà quelque chose de positif. Que faire de plus? Je crois qu’il faut appliquer la législation de manière intelligente. Premièrement, il faut frapper juste. Il existe dans la législation, en particulier dans la loi de 1901 qui régit les associations, des dispositifs qui permettent de contrôler ces sectes, notamment l’article 15. Cet article stipule que, pour exister, toute congrégation religieuse doit en demander l’autorisation. Il faut voir dans quelles conditions on demande cette autorisation. On s'adresse au ministère de l’intérieur qui fait procéder à une enquête sur place, dans le département d’implantation, auprès des collectivités locales, du maire et du préfet. Le dossier d’information est transmis au Conseil d’Etat qui, lui, donne l’autorisation. Or, le Conseil d’Etat est un organisme purement techniquequi ne prend pas de position de type politique. Il dit si oui ou non l’autorisation est compatible avec la Constitution française. A partir du moment où l’autorisation est accordée par le Conseil d’Etat, la congrégation est reconnue. Elle a donc la personnalité civile, elle peut acquérir, recevoir des legs. La seule obligation qui lui incombe, c’est de rendre publique, sur sollicitation du préfet du département d’implantation, la liste de ses responsables et, naturellement, de présenter ses comptes. Son action devient de ce fait parfaitement transparente. Est-ce 8 J’ai pris parti très clairement contre une législation répressive pénale nouvelle. gênant pour une association religieuse ? Je ne le pense pas. En droit français, et cela date de l’ancien régime, il existe trois grands critères pour déterminer si une association à but religieux peut être reconnue comme congrégation : 1. Il faut avouer un but religieux. C’est ce que disent toutes les sectes. Même si elles dissimulent d’autres pratiques derrière cette affirmation. 2. Il faut que les membres pratiquent une vie communautaire, ce qui est généralement le cas dans les sectes. Il est même prévu que lorsqu’un membre est provisoirement séparé de son Eglise, par exemple un missionnaire, il est considéré comme menant une vie communautaire puisqu’il est en référence avec un ordre religieux. 3. Il faut que des engagements ou des vœux de type religieux soient prononcés. Ce sont les trois grands critères. Il y a des critères secondaires qui entrent aussi en ligne de compte, mais qui sont mineurs comme le port éventuel d’un habit spécial, etc. C'est le droit français depuis l’ancien régime. Pourquoi ne pas l’appliquer? On saura enfin qui est qui et qui fait quoi. A partir de là, je crois qu’on y verra déjà beaucoup plus clair. P. Lanarès Que faire pour les groupes qui n’ont pas de vie communautaire ? A. Vivien A mon avis, je crois qu’il faut faire appel aux autres ressources de la législation. Tout à l’heure, j’ai voulu vraiment traiter le problème central, le problème constitutif. Mais dans les autres lois qui régissent la vie civile, un grand nombre de choses peuvent être utilisées pour contenir les sectes dans le respect du droit français. Par exemple, la discrimination sexiste ou raciste est réprimée par le Code. Quand on prend connaissance des textes publiés par le Graal, exaltant la race blanche, utilisant des sigles repris de l’idéologie nazie, en particulier des croix gammées, le signe même des SS, cela tombe sous le coup de la loi et doit être réprimé. Je serais vraiment sans pitié contre ce type d’idéologie. On a tellement vécu d’horreurs fondées sur cette idéologie qu’elle est devenue intolérable. On pourrait aussi prendre des exemples moins graves. Chaque Français est tenu d’être couvert par la Sécurité sociale. Voilà une chose tout à fait anodine. L’Eglise catholique (RENCONTRE AVEC) ALAIN VIVIEN couvre ses propres prêtres par une mutuelle. Cette effort de solidarité est vraiment accepté. Dans les sectes, ce n’est pas le cas. Comme on ne veut pas délivrer de salaire, même très modeste, on ne fait pas de déclaration de ce type et on ne verse pas les cotisations sociales : quand un adepte tombe malade, on le renvoie tout simplement à la charge des bureaux d’aide sociale et des collectivités locales. S’il est passé à l’hôpital pendant tant de jours, eh bien! c’est le B.A.S. communal qui paiera. La secte abandonne littéralement ses adeptes dans le besoin. L’exemple de la famille Lemonnier, victime de ces pratiques, est vraiment caractéristique. Les parents, qui étaient heureux de savoir enfin où était leur fille, l’ont trouvée dans un état physique lamentable, hospitalisée, etc. Ils ont eu l’intelligence, bien sûr, de subvenir à ses besoins, mais de refuser de payer la contribution qu’ils devaient en tant qu’ascendants pour régler ses frais d’hôpitaux. Ils le pouvaient, bien entendu, le problème n’est pas là, mais ils ont refusé justement pour faire éclater le scandale. Il y a là quelque chose de tout à fait inadmissible. Ce n’est absolument pas convenable. D’autres procédés s’apparentent carrément à un racket éhonté. M. Valentini, journaliste à Antenne 2, a fait un film sur les sectes en utilisant le procédé de la «Caméra invisible». Ce n’est peut-être pas très loyal, mais c’est efficace. Il est allé dans un centre commercial 9 Nous sommes dans une phase où il n’y a plus d’idéologie dominante. Chacun cherche sa voie. S’il cherche légitimement, je trouve cela merveilleux. près des Halles. On voit une jeune femme handicapée qui quête. Naturellement, pour un handicapé on a tendance à faire un geste. Cette jeune femme demande de l’argent en disant : « C’est pour les handicapés. » Puis Valentini l’interroge, la poussant un peu dans ses retranchements : « Mais c’est pour quelle organisation ? », etc. On s’aperçoit qu’en réalité, la collecte faite au nom des handicapés est destinée à la secte Hare Krishna. Moi-même, j’ai surpris des moonistes devant l’église Saint-Aspais à Melun, en train de quêter soi-disant pour le Secours catholique. Quand on leur a pris les journaux des mains, ce que j’ai fait en leur disant : « Mais cela n'a rien à voir avec le Secours catholique », ils ont pris littéralement leurs jambesà leurcou comme des voleurs à la tire et ont filé à la gare... où ils ont continué à quêter pour le Secours catholique ! C’est vraiment inimaginable. C’est de la pure escroquerie et cela tombe sous le coup de la loi. P. Lanarès Il suffit donc d’appliquer la loi? A. Vivien Absolument, c’est pourquoi je pense qu’il faut donner mission aux autorités locales pour intervenir. J’ai écrit dans ce sens au Ministre de l’intérieur, M. Gaston Defferre, il y a quelque temps. Il m’a répondu à la fin du mois d'octobre. Sa lettre n’est sans doute pas entièrement satisfaisante, mais finalement elle conclut bien en disant : «Appliquer la loi sur les congrégations, pourquoi pas ? C’est peut-être une solution. Je missionne d’ores et déjà les préfets pour faire enquêter sur la situation des sectes. » Quand mes correspondants m’écrivent, je leur envoie systématiquement cette lettre de M. Defferre. Il faut aussi que les gens prennent leurs responsabilités, qu’ils n’attendent pas tout du Parlement, qu’ils aillent voir eux-mêmes leur préfet en lui présentant le problème. * * * P. Lanarès Comment expliquez-vous l’expansion actuelle du phénomène des sectes que vous appelez « politico-religieuses » ? A. Vivien Je crois que nous sommes dans une phase où il n’y a plus en réalité d’idéologie dominante. Chacun cherche sa voie. S’il cherche légitimement, je trouve cela merveilleux. Une telle période peut permettre un réel épanouisse- ( RENCONTRE JWËC) ALAIN VIVIEN ment spirituel. La liberté dont nous sommes dotés, que ce soit un Créateur qui nous l’ait donnée ou que nous la ressentions à l’intérieur de soi-même, c’est tellement une donnée immédiate de notre conscience que c’est éblouissant. Dès lors, ce serait dommage de gâcher cette chance. Mais en même temps cette recherche passionnelle est occasion rêvée pour des gens malhonnêtes d’en faire commerce, d'utiliser ce système communautaire, de se glisser sous le manteau d’une religion, en principe respectable, pour faire tout autre chose. Ce qui me paraît profondément choquant, c'est cet abus de confiance, cette escroquerie mentale, religieuse, commerciale, les trois à la fois en certains cas. P. Lanarès N’avez-vous pas l’impression que dans ce phénomène de société, c’est la prédominance de l’aspect technique qui déshumanise l’être humain en raison des conditions de vie, et que justement il cherche dans ces communautés un interlocuteur, un peu de chaleur ? A. Vivien C'est vrai qu’un certain nombre de personnes redoutent finalement ce qui est notre liberté en ce monde, c’est-à-dire le devoir que nous avons d’y tenir notre place avec un certain courage. Ce n’est pas facile, on reçoit des coups. Propos recueillis par Pierre Lanarès et John Graz 10 (LÏRË) L'EVANGLE DE JEAN Cet évangile rappelle aux chrétiens que l’amour est leurseul moyen d’action, et que pour comprendre Jésus, Dieu parmi les hommes, il faut une révélation de l’Esprit. Celui qui lit avec attention l’évangile de Jean ne tarde pas à découvrir certaines différences, voire divergences, par rapport aux évangiles synoptiques. Sans en faire ici un relevé exhaustif, notons-en néanmoins quelques-unes, qui ne manquent pas d’être troublantes. Comment expliquer par exemple que Jean parle de trois participations de Jésus à la fête de Pâque, alors que les synoptiques n’en men-tionnent qu’une seule? Pourquoi le ministère public du Christ est-il décrit comme s’étant essentiellement déroulé en terre ju-déenne, alors que Matthieu, Marc et Luc le situent presque uniquement en Galilée ? Comment expliquer qu’une scène comme la purification du temple soit placée par Jean au tout début du ministère de Jésus, alors que les autres évangélistes la placent plutôt vers la fin (Jean 2: 13 ss; Matthieu 21 : 12-17 et parallèles)? Comment un miracle aussi extraordinaire que la résurrection de Lazare a-t-il pu échapper aux trois premiers évangélistes, au point qu’il faille attendre Jean pour que cette scène, parmi les plus marquantes du ministère du Christ, trouve sa place dans le récit évangélique? Enfin, que faut-il penser de la date où Jésus fut crucifié? Est-il mort le 15 Nisan, comme l’indiquent les synoptiques (Marc 14 :12), ou le 14 Nisan, jour où l’on immolait la Pâque, comme le prétend Jean (18 : 28) ? Ces différentes questions n’ont fait que susciter la méfiance à l’endroit du quatrième évangile. Après tout, pourquoi s’embarrasser d’un évangile qui sème la perturbation et qui, faut-il le rappeler, fut écrit 70 ans après les événements qu’il est censé décrire, et environ 30 ans après les synoptiques ? C’est pourquoi, et ce, dès le 19e siècle, l’évangile de Jean fut soumis à une critique en règle. Ainsi considéra-t-on qu’il ne s’agissait que d’un écrit du 2e siècle, historiquement et théologiquement peu fiable. Certes, les conservateurs ne manquèrent pas de réagir face à ces attaques. Les problèmes posés ne sont pas simples. Ils donnèrent lieu à bien des excès où les uns étaient tentés de privilégier le texte johannique dans ces moindres détails historiques, au détriment du témoignage des synoptiques, tandis que les autres accordaient plus de crédit aux trois premiers évangiles en laissant de côté le quatrième. Après les prises de position extrêmes du début, la modération est plus de mise aujourd’hui. Cependant, qu’il soit bien clair que le problème de la formation des évangiles, l’étude de leurs traits caractéristiques et des rapports qu’ils ont entre eux constitueront encore pour longtemps l’objet d’un âpre mais passionnant débat. Essayons de faire le point aujourd’hui sur le quatrième évangile. Les problèmes d’introduction Depuis que John Ryland découvrit et publia en 1935 un papyrus contenant les versets 31 à 33 et 37 à 38 de Jean 18, il n’est plus de commentateurs sérieux pour affirmer que cet évangile appartient à la littérature postapostolique de la fin du 2e siècle. En effet, les papyrologues datent ce minuscule fragment des années 100 à 150. " il L'auteur du quatrième évangile est-il cependant Jean lui-même? La tradition primitive affirme que oui, même si les renseignements fournis par le texte lui-même sont moins déterminants qu’on aurait pu le souhaiter. Toutefois, aucun argument de poids n’empêche de penser que l’apôtre Jean est bien l’initiateur de cet évangile, même s’il a pu laisser le soin à quelques-uns de ses épigones de revoiretde mettre la dernière main à son travail. Les principales caractéristiques de l’évangile de Jean On a souvent reproché aux trois premiers évangélistes de n’avoir été que des compilateurs, ayant mis bout à bout de petites séquences, à l’origine indépendantes les unes des autres, de la vie du Christ. Ce caractère quelque peu disparate est particulièrement évident à la lecture de l’évangile de Marc, ce qui n’enlève d’ailleurs rien à la beauté de l’œuvre. Chez Jean, ce qui impressionne, a contrario, c’est l’ampleur des différentes scènes, qu’il s’agisse de discours, miracles ou entretiens. Plus de petits morceaux de la vie du Christ, qui se succéderaient sans lien évident, mais de grandes fresques où l’auteur donne une place prépondérante aux entretiens et aux discours, sans hésiter à procéder à des regroupements thématiques. Cela est évident par exemple au chapitre 6. Le discours sur le pain de vie concerne en premier lieu, jusqu’au verset 51, le miracle de la multiplication des pains et ses implications. Jean insère, à la suite, les paroles de Jésus sur le pain et le vin, qui rappellent incontestablement l’eucharistie. Cette manière de procéder est encore perceptible au chapitre 13 (versets 31 et ss) jusqu’au chapitre 18. Il s’agit ici de ce qu’on pourrait appeler le testament de Jésus. Cette grande fresque n’a pas grand chose à voir, dans sa forme du moins, avec cet autre grand discours de Jésus qu’est le Sermon sur la montagne. Là, les sujets considérés sont multiples : les béatitudes (Matthieu 5 : 2-12) ; la parole sur le sel et la lumière (Matthieu 5 : 13-16) ; les parolessur la loi (Matthieu 5 : 17-48) ; le thème de l'amour (Matthieu 6 : 1-4) ; celui de la prière (Matthieu 6 :5-15) ; le problème du jeûne (Matthieu 6 : 16-18), et bien d’autres encore. Ici, chez Jean, la pensée de Jésus prend toute son ampleur. Il s’arrête sur quelques thèmes bien précis, dont en particulier ceux du Saint-Esprit (Jean 14 : 15 et ss ; 16 : 4 et ss), de la vigne (Jean 15:1 et ss). La plupart des divergences historiques entre l’évangile de Jean et les synoptiques viennent justement de ce mode de composition et de rédaction particulier. A la différence des synoptiques qui racontent la « L’évangile de Jean a été surnommé,,l’évangile spirituel”. Il faut s’entendre sur ce mot,,spirituel”. Non pas lui prêter le sens affaibli et dévalorisé qu’il a parfois pris dans la langue moderne, mais le sens puissant de ,,animé par l’Esprit”. ... Dans cet évangile se lisent les polémiques, les conflits, les déchirements qui, à la suite de ceux qu’a connus Jésus, ont marqué la primitive Eglise et plus particulièrement le milieu johanni-que. » A. Jaubert Lecture de l’Evangile selon Saint Jean (Cahiers Evangile 17), Paris, 1976, p. 5. vie de Jésus, Jean explique le ministère du Christ, donne, en quelque sorte, avec le recul dont il profite, un commentaire théologique des trois premiers évangiles. De là son style plus synthétique, moins préoccupé du cadre narratif. Cela ne veut pas dire pour autant que le quatrième évangile ne contienne aucune indication 12 historiquement valable. Jean est précieux quand il nous apprend que deux des disciples du Christ furent d’abord des disciples de Jean-Baptiste (Jean 1 : 35) ; que Jésus comparut chez Hanne après son arrestation (Jean 18 :13). Mais quelle que soit la valeur de ces renseignements historiques, le but de Jean n’est pas d’écrire une histoire du Christ. Le quatrième évangile est avant tout une réponse aux problèmes auxquels était confrontée l’Eglise à la fin du premier siècle. La problématique de l’évangile de Jean Dès le début de son évangile, Jean affronte de face l’un de ces grands problèmes qui agitaient le christianisme de cette fin du premier siècle. Il s’agit des tendances gnosti-ques, qui parcouraient l’E-glise. Faut-il rappeler ici que pour les gnostiques, le salut vient de la connaissance (gnose) des secrets divins. Tout ce qui est en rapport avec le corps est méprisable. L’âme doit se libérer de la matière. Dès lors, il est scandaleux, dans une conception gnosti-que, que le Sauveur du monde s’incarne dans une chair humaine. L’affirmation centrale du chapitre premier Le Verbe fut chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire (verset 14) marque sans aucune ambiguïté la volonté de Jean de combattre et de réfuter les conceptions gnostiques. Le mystère de l’incarnation du Fils de Dieu dans une chaird’hommeestundéfi pour les gnostiques, mais il est le fondement irremplaçable du christianisme. Le second problème auquel Jean est confronté touche à la personne de Jean-Baptiste et à son rôle par rapport au Messie. Il n’était pas la lumière mais il devait rendre témoignage à la lumière (verset 8). Cette négation est à elle seule la preuve que planait un doute dans certains esprits quant à l’identité du Baptiste. La réaction de ses disciples, rapportée en Jean 3 : 22-26, le confirme tout à fait. Certains membres de l’Eglise primitive considéraient Jean-Baptiste comme un personnage important, de type quasiment messianique. L’évangéliste Jean éclaircit sa fonction de précurseur, s’appuyant sur les textes de l’Ancien Testament, mais le remet à sa juste place. Le plan de l’évangile Il est très difficile de repérer le plan du quatrième évangile, car l’auteur revient souvent sur les mêmes thèmes. De toutes les propositions faites par les commentateurs, nous retenons celle de B. Geay, dans son Introduction au Nouveau Testament (Yaoundé, 1978), dont on ne saurait d’ailleurs trop recommander la lecture : 1. Le livre des signes (chapitres 1 à 12) a) La progression des hommes vers la foi (chapitres 1 à 6) b) Ceux qui ne veulent pas croire (chapitres 7 à 12) 2. Le livre des adieux (chapitres 13 à 20) Un troisième problème, plus grave encore, ternit l’image du christianisme naissant. Il s’agit des rivalités internes, dontfont état les épîtres johanniques (cf. 1 Jean 4 : 20; 3 : 17, etc.). Plutôt que de rappeler tous les préceptes moraux contenus déjà à de multiples endroits dans les synoptiques, Jean insiste tout particulièrement sur le commandement d’amour : Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous devez vous aussi vous aimer les uns les autres. Si vous avez de l’amour les uns pour les autres, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples (Jean 13 : 34, 35). Plus loin, Jean rappelle également Le quatrième évangile est avant tout une réponse aux problèmes auxquels était confrontée l’Eglise à la fin du premier siècle. 13 Une hymne à l’amour écrite par le disciple que Jésus aimait. les paroles de Jésus concernant l’unité des chrétiens : Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi (Jean 17 : 21). Réponse aux problèmes de l’Eglise, commentaire de la vie du Christ, le quatrième évangile contient aussi une théologie que nous voulons présenter succintement. La théologie de l’évangile de Jean Nous l’avons déjà dit : Jean profite du recul que les années lui ont donné. Plus que tout autre il insiste sur le fait que telle parole de Jésus ou tel acte ne furent compris qu’a-près sa mort. Il en est ainsi, par exemple, de la purification du temple dont les disciples ne comprirent que plus tard la signification (Jean 2 : 21, 22). Il en est ainsi, également, de la cérémonie du lavement des pieds. Pierre ne pourra comprendre qu’a posteriori ce que le Maître lui fait (Jean 13:7). Cette compréhension post eventum est l’œuvre de l’Es-prit. C’est lui qui fait accéder à la vérité tout entière : Le Para-clet, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera vous ressouvenir de tout ce que je vous ai dit (Jean 14 : 26). C’est à notre avis le quatrième évangile qui insiste le plus sur la nécessité de l’œuvre de l’Esprit pour que l’homme comprenne qui est le Christ et ce qu’il est venu faire. A ceux qui doutent de la messianité de Jésus, Jean indique dès le prologue de son évangile qu’il est le Verbe créateur, préexistant, et non pas seulement un homme. Ce thème de l’identité du Christ et de sa nature constitue lui aussi un des grands sujets du quatrième évangile. Si les juifs s’opposent si souvent au Christ, c’est essentiellement parce qu’ils ne veulent pas accepter sa divinité : Non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu (Jean 5 : 18). Aux oreilles de ces incrédules retentit la parole du chapitre 8 : Je suis (verset 58), affirmation sans ambiguïté de l’unité d’essence entre le Père et le Fils. Mentionnons en dernier lieu l’eschatologie du quatrième évangile. Elle n’est pas aussi développée que celle des synoptiques. Point de trace ici du grand discours de Jésus où il précise les circonstances de son retour, annonce les signes précurseurs de ce grand événement. Jean est plus sensible à ce qu’on pourrait appeler une eschatologie spiritualisée. C’est que les temps ont changé. Les synoptiques font état d’une certaine déception, car le Christ était attendu immédiatement. Il est nécessaire de rappeler aux fidèles que le délai sera long. C’est ainsi qu’il faut comprendre, par exemple, la composition des chapitres 24 et 25 de l’évangile de Matthieu où le thème du retard est repris sous différentes formes : Mon maître tarde (Matthieu 24 : 48) ; Comme l’époux tardait (Matthieu 25 : 5) ; Longtemps après, arrive le maître de ces serviteurs (Matthieu 25 : 19). Dans l’évangile de Jean, cette relative déception semble avoir été surmontée par les chrétiens. Mais si le retour du Christ n’est pas aussi proche qu’ils l’avaient supposé, il n’empêche que le Christ doit venir habiter en eux, vivre en eux. L’admirable chapitre 15 de l’évangile de Jean, où se développe l’image du cep et du sarment, est une réponse à ce problème de piété pratique. Même si le Christ ne revient pas tout de suite, il rappelle à ses enfants qu’il veut habiter en eux et que sans lui, mainte nant et toujours, ils ne peuvent rien faire. Conclusion A tous ceux qui veulent mettre la main sur le Christ, l’enfermer dans leurs catégories humaines, le quatrième évangile rappelle que ce Christ-là n’est pas seulement un homme parmi les hommes, mais qu’il est aussi, et peut-être même surtout, Dieu parmi les hommes. A tous ceux qui prétendent pouvoir retracer la vie du Christ dans ses moindres détails, le quatrième évangile rappelle que Jésus fit bien plus que ce qui a pu être écrit (Jean 21 : 25). Plus que les détails historiques, ce qui importe, c’est la révélation de l’Esprit. Aucune approche de Jésus, aucune compréhension de son œuvre et de son ministère n’ont de sens ni de valeur sans cette lumière qui vient d’en haut. Voilà un ministère de l’Esprit-Saint qu’on aimerait voir mentionné davantage aujourd’hui ! Enfin, dans un monde de plus en plus tenté par la violence et la cruauté, le quatrième évangile rappelle aux chrétiens que l’amour est leur seul moyen d’action et leur seul comportement. Le quatrième évangile : une hymne à l’amour écrite par le disciple que Jésus aimait ! Jean-Claude Verrecchia Bibliographie C.H. Dodd, L’interprétation du quatrième Evangile (Lectio Divina), Le Cerf, Paris, 1975. A. Jaubert, Lecture de l’Evangile selon Saint Jean (Cahiers Evangile 17), Le Cerf, Paris, 1976. A. Lion, Lire Saint Jean (Lire la Bible), Le Cerf, Paris, 1972. D. Mollat, Initiation à la lecture spirituelle de Saint Jean (Vie Chrétienne), Paris, 1964. 14 LE DERNIER JOUR DE POMPEI Le 24 août 79, le Vésuve entre en éruption. En quelques instants 2 000 personnes sont mortes englouties sous les cendres du volcan. Nous savons peu de choses de Pompéi. Une légende rapporte qu’elle fut créée par Hercule. Mais c’est une légende. Pas très sûre, non plus, la tradition qui enseigne que Pompéi fut fondée par les Troyens en exil. Les écrivains de ('Antiquité mentionnent de temps à autre son nom. Si nous ignorons son origine, nous savons par contre qu’elle fut assiégée à maintes reprises. Osques, Etrusques, Samnites s’emparèrent d’elle tour à tour. En 90 avant Jésus-Christ, les villes de l’Italie se révoltent contre Rome. On appelle cette révolte « la guerre sociale». Pompéi se soulève elle aussi, pour récla mer le droit de cité romaine, c’est-à-dire pour obtenir les mêmes droits que Rome. Les Romains triomphent, et comme punition ils installent dans la ville rebelle une colonie d’anciens soldats. C’est peut-être à cause d’une telle infortune que Pompéi devient un lieu de villégiature, pour les riches Romains. Il faut dire qu’elle jouit d’un très bon climat. Ses atouts sont nombreux : elle n’est pas très loin de Naples et dispose d’un port. Ce qui, pour le commerce, est de première importance. A huit kilomètres au nord-ouest, majestueusement planté, dominateur, se trouve le Vésuve. Il fait partie du pay sage. Au début de l’ère chrétienne, ses pentes sont cultivées jusqu’au sommet. A ses pieds, on construit de riches maisons de campagne, des résidences secondaires. Bien sûr, le Vésuve est un volcan. On lésait. Mais c’est un volcan éteint. Eteint depuis si longtemps ! Quand on le regarde, c’est sans la moindre appréhension. Pourtant, le 5 février de l’année 62 après Jésus-Christ, une forte secousse ébranle la région. Pendant quelques instants, pour les 20 000 habitants de Pompéi, la vie s’arrête. Le Vésuve rugit, la terre tremble, les colonnes se brisent, les toits s’effondrent, les murs se lézar- 15 dent. Il faudra des années pour restaurer les édifices publics. Quelques semaines après ce choc, la vie animée, joyeuse, reprend ses droits. Cette première secousse était un signe, une sorte de signal d’alarme. Le clignotant rouge qui avertit l’homme d’une catastrophe imminente. Attention ! le volcan se réveille. Nous sommes au mois d’août 79. Dans les campagnes, l’activité est fiévreuse. Jamais les récoltes n’ont été aussi abondantes. Le commerce bat son plein. Que diable, il faut s’enrichir! Les esclaves sont une main-d’œuvre à bon marché, profitons-en ! Mais, attention ! il faut aussi s’amuser, se détendre, vivre !... La ville est bien équipée. Pour les manifestations culturelles, il y a le théâtre avec ses 5 000 places, la salle des concerts : 1 500 places. Quant aux grandes manifestations sportives, les courses, les combats de gladiateurs..., elles se déroulent à l’amphithéâtre qui peut accueillir 20 000 spectateurs. Des riches, des pauvres, des esclaves, des gens qui s’amusent, d’autres encore, comme les gladiateurs, qui doivent tuer pour vivre. Voilà Pompéi. L’or et le sang, l’art et le crime, le droit et l’injustice s’y côtoient familièrement. C’est ainsi dans tout l’Empire romain. J’avoue que ça n’a pas beaucoup changé depuis... 24 août. Une belle journée d’été, comme les autres. Les boutiques ferment leurs portes. C’est l'heure du déjeuner. Le boulanger glisse trente et une miches de pain dans son four. Un client met son argent sur le comptoir du marchand de vin. Tout à coup, la terre tremble. Dans la ville, c’est une panique indescriptible. Près de 18 000 habitants quittent les lieux sans perdre une minute. Ils ont compris. Mais il reste environ 2 000 personnes qui hésitent, qui 16 veulent emporter leur fortune ou celle de leurs voisins... Ils vont mourir, victimes de leur inconscience, de leur avidité. On a retrouvé la forme d’un homme couché dans la rue. Il tenait dans son poing quelques pièces d’or. Ce n’est pas la cendre brûlante qui tue, mais les fumées et les gaz. Ils se répandent partout. Hommes, femmes, enfants titubent, tombent, tentent de se relever, tombent encore. Une fine pluie de cendre recouvre leurs corps et les entoure comme un moulage de plâtre. Au loin le volcan gronde, tonne. Des fleuves de feu dévalent ses pentes. Il est trop tard pour fuir. Les maisons les plus belles ne constituent pas un abri. La fumée meurtrière pénètre partout. Les toits s’écroulent sous le poids des cendres. Des familles entières sont prises au piège de la mort. Les gens tombent, ils essaient de se relever, mais la mort est dans l’air. Et comme des adolescents, ils renoncent. Ce jour-là, l’agilité, pas plus que la force ou l’argent ne permettent d’échapper à la mort. Lorsque la nuit tombe, Pom-péi est silencieuse. Une épaisse couche de cendre la recouvre. Mais au loin, dans toute la région, le cauchemar continue. La terre tremble, la mer semble se retirer, et du volcan, le feu, toujours le feu. Un témoin célèbre, Pline le Jeune, écrit dans sa lettre à Tacite : «On entendait les gémissements des femmes, les vagissements des bébés, les cris des hommes ; les uns cherchaient de la voix leur père et leur mère, les autres, leurs enfants, les autres, leurs femmes... Il y en avait qui, par frayeur de la mort, appelaient la mort. Beaucoup élevaient les mains vers les dieux ; d’autres plus nombreux prétendaient que déjà il n’existait plus de dieux. Que cette nuit-là serait éternelle et la dernière du monde. » Ici, on servait à boire... Les boutiques ne se sont jamais rouvertes après le déjeuner. On n’a jamais ramassé l’argent du client. Les trente et un pains ne sont pas ressortis du four. Le sort de la ville a été scellé avant même que le pain fût cuit. Maintenant boutiques et rues ne sont plus que ruines lugubres. Avant la dernière nuit Avant que la dernière nuit ne tombe sur Pompéi, il y avait eu des signes, des avertissements. Mais ceux qui moururent ne les prirent pas au sérieux. La Bible nous dit qu’un jour ce monde prendra fin. Il y aura aussi une dernière nuit. Cette idée préoccupait les apôtres. Ils posèrent à Jésus la question suivante : Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? (Matthieu 24 : 3.) Souvent leur Maître avait parlé de sa mort, de sa résurrection, de la fin du monde et enfin de son retour. Mais quand ? Réponse du Seigneur : Il y aura ... des guerres, des famines, des tremblements de terre... (Matthieu 24 : 7.) Ce sont les signes de la fin. Les hommes se laisseront dominer par la violence, l’immoralité, l’injustice, le matérialisme. Ils diront : Mangeons et buvons... (1 Corinthiens 15 : 32.) Mais en ces périodes de décadence, la bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier. ... Alors viendra la fin. (Matthieu 24 : 14.) La fin de ce monde. Prenant l’image du figuier, Jésus dit à ses disciples : Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. (Matthieu 24 : 32.) Chaque événement important est précédé de signes. Nous les appelons des signes précurseurs. En 62, de violentes secousses ont averti les habitants de Pompéi. Attention ! Le Vésuve se réveille. Avant les journées fatales des 24 et 25 août 79, la fumée sortait du cratère et la nuit on pouvait voir des flammes. Des secousses avertissaient la population. Il était encore possible de se sauver. Chaque jour des signes Ce monde un jour prendra fin. Nous voyons chaque jour les signes s’accomplir. Il est encore possible d’échapper à l’anéantissement. Notre vie un jour prendra fin. Pour nous, ce jour sera la fin du monde. Je suis persuadé que Dieu ne laissera pas cet événement nous surprendre. Il y a aussi sur le plan personnel des signes précurseurs. Un, deux, trois avertissements avant l’accident, avant la mort. Vous savez, quand on dit : « Je l’ai échappé belle, j’ai vu la mort à deux pas ! » C’était peut-être un signe, une répétition du grand jour. Cejouroù nous nous retrouverons seul, en face de Dieu. A Pompéi, il y avait quelques chrétiens. Ils annonçaient la fin de ce monde. On s’est moqué d’eux, comme partout ailleurs. On les a ridiculisés. Le message de la croix n’attirait pas les foules. Déçu, choqué par l’attitude de ses contemporains, un croyant écrivit en grosses lettres sur un mur de la ville : Sodoma-Gomora (Sodome et Gomorrhe). C’était Pompéi. L’une des villes les plus fières de l’Empire romain. En voyant ces ruines, on pense à la dernière nuit du monde. Je me demande ce qu’elle sera. Un arrêt de mort écrit dans les cendres, et pas un endroit pour se cacher. John Graz 17 Jésus, le grand-prêtre L’épître aux Hébreux affirme que Dieu a envoyé [Jésus] pour être le grand-prêtre de la foi (Hébreux 3:1). C’est d’ailleurs le seul livre du Nouveau Testament qui attribue à Jésus cette fonction-là. A première vue cela surprend. En effet, quand on lit les évangiles on a l’impression qu’il y a antagonisme entre Jésus et les prêtres de son temps. Il suffit de se rappeler le rôle que joue le prêtre dans la célèbre histoire du bon Samaritain (cf. Luc 10 : 31) et celui du grand-prêtre et de ses associés dans la condamnation de Jésus (cf. Matthieu 26 : 3, 4, 47-67) pour le comprendre. Jésus a d’abord été perçu comme un prophète désireux de bousculer l’ordre établi pour instaurer de nouveaux rapports entre les hommes. Il a fallu tout un mûrissement de la pensée chrétienne pour qu’on en arrive à le considérer comme un prêtre, un grand-prêtre et même un grand-prêtre souverain (Hébreux 4 : 14). Le sacrifice A la mort de Jésus perçue comme une injustice s'est petit à petit liée l’idée de sacrifice. Saint Paul écrit : Dieu l’a offert en sacrifice pour que, par sa mort, le Christ obtienne le pardon des péchés en faveur des hommes qui croient en lui (Romains 3 : 25). Christ... a donné sa vie pour nous, comme une offrande et un sacrifice d’agréable odeur qui plaît à Dieu (Ephésiens 5 : 2). L’évangile de Jean rapporte une parole de Jésus qui fait de sa mort un acte volontaire conforme à la volonté du Père : Le Père m’aime parce que je donne ma vie afin de la recevoir à nouveau. Personne ne me prend la vie, mais je la donne de ma propre volonté. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la recevoir à nouveau. C’est là ce que mon Père m’a ordonné de faire (Jean 10 : 17, 18). A partir d’une telle déclaration il est assez facile de passer à la notion de sacrifice. L’épître aux Hébreux reprend cette idée de sacrifice. Quand le Christ est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, il n’a pas offert du sang de boucs et de veaux ; il a offert son propre sang et a obtenu pour nous un salut éternel. Le sang des boucs et des taureaux et les cendres de la vache brûlée, que l’on répand sur les personnes rituellement impures, les purifient de cette impu reté extérieure. S'il en est bien ainsi, combien plus efficace encore doit être le sang du Christ ! Par l'Esprit éternel, il s’est offert lui-même à Dieu comme sacrifice parfait. Son sang purifiera notre conscience des oeuvres inutiles, pour que nous puissions servir le Dieu vivant (Hébreux 9 :12-14). Le sacrifice du Christ est parfait et efficace. De plus il est présenté par le seul véritable grand-prêtre, Jésus lui-même. Et c’est la grande nouveauté de l’épître aux Hébreux. La prêtrise du Christ Le rôle du prêtre était très important dans l’ancien Israël. Et à l’époque du Nouveau Testament le grand-prêtre était la plus haute autorité humaine chez les Juifs. Sa fonction peut être décomposée en deux temps : il représente le peuple qui s’approche de Dieu, et ensuite il transmet au peuple les bénédictions reçues lors de sa rencontre avec Dieu. Toute l’efficacité de sa mission dépend de l’accueil que Dieu lui réserve. Or, cet accueil est conditionné par le respect des ordonnances cultuelles concernant le sanctuaire, les sacrifices et les prêtres eux-mêmes. Toute la richesse de l’épître aux Hébreux consiste à montrer que seul Jésus peut être un grand-prêtre vraiment efficace. Le fondement scripturaire est trouvé dans le Psaume 110. Ce psaume messianique est le texte de l’Ancien Testament le plus souvent cité dans le Nouveau. Mais en général ces citations sont centrées sur le verset 1 qui promet au messie-roi la victoire sur ses ennemis. Or, le verset 4 contient une autre déclaration par laquelle Dieu attribue à ce messie la fonction sacerdotale : Tu es prêtre pour toujours à la manière de Malchisédeck. Et c’est sur cette déclaration que va se fonder toute la réflexion sur Jésus, le grand-prêtre (cf. Hébreux 5 : 6, 10; 6 : 20; 7 : 1-28). L’efficacité parfaite Jésus ne pouvait être un prêtre juif, car il n’était pas de la famille des prêtres. Pourtant il est le meilleur prêtre possible car il est à la fois totalement de la famille de Dieu (Hébreux 1 :1-14) et totalement de la famille des hommes. // devait devenir en tout semblable à ses frères [les 18 hommes], afin d’être leur grand-prêtre fidèle et plein de bonté dans son service devant Dieu, pour que les péchés du peuple soient pardonnés. Et maintenant, il peut venir en aide à ceux qui sont tentés, parce qu’il a été tenté lui-même et qu’il a souffert (Hébreux 2 : 17, 18). Nous avons un grand-prêtre souverain qui est parvenu jusqu’en la présence même de Dieu : c’est Jésus, le Fils de Dieu. Nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de souffrir avec nous de nos faiblesses. Au contraire, notre grand-prêtre a été tenté en tout comme nous le sommes, mais il n ’a pas commis de péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de Dieu (Hébreux 4 : 14-16). Ce prêtre a l’avantage d’être totalement acceptable en la présence de Dieu : Jésus est le grand-prêtre qu’il nous fallait. Il est saint, etiln’yaaucun mal et aucun péché en lui, il a été séparé des pécheurs et élevé au-dessus des deux. Il n’est pas comme les autres grands-prêtres : il n’a pas besoin d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés et ensuite pour ceux du peuple (Hébreux 7 : 26, 27). En outre, son ascension n’est pas l’entrée dans un sanctuaire matériel, elle est l’accès à la présence de Dieu même. Sa position assise à la droite de la majesté divine dans le ciel garantit qu’il a été accueilli favorablement par Dieu : C’est bien un tel grand-prêtre que nous avons, et il s’est assis dans les deux à la droite du trône de Dieu, la puissance suprême (Hébreux 8 :1 ; cf. Hébreux 1 : 3 ; 10 :12 ; 12 : 2). Et avec lui tous ceux qui croient en lui sont aussi accueillis en la présence de Dieu : Nous avons la liberté d’entrer dans le lieu très saint (Hébreux 10 : 19). De plus, l’efficacité de la prêtrise du Christ se manifeste par les bénédictions qui découlent de son acceptation par Dieu. Il a... distribué les dons du Saint-Esprit selon sa volonté (Hébreux 2 :4). Il a supprimé et enlevé le péché (Hébreux 9 :26,28). Et ses bénédictions sont intarissables car Jésus vit pour toujours et sa tâche de prêtre n’a pas été transmise à quelqu’un d’autre. C’est pourquoi il peut sauver, maintenant et toujours, ceux qui s’approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour prier Dieu en leur faveur (Hébreux 7 : 24, 25). Bernard Sauvagnat Des voix pour l’espérance radio internationale : chaque dimanche matin à 7 h 30 G.M.T. sur 31 m O.C. 9660 Khz. radios locales : Bruxelles Radio Maranatha, 103.7 Mhz F.M. Genève Radio Salève, 102.7 Mhz F.M. Paris Radio 13, 105.5 Mhz F.M. Marseille Radio Espérance, 102.9 Mhz F.M. Limoges Radio Mieux Vivre, 102 Mhz F.M. Lyon Radio Rencontre, 103.8 Mhz F.M. Pour tous renseignements : La Voix de l’Espérance B.P. 7 F - 77350 Le Mée sur Seine Cours par correspondance : — gratuit — 26 leçons — au rythme de chacun — un seul livre nécessaire : la Bible (un exemplaire en édition courante sera envoyé sur demande pour un prix modique) Pour la France : La Voix de l’Espérance B.P. 7 77350 Le Mée sur Seine Pour la Belgique : La Voix de l’Espérance 11-13, rue Ernest Allard 1000 Bruxelles Pour la Suisse : La Voix de l’Espérance 19, chemin des Pépinières 1020 Renens Pour le Luxembourg : La Voix de l’Espérance B.P. 2439 Luxembourg 19 THEME : LES FILS D’ISRAËL Voici les noms des fils d’Israël, venus en Egypte avec Jacob et la famille de chacun d’eux : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issa-car, Zabulon, Benjamin, Dan, Neph-tali, Gad et Aser. Les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix en tout. Joseph était alors en Egypte. Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Les enfants d’Isarël furent féconds et multiplièrent, ils s’accrurent et devinrent de plus en plus puissants. Et le pays en fut rempli. Exode 1 : 1-7. 20 QUI EST MA MERE.. (COMPRENDRE-) Marc 3 : 20, 21, 31-35. Quand l’évangile ose dire que Marie, oui, celle qu’on appelle la sainte Vierge, est parmi ceux qui s’opposent à Jésus et le traitent de fou. Ils se rendirent à la maison, et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de sens.... Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l’envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui, et on lui dit : Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. Et il répondit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère. Le chapitre 3 de l’évangile de Marc nous met en face des principaux acteurs du drame qui va se jouer dans ces années-là en Palestine. Autour de Jésus, la figure centrale, gravitent les personnages ou plutôt les groupes de personnages suivants : a) Les pharisiens (3 : 1-6), qui se consultent avec les hérodiens (leurs adversaires politiques !) sur les moyens de faire périr Jésus. b) La foule, ou, si l’on préfère, une grande multitude (3 : 7-12) ; d’autres protagonistes apparaissent ici : les esprits impurs, auxquels le Christ impose une consigne de silence. c) Les Douze (3 : 13-19), qu’il établit pour les avoir avec lui. d) Les parents de Jésus (3 : 20, 21, 31-35), qui cherchent à se saisir de lui. e) Les scribes descendus de Jérusalem (3 : 22-30), prêts à colporter une accusation très grave (Jésus serait possédé de Béelzébul). Les deux camps sont bien marqués : d’un côté le Christ, ses disciples et la foule; de l’autre, les opposants, à savoir essentiellement les scribes et les pharisiens, mais aussi... la parenté de Jésus. Curieux rapprochement ! Quand la « tribu » s’alarme... Les versets 31 à 35 répondent en somme aux versets 20 et 21. C’est pourquoi nous les envisagerons comme formant un tout, sans nous arrêter au passage intermédiaire (la polémique avec les scribes à propos de Béelzébul). Détail intéressant : les versets 20 et 21 n’apparaissent que dans l’évangile de Marc. Les opposants, à savoir essentiellement les scribes et les pharisiens, mais aussi... la parenté de Jésus. 21 Où se déroule la scène ? A la maison. Il s’agit sans doute de celle de Pierre et d’André, à Capernaüm (cf. 1 : 29 et 2 : 1). Jésus se trouve donc dans «sa» ville, dans «son» lieu. Les gens de sa famille apprennent qu’il est accablé de travail, que la foule ne lui laisse même plus le temps de manger. Ils décident alors d’intervenir et de le ramener à la raison ; à leurs yeux, en effet, il est hors de sens. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à émettre ce jugement :// y eut de nouveau, à cause de ces paroles, division parmi les Juifs. Plusieurs d’entre eux disaient : Il a un démon, il est fou ; pourquoi l’écoutez-vous ? D’autres disaient : Ce ne sont pas les paroles d’un démoniaque... (Jean 10 : 19-21.) De la part des frères de Jésus, cette opinion ne nous surprend guère. Nous savons qu’ils ne croyaient pas en lui (Jean 7 : 5). Mais quelqu’un leur est associé dans leur intervention, quelqu’un que nous n’attendions pas ici : Marie ! Comment la mère de Jésus a-t-elle pu se laisser entraîner dans cette démarche ? Comment la mère de Jésus a-t-elle pu se laisser entraîner dans cette démarche, et surtout paraître approuver le jugement formulé contre son fils ? N’était-ce pas une sainte femme? N’avait-elle pas reçu la visite de l’ange Gabriel, puis entendu les prophéties de Zacharie et de Siméon ? N’est-il pas dit, après l’adoration des bergers, qu’elle gardait toutes ces choses, et (es repassait dans son cœur (Luc 2 : 19) ? On a prétendu qu’il ne s’agissait pas d’elle dans Marc 3 : 21. Mais il existe un rapport trop évident avec le verset 31, où son nom est mentionné, pour que nous puissions la « blanchir » sans autre. Tout au plus est-il permis d’émettre une supposition : le ils disaient du verset 21 pourrait se traduire d’une manière plus neu tre par on disait (Marc emploie souvent la troisième personne du pluriel dans un sens impersonnel). Les mots il est hors de sens exprimeraient alors simplement l’opinion générale, et non pas uniquement celle de la parenté. Il n’en reste pas moins que Jésus, dans sa réponse, situe sa mère et ses frères sur le même plan (versets 33, 34). Il paraît donc difficile de « charger » ceux-ci et de « décharger» Marie- Peut-être la foi de cette dernière a-t-elle été momentanément obscurcie, comme celle de Jean-Baptiste en prison (Matthieu 11 : 3) ? Ou bien la mère de Jésus s’est-elle laissée persuader par ses frères, résolus à « le ramener dans le giron de la tribu*»? Ces deux suppositions peuvent aller de pair. On espérait que l’amour de Jésus pour sa mère le rendrait plus docile... et plus prudent à l’avenir. Voilà pourquoi on avait «embrigadé » Marie. La foule est si dense qu’elle forme écran. Les gens de la famille sont obligés de rester dehors (!) et de faire parvenir un message à l’orateur. Jésus ne se laisse pas décontenancer. Après avoir adressé aux scribes un avertissement sévère, il se distance publiquement de sa parenté : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? L’évangile de Marc est le seul à nous donner la précision qui suit: ...jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui (3 : 34). Matthieu est plus limitatif : ... étendant la main sur ses disciples (12:49). Dans le deuxième évangile, au chapitre 3, la distinction entre la foule et les disciples n’est pas encore faite aussi clairement. Ils se trouvent « du bon côté de la barrière», tandis que la parenté se situe dans l’autre camp, en compagnie des I scribes ! Jésus, dans sa réponse, situe sa mère et ses frères sur le même plan. 22 L'EVANGILE ET LA SANTE D’où la différence de traitement : au verset 5, Jésus promène sur les pharisiens ses regards indignés, tandis qu’au verset 34, il considère la foule avec tendresse. Dans l’original, un seul et même verbe décrit ces deux regards, aussi distants l'un de l’autre que le pôle Nord l'est du pôle Sud. A nous de choisir comment nous désirons que Jésus nous regarde ! Il aimerait pouvoir nous considérer comme des membres de sa vraie famille — ceux qui sont assis en cercle autour de lui dans une attitude d’écoute. Il ne saurait porter le même regard sur les gens qui restent en dehors, qui ne « se compromettent » pas avec lui. Même s’il s’agit de sa mère, de ses frères et de ses sœurs ! Quelle est notre optique ? Un seul verbe, deux regards très différents. Nous pourrions retourner le problème et envisager, non plus l’expression des yeux du Christ, mais notre manière de voir la scène. Là aussi, nous résumerons par une formule : un seul tableau, deux optiques très différentes. Dans la première, nous regardons loin derrière nous, il y a deux mille ans. L’Evangile est alors un témoignage du passé. Il retrace pour les générations à venir un moment capital dans l’histoire de l’humanité : la venue du Sauveur, sa vie parmi les hommes et sa mort sur la croix. Cette lecture nous est suggérée par le prologue de l’évangile de Luc : il est question d’un récit des événements qui se sont déroulés, regroupant les déclarations des témoins oculaires (Luc 1 : 1, 2). Dans cette optique, nous nous rendons contemporains du Christ et nous essayons, par exemple, de nous mettre à la place des personnages. Vivre sans problème de poids Je puis vous assurer qu’il existe des méthodes efficaces pour maigrir. Je les ai testées d’abord sur moi-même, qui n’arrivais pas à maigrir (ce n’était pas une vie !...), et ensuite sur des centaines de malades que ma spécialité d’endocrinologue-nutritionniste m’a amenée à traiter. Ces méthodes correspondent exactement à ce que, d’après le texte de la Genèse, le Créateur a donné pour le plein épanouissement de l’homme : l’air, l’eau, le soleil, l’alimentation, l’équilibre des rythmes naturels, l’alternance du jour et de la nuit, l’exercice physique, le repos... mais aussi un esprit positif tourné vers la vie1. En matière d’alimentation, l’idéal prévu par Dieu2 est confirmé par la science. De nombreux médecins et leurs patients l’ont appliqué avec succès. Mais les dernières données scientifiques précisent : — «Du pain tu remangeras3». Il est nécessaire de se mettre à manger des céréales. — Mais des céréales non raffinées, car le raffinement des céréales conduit à bien des maladies de civilisation dont l’obésité4. — Tous les colloques sur la nutrition sont d’accord pour accuser la sur-consommation en protéines animales accompagnées de graisses saturées génératrices de cholestérol... et d’obésité. — Enfin, tous mettent à la barre des accusés les sucres rapides (sucres... et sucreries) si souvent consommés lors des fringales de l’obèse en régime restrictif tellement frustrant (et culpabilisant si on y faillit...). Que faire ? Apprenons à vivre... et non pas seulement à maigrir. Les kilos, mais aussi tant d’autres symptômes désagréables disparaîtront... La joie de vivre reviendra avec de copieux repas bien nourrissants. Au menu des prochains numéros le «Comment... vivre... et maigrir». — En buvant un grand verre d’eau une heure avant chaque repas. — En commençant par des crudités à chacun des repas (exemple : un fruit le matin et le soir, des légumes crus au déjeuner). — En prenant de très copieux «petits» déjeuners riches en céréales complètes (non raffinées) et en protéines. — En consommant de copieux déjeuners où les céréales non raffinées tiendront une bonne place..., celle qu’occupaient les produits et sous-produits animaux. — Où nous n’aurons plus faim le soir : le dîner peut être léger sans matières grasses, voire inexistant si vous le souhaitez ! En résumé, il s’agit d’adopter librement un mode d’alimentation équilibré et correspondant à la physiologie du corps humain sans jamais s’imposer un régime... car ce n’est pas une vie... ce n’est pas la Vie telle que Dieu l’a prévue pour chacun d’entre nous... Dr Elisabeth Colmant 1. Genèse 1 : 6-29. 2. Genèse 1 : 29. 3. Cette phrase fait partie des « commandements » cités par le grand nutritionniste français, le professeur Apfelbaum, dans son livre Les mangeurs inégaux. 4. Refined Carbohydrate foods and disease (London, 1975), par les docteurs Burkitt et Trowell, sommités du monde médical ayant révolutionné les conceptions diététiques. 23 A la place de Jésus : il devait remplir son ministère dans des conditions particulièrement difficiles. Les scribes le calomniaient, les pharisiens l’espionnaient, les uns comme les autres voulaient sa mort. Les démons lui faisaient une publicité aussi tapageuse que malvenue. Et comme si ce n’était pas suffisant, sa propre famille se liguait pour mettre un terme à son œuvre ! Il avait donc à braver une opposition farouche. Passe encore pour les esprits impurs et les chefs religieux de la nation ! Mais son cœur devait être brisé par l’attitude hostile des siens :ses frères, ses sœurs, et même, à l'occasion, sa mère ! A la place de la foule et des disciples : quel bonheur pour eux de se sentir incorporés dans la famille du Seigneur! Ce n’étaient plus des étrangers, des gens du dehors. Jésus les acceptait avec tous leurs doutes et leurs misères ; il les accueillait fraternellement. Il se peut même que nous poussions l’honnêteté jusqu’à nous mettre à la place des frères de Jésus : somme toute, ils avaient une réaction compréhensible. En ce temps-là, et surtout en Israël, on n’avait pas intérêt à indisposer les chefs religieux. La famille entière aurait à en subir des retombées fâcheuses. Il fallait donc veiller à «mettre de l’ordre dans la maison ». Souvent, nous en restons à cette première optique. De ce fait, nous émoussons la pointe des récits bibliques. Les évangiles s’accommodent assez mal de ce regard impersonnel. Celui de Marc, en particulier, ne nous invite pas à remonter la distance qui nous sépare du Christ, comme on remonte un cours d’eau jusqu’à sa source. Il abolit cette distance et nous place devant un drame qui se joue dans le présent. Il fait irruption dans notre vie. Tel est l’angle sous lequel nous allons maintenant considérer la scène. Luc a quelque peu adouci le tableau en supprimant la question choquante : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Chez Marc, elle bondit sur nous et ne desserre plus son étreinte que nous n’ayons répondu par une prise de position personnelle. En somme, Jésus nous demande : « Toi qui te réclame de moi, es-tu bien sûr d’être mon frère ? » Nous étions prêts à compatir avec lui, charitablement, à nous apitoyer sur la peine que les siens lui infligeaient. Ou alors nous prenions religieusement place parmi ses auditeurs attentifs. Nous choisissions le beau rôle ! Peut-être estimions-nous en avoir le droit, sur la base de notre présence régulière à l’église ou de notre certificat de bonnes mœurs ?... Précisément : ce sentiment nous rejette en fait dans l’autre camp. Ceux qui «s’estiment en droit» de réclamer quelque chose de Jésus, ceux qui veulent distribuer les rôles, ce sont... ses frères, ses sœurs et sa mère ! Sur la base des liens familiaux, ils croient légitime d'intervenir. Ils cherchent à le mettre au pas. « Prière à chacun de respecter son rôle ! Le tien n’est pas de jouer au rabbi, de faire la vedette. » Quelle ironie ! Notre précipitation à nous démarquer des frères de Jésus selon la chair nous empêche d’entrerdans le cercle de ses frères selon l’esprit. Notre hâte est suspecte. Nous ressemblons un peu trop au pharisien, rendant grâces au Seigneur de ne pas être comme les autres... Nous avons tendance à « mettre la main sur Dieu », à le faire entrer dans nos calculs humains, à l’introduire dans nos plans. Tout cela, bien sûr, sous le couvert de la religion. L’appartenance à la « sainte famille » nous autorise, croyons-nous, à ramener Jésus à la maison quand par hasard il ferait fausse route. « Ce n’est pas là que tu dois être, Seigneur : ne te compromets pas avec des étrangers ! » Ce qui signifie en réalité : « Ne nous compromets pas... » Un test révélateur : comment réagirions-nous en apprenant que Jésus-Christ prêche aujourd’hui dans la chapelle d’à côté, et la semaine prochaine dans l’église d’en face ? Ne serions-nous pas piqués au vif, comme les Nazaréens ? Fais ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Caper-naüm. (Luc 4 : 23.) Jésus leur répond : ... aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. (Luc 4 : 24.) Selon Matthieu (13 : 57), il est encore plus direct : Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Marc (6 : 4) ajoute une précision : ... dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. Parmi ses parents... Car ils s’obstinent à réclamer quelque chose de lui. Sa vraie famille, elle, se contente de marcher humblement avec Dieu en pratiquant sa volonté. Elle se réclame de lui sans rien réclamer de lui. Yvan Bourquin * L’expression est de J. Delorme. 24 LES EXTRATERRESTRES, MESSAGERS DE L AVENIR? « Si quelqu’un croit que les contacts avec les extra-terrestres sont le produit d’un hasard... il se trompe. Gette mission est due aux instructions directes d’une puissance spirituelle; appelons-la par exemple l’Esprit-Saint. » — H.V. Speer, médium chrétien. Une dame âgée m’assura un jour qu’une de ses amies (Mme Dupont) avait dans sa famille un jeune fonctionnaire assez haut placé. Il se retrouvait chez Mme Dupont avec des amis d’un milieu instruit. Cette Mme Dupont était effrayée par les réunions qui avaient lieu chez elle, car ces personnes évoquaient de mystérieuses forces et entraient en communication avec elles. Le groupe mystérieux aurait bien voulu que leur hôtesse se joigne à lui, mais elle refusait chaque fois. De la pièce où elle se tenait pendant les séances, elle n’entendait pas les conversations, mais on lui précisa que les êtres évoqués étaient tout simplement des extra-terrestres. Les invités lui laissèrent plusieurs brochures sur ce sujet. Mme Dupont en remit une à son amie, et celle-ci meladonnaàson tour. J’ai lu cette brochure pour le moins déconcertante ; elle résume parfaitement des messages semblables à ceux qu’on peut lire dans les revues ou livres traitant de ce sujet, ouvrages très répandus à notre époque. Nous avons pu constater au cours des quinze dernières années combien de tels messages sont appréciés notamment par les jeunes. Leur influence est néfaste : beaucoup mettent en doute la véracité des Ecritures après de telles lectures. Ashtar-Sheran, nouveau Messie... Revenons à la brochure de la dame âgée : elle est éditée par une certaine comtesse d’Oultremont1. Elle parle non seulement des extra-terrestres, mais aussi (et en termes élogieux) de la réincarnation et du spiritisme. L’auteur lui-même n’est pas Mme d’Oultremont, mais Ashtar-Sheran, chef de la flotte spaciale des O.V.N.L (sic). Il a confié et communiqué son message à un médium chré tien, pratiquant, Herbert Victor Speer, membre zélé des «Journées de l’Eglise allemande protestante». Il s’occupe des chômeurs, des malades et des nécessiteux, fait des dons aux pays sous-développés, et a présenté des conférences dans dix paroisses allemandes sur «les messages des extra-terrestres». Le régisseur de la T.V. allemande lui a dit un jour, au cours d’une émission : «Vous êtes protestant et vous faites encore partie de l’Eglise. Comment cela peut-il se concilier avec votre travail médiumni-que?» C’est là qu’il répondit par la phrase que nous avons placée au début de notre article : « Cette mission est due aux instructions directes d’une puissance spirituelle; appelons-la par exemple l’Esprit-Saint. » Un message réservé aux meilleurs médiums Les extra-terrestres ont dit avec assurance à H.V. Speer : « Lorsque nous savons qu’il y a quelque part un bon médium, nous nous efforçons d’entrer en intelligence avec lui. ... J’ai à ma disposition les meilleurs médiums. » De cette manière, Ashtar-Sheran est entré en contact avec l’humanité et enseigne à quelques initiés qu’il est « Jéhovah », le « Saint-Esprit » et le «nouveau Messie de notre temps», instructeur de l’univers, chargé de mettre l’humanité en garde contre les erreurs de la Bible et des religions. Ces messages auraient été répandus dans les sphères les plus hautes : Vatican, O.N.U., maisons royales, etc. Ils enseignent que les extraterrestres sont chargés de surveiller sévèrement la terre, afin d’empêcher les désastres d’une guerre atomique. Ils promettent, d’ailleurs, de prendre bientôt pied sur terre et cherchent à collaborer par tous les moyens avec les hommes pour diffuser leur message au monde. 25 Discerner les erreurs des messages des extraterrestres est plus important que d’aboutir à une interprétation du phénomène lui-même. Les premiers contacts médium-niques avec H.V. Speeronteu lieu en 1956. La Bible intergalactique Ce message — qui est, répétons-le, un peu la synthèse de tous les livres qui abordent ce sujet — traite sans aucune nuance des grands thèmes de la Bible. Voici quelques interprétations d’Ashtar-Sheran sur la Bible, Jésus, etc. 1. La Bible —- Ashtar-Sheran : « L’humanité a besoin d’un savoir spécial qui ne se trouve dans aucun de vos livres. ... Nos vaisseaux spatiaux qui existent déjà depuis des millénaires ont influencé la Bible. Nos ancêtres ont essayé de vous apporter une véritable croyance en Dieu et de vous apprendre à vivre en paix ensemble. Celui qui croyait voir un Dieu sur le mont Sinaï s’est terriblement trompé. Cependant, nos ancêtres ont été des messagers de Dieu, comme nous le sommes aujourd’hui encore. » — La Bible répond au contraire qu’elle est inspirée de Dieu et qu’elle contient tout ce qui est nécessaire pour sauver et instruire les hommes ; elle peut donner la sagesse en vue du salut, par la foi en Jésus-Christ (2 Tim. 3 : 15-17). Elle se présente comme entièrement inspirée de Dieu (l’Ancien et le Nouveau Testament). Aux trois tentations de Satan, Jésus répondra d’ailleurs par trois citations de l’An-cien Testament qui viendront à bout de l’Adversaire (Matthieu 4 : 1-11). Le Saint-Esprit confirme d’autre part dans de multiples passages du Nouveau Testament que Moïse a bien eu affaire à Dieu lui-même au Sinaï (lire par exemple Actes 7 : 20-34). 2. La nature du Christ — Ashtar-Sheran : « Vous pouvez me croire, car nous sommes la vérité et la vie éternelle. ... Christ était un des prophètes à qui on peut faire confiance. Nous l’avons constamment observé depuis sa naissance jusqu’à sa mort et nous étions en rapport télépathique avec lui. ... Il existe des millions d’êtres qui remplacent Dieu. Un de ces grands Etres est Jésus-Christ, que nous avons soutenu une fois. Et nous le faisons encore. » — La Bible répond que Jésus est le seul chemin, qu’il est la vérité et la vie (Jean 14 : 6). Si vous lisez ce texte de Jean, vous constaterez que Jésus ajoute : Nul ne vient au Père que par moi. Jésus dans la Bible n’est jamais comparé aux autres prophètes bibliques, il est au contraire présenté comme le Fils unique venu du Père pour sauver les hommes et les femmes qui croiraient en lui (Jean 1 : 14et 3 : 16). L’apôtre Jean se fait l’écho de toutes les Ecritures en affirmant de façon claire et nette que Jésus était avec Dieu dès le commencement et qu’il était Dieu lui-même, créateur du monde. Quel contraste entre ce Jésus créateur du cosmos et le Jésus serviteur des prétendus extra-terrestres ! 3. Le retour du Christ — Ashtar-Sheran : « Les soucoupes volantes sont les signes dans le ciel qui ont toujours été annoncés pour marquer la fin des temps. ... Les récents messages provenant des extra-terrestres concordent parfaitement avec l’Apocalypse et le chapitre 24 de Matthieu. ... Dans un proche avenir de nombreuses soucoupes volantes viendront. Des vols de démonstration auront lieu. ... Les événements qui ont été prophétisés au cours des siècles sont sur le point de s’accomplir. » — La Bible répond que le retour du Christ est un événement capital ; il est annoncé par tous les prophètes de la Bible et considéré comme la clé de voûte de la foi et de l’espérance chrétienne. C’est l’aboutissement du salut. C’est dire si cette venue de Jésus sera inimitable ; visible par tous les habitants de la terre, elle surviendra avec puissance et une grande gloire. Les anges jouant de la trompette retentissante rassembleront les ressuscités de la terre entière. Les évangiles soulignent que les puissances des cieux elles-mêmes seront ébranlées par cette arrivée glorieuse de Jésus-Christ. Tout le monde pourra reconnaître le Fils de Dieu sur la nuée céleste ; il sera le héros de cette manifestation triomphale, dénouement du drame humain. La lecture de Matthieu 24 et Luc 21, par exemple, montre le contraste qui existe entre l’avènement du Christ et les apparitions des O.V.N.L D’une part, des extra terrestres imaginaires, créatures mortelles et faillibles qui prétendent apporter des améliorations sur la terre, même par la force s’il le faut ; d’autre part, Jésus, créateur de l’univers, qui vient mettre, une fois pour toutes, fin au mal, à la mort, à la maladie, et instaurer un royaume éternel. La terre sera alors rénovée et ses habitants seront éternels (Apocalypse 21 : 4). On peut dire que le phénomène O.V.N.L peut être étudié sous deux aspects ou deux angles différents, et une barrière pratiquement infranchissable sépare ces deux approches. 1. L’approche scientifique Bon nombre de scientifiques pensent que le mystère des O.V.N.L peut être abordé au moyen des méthodes classiques de la science ; néanmoins ils ne donnent pas de réponse définitive quant à l’interprétation du phénomène2. Les enquêtes sérieuses ne manquent pas puisque la gendarmerie nationale en a dans ses dossiers plus de 500 représentant 2 000 témoins. On a même pu lire dans la revue officielle «Armées d’aujourd’hui » un article d’un capitaine de gendarmerie disant entre autres: «Les O.V.N.L constituent peut-être l’une des plus grandes énigmes de notre temps. Il s’agit de ne pas manquer l’enquête3. » 2. L’approche occulte « Contactés » effectuant des prodiges ou recevant des messages des extra-terrestres. Si nous étions sûrs que ces messages venaient d’êtres surnaturels, nous pourrions alors dire, avec M. Gordon Creighton, ancien diplomate et responsable d’une revue sur les O.V.N.L, qu’il y a dans ces manifestations «des éléments diaboliques4». En effet, ces messages ne concordent pas du tout avec le message biblique. D’autre part, ils sont recueillis par des médiums dont les conceptions sont en contradiction avec les saintes Ecritures. N’oublions pas le conseil du prophète Esaïe (8 :19) : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? Quant aux prodiges effectués au nom des 26 extra-terrestres, une certaine prudence est de mise. Les deux extrêmes sont à éviter : scepticisme outrancier et crédulité naïve. Dans le passé, il y a eu des fraudes au niveau des manifestations spirites, par exemple, mais il n’en reste pas moins vrai qu’il y en a de réelles. Un auteur a dit très justement : « L’idée que le spiritisme n’est qu’une imposture contribuera à tromper une foule de gens5. » Les prodiges attribués aux O.V.N.L sont récents : ceci nous incite à la prudence. Le temps nous aidera à discerner ce qui est imposture, hallucinations auditives et visuelles dues à des troubles psychiatriques6 ou manifestations surnaturelles. En tout état de cause, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les messages les plus séduisants et les prodiges les plus spectaculaires ne doivent pas nous faire oublier que notre critère est la Parole de Dieu. Discerner les erreurs des messages des extraterrestres est plus important finalement que d’aboutir à une interprétation du phénomène en lui-même. Seul le Christ est le véritable Messager de l’Avenir ; il nous a fait cette promesse : Oui, je viens bientôt ! (Apocalypse 22 : 20.) Jacques Marcille Les vrais principes de psychologie se trouvent dans les saintes Ecritures. (Ellen White) Le corps conscient 1. Comtesse d’Oultremont, « Val des Pins », Drève du Château 26, 1630 Linkebeek, Belgique. 2. Consulter le livre de l’astronome A. Hynek, Les objets volants non identifiés : mythe ou réalité ?, éd. Pierre Belfond (4e éd.), Paris, 1975. 3. J.-C. Bourret, Le nouveau défi des O.V.N.L, éd. France Empire, Paris, 1976, page 18. 4. J.-C.Bourret, La nouvelle vague des soucoupes volantes, éd. France Empire, Paris, 1976, page 290. 5. Ellen White, La Tragédie des siècles, éd. S.D.T., Dammarie-les-Lys, 1975, page 601. 6. Kurt E. Koch (docteur en théologie), Occultisme et cure d’âme, éd. Emmaüs, Lausanne, 1972. 7. Autres livres traitant du sujet : a) Uri Geller, En contact avec les O.V.N.L, éd. Pygmalion (Le livre de poche), Paris, 1975. b) J.-C. Bourret, O.V.N.L, l’armée parle, éd. France Empire, Paris, 1979. c) H. Durrant, Le livre noir des soucoupes volantes, éd. Robert Laffont, Evreux, 1972. Mon corps n’est pas l’enveloppe ou le flacon, voire la cage ou la prison de ma vie. Sans lui — évidence —, je ne suis rien. Il est ma vie, pour le meilleur et pour le pire. L’inattention à mon corps, c’est l’inattention à moi-même. Le découpage de la personne humaine en tranches didactiques ne doit pas nous tromper. Par mon corps, je suis présent au monde, j’entre en relations avec les êtres, avec les choses. Il est le lieu de ma réflexion, de mon intelligence, de mes affections, de ma spiritualité. Voir, percevoir, toucher, sentir, exprimer, c’est inévitablement des actes de mon corps. C’est mon corps qui serre une main, qui dit ma peine ou ma joie. C’est mon corps qui embrasse. C’est mon corps qui chante. D’où vient ma voix, son timbre, sa chaleur ? C’est mon corps qui s’agenouille et qui prie. C’est mon corps qui va vers vous. Et lorsque mon corps s’assoupit, où est mon esprit ? N’est-il pas frappant que le baptême, par exemple, spirituel éminemment, soit acte de mon corps qui entre dans l’eau, qui y est plongé, qui éprouve l’immersion, l’ensevelissement ? C’est mon corps qui mange et qui boit, qui éprouve la saveur du pain et du vin de la sainte Cène, qui les reçoit et les assimile. Jésus touche et touche, il entre en contact et il émeut.On lui amène des petits enfants pour qu’il les touche. Il touche les yeux de l’aveugle (Matthieu 9:29) et la langue du muet (Marc 7 : 33). Il touche la main de la mère de Pierre (Matthieu 8 : 15) et la guérit... C’est avec son corps que Jésus dessine cette croix qui nous bouleverse et accomplit l’acte majeur de notre salut. Je ne veux pas enfoncer des portes déjà ouvertes, mais pénétrer un peu plus avant dans la maison. Il reste à l’égard du corps et des sens une certaine méfiance, justifiée sans doute jusqu’à un certain point — car tout en moi est susceptible de bien et de mal —, mais aussi entravant un plus large épanouissement, entraînant de douloureux repliements. Mon corps est sensible et récepteur, mouvement, expression et communication. L’attention à mon corps n’est pas uniquement alimentation saine, hygiène et exercice physique. Elle est aussi jouissance, c’est-à-dire usage heureux et maîtrise de tous ses possibles. Le coureur solitaire qui s’impose (je choisis mon mot) ses kilomètres de « jogging » parce qu’il croit à juste titre aux effets positifs de l’exercice sur sa santé, ce coureur-là peut aller à la course comme à une corvée nécessaire (et je le plains), mais peut aussi la vivre comme une expérience pleine de saveur et de plaisir, comme l’explosion délicate de mille sensations qui enrichissent et fortifient. Autre perspective. Mon corps a besoin d’espace, il a besoin d’apprendre à occuper son espace légitime. Un corps sans gestes est comme amputé. Il y a des pudeurs qui sont des répressions. Il me faut m’exprimer avec mon corps. Me livrer, avoir un corps sincère. Je plaide pour une meilleure conscience du corps. 27 ( TEMOINS ) MENILMONTANT TEMOIGNE DE LA PASSION Au cœur même du 20e arrondissement de Paris, le Patronage Saint-Pierre témoigne depuis plus d’un siècle. Son témoignage le plus connu est une mise en scène théâtrale de la Passion du Christ, qui a fêté l’an dernier son cinquantenaire. «Signes des temps» a voulu voir, entendre et partager ce témoignage. Dès que l’on franchit la porte du 15 de la rue du Retrait, on se trouve dans une atmosphère accueillante, simple, populaire, franche, celle de la grande famille du « Patronage Saint-Pierre». En faisant la queue au guichet, d'un coup d’œil on a accès à l’album de famille. Des photos épinglées au mur retracent l’histoire de la Passion à Ménilmontant depuis sa création en 1932. Parmi elles on remarque la pochette du disque de l’Oratorio que Michel Estellet-Bruno a composé pour le cinquantenaire et enregistré en l’abbaye de Royaumont. Plus loin, ce sont quelques flashes tirés de l’émission tournée pour Antenne 2 par Monique Tosello et Jean Lallier. Ici on est heureux de ces rejetons de la Passion, mais on n’est pas là pour la notoriété ni pour gagner de l’argent. On n’est même pas là pour l’art. Car ce n’est pas du théâtre que l’on fait. On s’interroge et l’on veut interroger le public à partir de cet événement tragique que fut la mort de Jésus. Avant de prendre place dans la grande salle (environ 400 places), un petit coup d’œil dans la cour montre qu’ici les gens sont à l'aise. Deux vétérans jouent au tennis sur un très beau court bien éclairé. Des dizaines de jeunes discu 28 TEMOINS tent, chantent, s’amusent dans le vaste foyer tout neuf, tandis que des visiteurs bavardent accoudés à la balustrade. On sent qu’il y a de la vie dans cette maison ! Il est presque l’heure. Conduit par une ouvreuse bénévole, comme tous ceux qui sont de service ici, je gagne ma place. La salle est presque pleine. La scène est ouverte, le décor est très sobre. Deux portiques y sont campés sur les côtés à l'avant, et au fond il y a comme une mezzanine à laquelle on accède par plan incliné. La Passion... deux heures de méditation féconde à l’écoute de l’inépuisable message évangélique transmis par une admirable « troupe » ou plutôt par une communauté. L’Historien que je suis est frappé par la pérennitéd’une Parolequi a franchi, intacte, vingt siècles de médiocrité. Pierre Pierrard historien Tout à coup tout s’anime. Arrivent Marie-Madeleine, Thomas, Jean et Pierre, qui témoignent : Jésus, celui qui a été crucifié, est vivant. Et c'est dans cette lignée de témoins que s’inscrivent les quelque cent personnes qui vont faire revivre les étapes de ce drame. L'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ranimant les espoirs des petites gens mais inquiétant les nantis. La Cène au cours de laquelle les particularités des apôtres se révèlent, tandis que Jésus leur annonce sa prochaine arrestation et son exécution. Puis le procès par les chefs religieux à qui Judas propose de livrer Jésus. Enfin, l’arrestation au jardin de Gethsémané après les durs moments de lutte intérieure. Toutes ces scènes se succèdent sans temps mort. Elles sont mises en valeur par la musique et des effets de lumière dont la synchronisa tion et la technique sont parfaites. Mais surtout par le jeu des acteurs, tous amateurs, qui ont depuis six mois travaillé au moins deux soirs par semaine pour se mettre dans la peau de leur personnage. A l’entracte on nous annonce que ce soir-là sont présents dans la salle les acteurs de deux autres groupes d’amateurs qui, eux aussi, jouent la Passion : l’un aux Pays-Bas, l’autre dans les Pyrénées. Parmi l’auditoire on remarque quelques prêtres et quelques religieuses, des familles entières avec enfants, parents et grands-parents, des jeunes, des vieux, beaucoup de gens visiblement issus de milieux très populaires, quelques personnes à l’allure plus bourgeoise. Mais tous semblent faire une grande famille... Le rideau se lève. Le deuxième acte se déroule en huit scènes. On y retrouve tous les participants, proches ou lointains, du drame : les chefs religieux, les disciples déboussolés, Barabbas, Pilate, puis Hérode. Et là, chez ce roi chargé de la Galilée, une scène pétillante qui montre à quel point se trompent ceux qui s’imaginent Jésus comme un faiseur de miracles que l'on pourrait acheter ou manipuler! Puis c’est de nouveau Pilate, et la foule. La Passion à Ménilmontant, ce n’est pas tout à fait un spectacle, mais autre chose qui tient de la liturgie, de la prière collective. Ainsi devait-il en être, il y a cinq ou six siècles, quand on jouait sur le parvis des cathédrales. Daniel-Rops écrivain Emouvantes par leur sobriété, les deux scènes du chemin de croix et de la descente de croix font sentir au spectateur toute la solennité de ce dénouement. Dénouement? Non... car tout se termine par la reprise du témoignage initial des apôtres : Jésus est vivant, il est sorti du tombeau. Et la foule les rejoint pour cette apothéose. Il faut quelques instants pour s’extraire des pensées sucitées par ce que l’on vient de voir. Et puis en sortant on nous tend un questionnaire pour que ces pensées soient partagées par écrit. Sans attendre on les partage oralement. «Ce soir Jésus était un peu trop violent dans ses réparties, par contre Judas, Hérode, Thomas étaient parfaits, Pierre... un peu mou. » Mais on ne vous donnera pas la distribution, car aucun des participants n’a souhaité attirer l’attention sur lui. Ce ne sont pas des acteurs, mais des témoins. Ils ont, en se préparant, longuement médité sur le sens de la mort de Jésus. Et ce qu’ils veulent pour chacun de ceux qui sont venus les voir et les entendre, c’est qu’ils répondent à la question de Jésus aux apôtres adressée à la salle en conclusion : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Bernard Sauvagnat 29 ENPRATIQUE Georges Vandenvekte Alberta Mazat, épouse de médecin et directrice du département de l’Université de Loma Linda (Californie) chargé de former des conseillers conjugaux et familiaux, vient d’écrire un petit ouvrage au titre suggestif : «That Friday in Eden 1 ». Elle y raconte la merveilleuse histoire des deux premiers amoureux et en prolonge les applications à notre époque. Quelques phrases, parmi d’autres, ont retenu spécialement mon attention : «Si je n’avais qu’un court moment, écrit-elle, pour parler à la grande masse de jeunes adultes non engagés sexuellement, je leur demanderais de cesser d’être une minorité silencieuse. Il faut qu’ils soient aussi bruyants en exaltant la liberté d’être chaste, l’absence de tout traumatisme physique et émotionnel, l’affranchissement de la culpabilité, le privilège du respect de soi. Nous savons que tout le monde ne ,,le” fait pas. Donnez donc de la voix. » Serait-il possible qu’il y ait une majorité silencieuse qui ne soit pas entraînée par ce courant de sexualité « libérée » ? Il est vrai que nous sommes informés par des mass media qui ne sont sensibles qu’aux affaires croustillantes et scandaleuses. Et comme les gens rangés n’ont pas d’histoire, on finirait par croire qu’ils n’ont pas d’opinion et peut-être même qu’ils n’existent pas. 11 y a bien ce sondage réalisé par la Sobemap pour le quotidien bruxellois «La dernière Heure2» auprès de mille personnes de la région francophone du pays, mais qui ne fournit que l’opinion de gens d’une tranche d’âge bien particulière : ils ont entre 55 et 70 ans. A la question : La liberté sexuelle est-elle actuellement Donnez donc de la voix excessive? 66% des personnes interrogées ont répondu oui, et 7 % seulement, non. Voilà une majorité qui prend la parole. Mais une tranche de la population qui ne répond pas aux exigences de Alberta Mazat. Il y a d’autres voix qui s’élèvent. Comme celle du docteur Tro-bisch, médecin spécialisé dans les problèmes sexuels et conjugaux. Il a travaillé en Europe et en Afrique. Sa réputation d’écrivain l’a amené à faire de nombreuses conférences sur plusieurs continents. Ses livres contiennent de fréquentes références à des entretiens particuliers, ou à des lettres échangées avec des jeunes gens soucieux d’échapper à la pression de la «libération sexuelle». Il constate, par exemple: «J’ai beaucoup d’espoir en la jeunesse actuelle, et un garçon comme toi me renforce dans cette espérance. Malheureusement, de nos jours, la presse, les livres, les films, les pièces de théâtre, donnent beaucoup plus d’importance aux malades qu’aux bien portants. Il est, semble-t-il, bien plus facile d’évoquer et de décrire les aspects négatifs de l’humanité. Nous sommes sujets à la fascination des ténèbres4. » A la suite d’un débat à la radiotélévision belge, les élèves de 6e latin-grec du séminaire Saint-Joseph de Bastogne se sont donné la peine de prendre leur belle plume et de manifester leur indignation. « ... Tout d’abord nous tenons à souligner que ce débat était fort excessif. ... La façon dont certaines personnes nous considéraient, nous les jeunes, nous a fortement déçus. Nous avons remarqué que certains voyaient en nous de véritables obsédés sexuels, des gens ne pensant qu’au plaisir et ne reculant devant rien pour y parvenir (drogue, pilules contraceptives...). » Nous tenons absolument à préciser qu’être jeune est loin d’avoir cette signification. Le jeune est un être humain capable d’aimer contrairement à ce que certains ont affirmé lors de ce débat. ... » Il reste énormément de jeunes qui croient encore en une certaine morale. Ces jeunes, dont nous faisons partie, en ont assez de voir que certaines personnes ... qui ont la nette impression de comprendre, d’aider les jeunes, ne font que les pousser un peu plus vers le gouffre qui se présente à chaque jeune d’aujourd’hui lors de son adolescence. Ces personnes rendent ces jeunes sans volonté, sans personnalité3. » Ouf, ça fait du bien de lire ces lignes. Ne serait-il pas indispensable que d’autres voix se fassent entendre? Sinon, la tentation serait grande pour nos enfants de croire que tout le monde est partisan de la permissivité. 1. That Friday in Eden, Pacific Press, Mountain View, California, 1981, p. 116. 2. La dernière Heure, 25.1.82. 3. Télé-Moustique, 7.1.82. 4. W. Trobisch, Vivre heureux, insatisfait, éd. Trobisch, Baden-Baden, 1980, p. 114. 30 Pierre THUILLIER Darwin & 0° Editions Complexe, Bruxelles, 1981. Un volume broché, format 12 X 20, 210 pages. 1882. Mort de Darwin. Pierre Thuillier, professeur d’épistémologie et d’histoire des sciences à Paris VII, célèbre ce centenaire à sa manière : il publie un petit ouvrage passionnant qui fait le point sur le darwinisme et plus généralement sur la place de la science dans nos sociétés. Sans rage iconoclaste, avec un sens bien rare de la mesure et de la nuance — ce qui n’exclut pas la vigueur—, il bouscule les préjugés, pose des questions opportunes et dénonce des périls subtils. Darwin écrivait : «Sans aucune idée préconçue, j’ai collectionné une grande masse de faits. » Il laissait ainsi entendre que ses idées théoriques (sur l’évolution) étaient nées de ses observations. En fait, comme le montre P. Thuillier, Darwin croyait au matérialisme et son projet, antérieur à ses recherches, était bel et bien (PARMI LES LIVRÉS) de « formuler une explication globale de type mécaniste recourant à certaines ,.causes” positives et non pas aux interventions divines» (p. 21). Son combat était d’abord militantisme philosophique. Cette constatation nous conduit à poser la question de la neutralité et de l’objectivité de la science. P. Thuillier répond : « L’idéologie n’est pas seulement un discours qui s’ajoute à ,,la science”, qui vient a posteriori en troubler la pureté. Très souvent, elle intervient dans la genèse même des théories. ... Les faits ne parlent pas. Il est nécessaire de les interpréter ; et, dans ces interprétations, l’idéologie ... est toujours susceptible d’intervenir» (p. 21 et 22). « Il y a ... lieu de croire que l’idée d’une science parfaitement ,,inductive” est au mieux un cas limite, sinon un mythe» (P- 131). Dans une société où elle est devenue «savoir dominant», la science peut-elle trancher dans les débats concernant le sort de l’homme ? Remuant de sinistres souvenirs, P. Thuillier souligne les dangers de la « biocratie » où « les biologistes ... définir[aient] les ,,normes” et fourniraient aux autorités les moyens de réguler le devenir humain » (p. 143). Il dénonce « le grave risque de confusion entre responsabilités scientifiques et responsabilités politiques» (p. 118). Traitant du problème du racisme, il ajoute : « Les responsabilités à prendre sont d’abord éthiques et politiques. On ne peut s’en débarrasser en les faisant endosser à la science » (id.). Quelle serait alors la tâche de l’homme de science ? « Mieux vaut penser que la tâche effective du scientifique, ici et maintenant, n’est pas de découvrir et de prouver irréfutablement la Vérité. Bien sûr, il vise une certaine vérité, mais cette recherche de la vérité, pratiquement, est une recherche de l’intelligibilité maximale, compte tenu des normes et des possibilités de la recherche à une époque donnée » (p. 64). « La science moderne ... [doit être] consciente de son caractère relatif et provisoire » (id.). Admirable humilité ! Dans le chapitre « Bible et science : Darwin en procès », P. Thuillier insiste sur le fait que « malgré les apparences, le conflit ne concerne pas essentiellement ,,la science” en tant que telle ..., [mais que] le problème majeur... est d’abord moral et politique» (p. 160). «Les créationistes, écrit-il, en tant que citoyens, ont le droit de penser et de vivre comme ils l’entendent » (p. 161) et donc de ne pas accepter, dans certains cas, des messages dits scientifiques, mais qui, concrètement, véhiculent «un enseignement moral inavoué » (p. 165). Un aussi bref aperçu ne saurait rendre compte de toutes les portes qu’ouvre cet ouvrage stimulant. Il intéressera, j’en suis sûr, tous ceux qui ne se satisfont pas de simplifications abusives. Une dernière citation en guise de conclusion : « La meilleure éducation scientifique est celle qui permet aux gens de comprendre (et même de critiquer) les notions qu’on leur inculque » (p. 183). A méditer. Jean-Jacques Henriot Carlo CARRETTO Moi, François d’Assise Traduit de l'italien par Henri Louette, Editions Le Centurion, Paris, 1981, 185 pages. François d’Assise est ressuscité ! Il vit parmi nous, s’intéressant à certains problèmes qui nous préoccupent particulièrement aujourd’hui : l’écologie, la non-violence, l’émancipation de la femme, la justice sociale, le danger nucléaire, etc. Il essaie de nous apporter des réponses en s’inspirant de celles qu’il avait trouvées lui-même, il y a quelque huit cents ans ! Réponses aux problèmes de son temps, dont certains étaient moins éloignés des nôtres que nous pourrions le croire... Sous cette fiction, Carlo Carretto, qui « incarne » ainsi François d’Assise, parle en son nom, souligne la permanence et surtout l’actualité du « Poverello ». Sans doute, se faire volontairement pauvre, de riche qu’on est de naissance, n’est la vocation que de quelques-uns — et François Bernardon, fils d’un riche 31 drapier d’Assise, le reconnaît volontiers. Cependant, il s’adresse ici à tous et essaie de nous faire profiter de son expérience spirituelle. Voici, en substance, quelques-uns de ses conseils : Athées de tous les pays, revenez à Dieu, car votre rationalité ne peut rendre entièrement compte de la complexité de notre monde. Citadins, multipliez vos contacts avec la Nature, contemplez-la avec des yeux neufs, des yeux d’enfants (voir mes « Fioretti ») ; vous y retrouverez la trace de Dieu. Ecologistes, donnez à votre action un sens plus spirituel ; n’est-elle pas, au fond, une sorte de non-violence envers la Nature ? Objecteurs de conscience, ne vous limitez pas à refuser les armes, que votre action non violente atténue toutes les formes de violence que vous rencontrez — et elles sont nombreuses ! Faites « tache d’huile », que votre exemple se propage afin de contrer la folie de destruction qui s’avance vers nos portes. Jeunes ménages, ne vous laissez pas éblouir par les mille feux de la publicité. Adoptez dès le départ un style de vie sobre. Pensez aux pauvres, aidez-les, mais attention ! car, dans nos pays, on ne les discerne pas aussi facilement que de mon temps, alors qu’ils se pressaient nombreux aux portes des églises d’Assise ! Les économistes souriront. Les chercheurs de Dieu marqueront ici un temps d’arrêt. « Moi, François d’Assise » est un hymne à l’esprit de pauvreté évangélique, une graine jetée dans le jardin touffu de notre société de consommation. Puisse-t-elle germer, ne pas être étouffée dès le départ ! Jules Boureau (PARMI LES LIVRÉS) André GODIN Psychologie des expériences religieuses — Le désir et la réalité Editions Le Centurion, Paris, 1981. Un livre broché, format 21 X 13,5, 288 pages. Un livre bouleversant. Non pas de manière sentimentale et somme toute assez fugace ou superficielle. Mais en profondeur, parce que face à l’analyse d’André Godin je me suis senti interpellé. Qu’en est-il de mon expérience religieuse? Ne serait-elle qu’expérience de moi-même (expérience-émotion-subie) ? Et ma religion ne serait-elle que fonctionnelle? Ma prière n’est-elle qu’expression de mon désir? Ou bien puis-je vraiment parler de religion personnelle, où Dieu se fait entendre, où c’est une expérience de Lui (expérience-synthèse-active) que je fais réellement, que je centre sur les désirs du Père et m’aide à discerner, sinon à vaincre, mes propres résistances ? Questions fondamentales et salutaires. Mais pour éviter toute déconvenue chez le lecteur éventuel, définissons bien le projet. Ce livre n’est pas un ouvrage de théologie (même si son auteur est un prêtre belge de la Compagnie de Jésus et théologien de grande classe) ; c’est un ouvrage de psychologie. Sa démarche, sa méthodologie, l’axe de sa réflexion, son vocabulaire sont psychologiques et psychanalytiques. C’est de ce point de vue-là — et c’est pourquoi l’ouvrage est, me semble-t-il, potentiellement si fécond — qu’il analyse les conversions soudaines (Dieu existe, je l’ai rencontré), les moments de grande intensité et de plénitude (expériences paroxystiques), la jubilation des priants charismatiques ou encore l’excitation conflictuelle et subversive de groupements socio-politiques. L’auteur ne veut ni prouver ni justifier ni détruire. Il décrit, analyse, interprète quelquefois. Freud, cet athée passionné de religion, devient entre ses mains un instrument fécond en obligeant de poser la question religieuse là où elle doit être : la religion est-elle un accomplissement plus ou moins illusoire de désirs compensatoires ou, au contraire, un mouvement d’ouverture à l’Autre, à Sa réalité, à Ses désirs objectivement différenciables (d’où le nécessaire recours à la Révélation) de nos désirs? Mais ce point de vue de sciences humaines, dont j’ai dit plus haut la fécondité et dont j’ai apprécié la rigueur, fait aussi la difficulté du livre. Je l’ai lu avec attention. Je ne suis pas sûr de l’avoir toujours bien compris. Les tenants et les aboutissants de la pensée d’un homme qui a réfléchi pendant toute une vie à la psychologie religieuse et pastorale sont immenses. C’est donc un texte difficile par sa densité et dont il faut se pénétrer. L’effort en vaut la peine. Un glossaire complète l’ouvrage en précisant (parfois dans un jargon obscur pour le non-spécialiste — exemple : la notion de référent, parfois de manière très éclairante — exemple : expérience) une trentaine de mots clefs. Philippe Augendre LIVRES REÇUS Pierre JACOB, Bernard QUENOT, Bernard LAMY, Raoul MUTIN, Pia INGRAO, Marie-Jeanne BERERE, Musique pour Dieu (des textes pour être dits et chantés en public ou dans le secret de la méditation personnelle), Le Centurion, Paris, 1982, 144 pages. Albert DESSERPRIT, Le mariage, un sacrement (Collection «Croire et comprendre »), Le Centurion, Paris, 1981, 176 pages. Anonyme, La dialectique de Dieu — Genèse ! Apocalypse ?, Action Fatima-La Salette, Saint-Vincent-de-Tyrosse, 1979, 328 pages. René LAURENTIN, Miracle à El Paso ?, Desclée de Brouwer, Paris, 1981, 160 pages. Antonin-Marcel HENRY, Jean CHE-LINI, La longue marche de /'Eglise, Bordas-Elsevier, Paris-Bruxelles, 1981, 444 pages. SOLUTION DES MOTS-FLÉCHÉS 32 ... ÉTAIT PRÉSENT au 2e salon du livre tenu au Grand Palais à Paris du 26 au 31 mars 1982. Les éditions Les Signes des Temps faisaient partie des 55 éditeurs proposant des livres religieux parmi les 750 exposants venus de France (Paris et 14 provinces) et aussi du Québec, de Suisse, de Belgique, d’Italie, de Luxembourg, de Monaco, d’Allemagne fédérale, du Portugal, du Liban et de Tunisie. En 1980, en France, 26 635 titres, dont 11891 nouveautés, ont été produits en 378 millions d’exemplaires. Cette production place la France au sixième rang de l’édition mondiale (après les U.S.A., l’U.R.S.S., la R.F.A., la Grande-Bretagne et le Japon), mais au troisième rang si on met cette production en proportion avec le nombre d’habitants (après la R.F.A. et la Grande-Bretagne). 396 maisons d’éditions françaises emploient 13 586 personnes et produisent 99% des livres. 21 000 points de vente et 1 600 bibliothèques mettent ces livres en contact avec les lecteurs. 69,7 % de la population française de plus 15 ans lisent au moins un livre par an, 46,2 % en lisent au moins 10, mais 15% seulement fréquentent les bibliothèques. ... SALUE le cinquantenaire de Pentecôte, le mensuel des Assemblées de Dieu en France. Créé en avril 1932 par D. Scott sous le titre Viens et Vois pour faire connaître le mouvement de Pentecôte alors à ses débuts en France, ce mensuel de vingt pages a été augmenté à 24 pages et illustré à partir de 1958. En 1973, son titre a été changé en Pentecôte, mais son objectif est resté le même : être un organe d’information, d’édification et d’évangélisation. Sept rédacteurs successifs ont présidé à ses destinées. Aujourd’hui, Pentecôte est diffusé dans 40 pays, son tirage mensuel est de 12 500 exemplaires. •••••••••••••••••••••••• ... SIGNALE la parution de l’Annuaire Protestant 1982 aux éditions Fischbacher. Il comprend, outre les renseignements officiels, la liste de tous les journaux protestants et des oeuvres, écoles, maisons de vacances, maisons de retraite, foyers, la liste des églises et des pasteurs, une carte de la France protestante, ainsi que toutes les dénominations d’inspiration protestante en activité à l’heure actuelle en France et dans . les pays de langue française. On y trouve également en guise de préface quelques considérations et documents sur des problèmes actuels tels que : l’œcuménisme, la tolérance, les sectes, le désarmement, l’alcoolisme, le libéralisme, etc. Prix spécial de souscription : 69 FF. (Librairie Fischbacher, 33 rue de Seine, 75006 Paris, C.C.P. 13 514 22 T Paris.) •••••••••••••••••••••••• ... INFORME ses lecteurs amateurs de football qu’il y aura des services religieux œcuméniques pendant la coupe du monde de football en Espagne. Le Comité chrétien interconfessionnel espagnol élabore un plan de coopération entre les différentes Eglises (catholique, orthodoxe, anglicane, luthérienne, réformée et baptiste) qui le composent, afin de diffuser de l’information sur les services religieux qui auront lieu dans les villes où se dérouleront les matchs en juin et juillet prochains. Certains lieux de culte et des salles proches des stades seront disponibles pour organiser des rencontres œcuméniques et internationales (B.I.P.). •••••••••••••••••••••••• ... CROIT au Saint-Esprit. Du 28 au 31 mai 1982 aura lieu à Strasbourg un grand rassemblement européen charismatique. On y attend 15 000 personnes de tous les pays d’Europe. Cette rencontre se prépare depuis 1978 et vise à rassembler les chrétiens qui, bien qu’appartenant à des confessions différentes, se sentent unis par le mouvement dit du renouveau charismatique. Le but est de réfléchir et de méditer sur les manifestations de l’Esprit aujourd’hui. Le programme consiste en assemblées générales avec prières, chants et messages, et en carrefours de réflexion sur des thèmes tels que l’évangélisation, le témoignage dans le milieu scientifique, l’exercice du charisme de guérison dans l’Eglise, l’engagement social, le couple et la famille, le renouveau dans les paroisses, la vision prophétique, etc. Il y aura un seul rassemblement dans l’unité, au cœur duquel se tiendront des rencontres confessionnelles et interconfessionnelles. La Cène et l’Eucharis-tie se feront séparément. Tout prosélytisme est exclu. •••••••••••••••••••••••• ... SOUHAITE la paix pour le monde. Une Convention internationale sera organisée à Comiso, près de Ragusa en Sicile, près de l’implantation prévue de missiles nucléaires américains, du 30 mai au 1er juin 1982. Cette initiative est due aux Eglises vaudoises et méthodistes de Sicile. Le culte qui sera célébré le dimanche de Pentecôte sera présidé par le pasteur et sénateur Tullio Vinay. Deux rapports seront étudiés sur une théologie de la paix et le problème de la justice. Cinq groupes de travail se pencheront sur les sujets suivants : «Pour une théologie de la paix », « Le problème de la justice», «L’installation des missiles Cruise et l’équilibre politique dans l’aire méditerranéenne», «La reconversion de l’industrie de guerre », « Les mouvements pour la paix aujourd’hui ». Chant et théâtre agrémenteront cette convention avec la participation de Franca Rame et de Lenny Anderson. Ce programme est soutenu par l’Eglise vaudoise, la Fédération des Eglises évangéliques, le Conseil Oecuménique des Eglises, l’Alliance Réformée Mondiale, la Conférence des Eglises d’Europe. Il y aura des délégués de l’Europe de l’Ouest et de l’Est (J.M.L.-B.LP.). 33 ... ENCOURAGE ses lecteurs à faire partie de la minorité des priants. Un sondage réalisé du 15 au 28 février 1982 par la S.O.F.R.E.S., pour l’hebdomadaire Le Pèlerin, sur 2 346 personnes représentatives de la population française âgée de plus de 15 ans, révèle les tendances suivantes : 18% prient souvent, 12% prient rarement, 67 % ne prient jamais. Les femmes prient davantage que les hommes (26% souvent, 15% rarement, alors que les hommes : 10% souvent et 12% rarement). On prie davantage avant 20 ans et après 65 ans. 72 % des ouvriers, 69 % des petits commerçants et artisans, 68% des cadres moyens et employés, 65% des inactifs, 64% des agriculteurs, 60% des cadres supérieurs ne prient jamais. Par contre 25 % des cadres supérieurs et 24 % des inactifs prient souvent. 51 % des catholiques pratiquants prient alors que parmi les non-pratiquants il n’y en a que 24 %. Mais il y a 47 % des pratiquants qui affirment ne jamais prier. Sur les 722 personnes interrogées et qui ont répondu qu’elles priaient, 69% adressent leurs prières à Dieu, 24% à la Vierge, 14% à un défunt et 12 % à Jésus. Le sondage contenait d’autres questions : Pourquoi prier? Quand prier? Qu’est-ce que prier ? Quelles prières ? Apprendre à prier. SIGNES DES TEMPS est publié par l'Eglise adventiste du septième jour, afin de faire connaître le message de la Bible pour aujourd'hui. ... VOUDRAIT bien composer le 1527 sur son cadran de téléphone et voir apparaître sur son écran de télévision les 200 pages d’informations accordées à l’Eglise adventiste de R.F.A. dans le cadre du plan Bildschirmtext, équivalent de Antiope en France, et de Vidéotex en Suisse. A titre d’expérimentation, 6 000 abonnés sont raccordés à ce réseau de téléinformation alors qu’on prévoit que 50 millions d’Allemands y auront accès en 1984. Ils peuvent obtenir des informations 24 heures sur 24 chez eux sur leur écran de télévision. Ils peuvent ainsi lire leur journal préféré, consulter le relevé de leur compte en banque, passer commande sans sortir de chez eux. En novembre 1981, l’Eglise adventiste a demandé à participer à ce programme. Elle a été acceptée et a reçu le numéro 1527 et l’équivalent de 200 pages d’informations. Après 14 jours de fonctionnement, la documentation adventiste a été demandée 3 400 fois, et 1 100 personnes ont été amenées par un jeu à consulter la plupart des 200 pages d’informations préparées par le pasteur Stefan Brass. Ce nouveau moyen de communication devrait permettre une plus large diffusion de l’Evangile. ... A SUIVI l’histoire curieuse du monastère de San Isidoro Del Campo près de Séville (Espagne). Fondé et occupé jusqu’en 1431 par des moines cisterciens, ce monastère a abrité jusqu’en 1835 et de 1956 à 1978 des moines jéronimes. Au 16e siècle il fut l’un des lieux principauxde la Réforme en Espagne avant qu’elle soit anéantie par l’inquisition. Deux moines, Ca-siodoro De Reina et Cipriano De Valera y ont traduit la Bible en espagnol, mais en ont été exilés. Leurs traductions furent publiées, l’une à Bâle en 1569 (version Reina), l’autre à Amsterdam en 1602 (version Reina améliorée par Valera). Cette traduction a été révisée et actualisée, mais elle est toujours utilisée dans les milieux protestants d’Espagne. Depuis 1981, des hommes d’affaires et des pasteurs, appartenant pour la plupart aux Assemblées des Frères, ont créé une Fondation Reina-Valera et racheté la plus grande partie de ce monastère pour en faire un centre de rencontre et d’étude consacré essentiellement à la Bible, avec bibliothèque, musées, salles de conférences et de réunions et aménagements de loisirs dans un parc de 30 000 m2. ... S’INQUIÈTE des persécutions dont sont victimes des baha’is en Iran. Fondée au siècle dernier parmi les musulmans chiites d’Iran, la foi baha’ie est aujourd’hui une religion universelle présente dans 125 pays du monde, réunissant dans 25 000 assemblées spirituelles locales des fidèles habitant dans 103 000 villes et villages. Elle connaît une expansion rapide en particulier dans les pays du tiers-monde. Elle considère Dieu comme inaccessible à l’homme mais comme s’étant révélé à des prophètes : Abraham, Krishna, Moïse, Zoroastre, Bouddha, Jésus, Mahomet, le Bab et Bahau’llah. Elle accepte donc toutes les religions révélées. Elle est démocratique dans son essence et ne se mêle pas de la politique des Etats. C’est surtout pour cette raison que les baha’is sont persécutés dans les pays islamiques et sous certains régimes totalitaires. Un demi-million de baha’is, en Iran, sont victimes d’une persécution sans merci : privés de droits civiques, coupés de la vie économique, arrêtés sans autres causes que leur foi, et parfois exécutés sommairement. 34 lmp. SDT — 77190 Dammarie les Lys — Gérant : J. Calcia — Commission paritaire n° 62536 Le but de cette rubrique est de créer un dialogue entre les lecteurs et la rédaction de « Signes des temps ». Toutes les remarques, critiques, appréciations, suggestions et questions sont les bienvenues. Elles contribuent grandement à la vie de notre revue. Nous répondons à toutes les questions soit par courrier personnel, soit dans les colonnes de cette rubrique, soit même par des articles. Entre nous. — Ce n’est pas Hérode qui a mêlé le sang des nationalistes à celui de leurs sacrifices. C’est Pilate. Pâque, pour «/e peuple chrétien», ce n’est pas un jour mais Christ lui-même. 1 Corinthiens 5:7: « Le Christ, notre Pâque, a été immolé. » — M. E.C., Boujac (Gard). Nous remercions notre lecteur attentif de nous donner l’occasion de corriger une erreur parue dans notre dernier éditorial (S.d.t. n° 106/2 p. 3). C’est bien Pilate, et non Hérode comme nous l’avions écrit, qui a mêlé le sang de nationalistes gaii-léens à celui de leurs sacrifices. Quant à Pâque, il est bien évident que si dans l’année un jour porte ce nom, ce n’est pas le jour qui a une valeur particulière mais l’événement auquel il renvoie, c’est-à-dire la mort et la résurrection de Jésus. Sans cet événement, sans la personne qui l’a vécu, il n’y a en effet pas de Pâque pour le peuple chrétien. B.S. entre autres, depuis, en fait, plusieurs générations, surtout depuis 1917... à nos jours. Je ne veux pas de «ten-dance(s)» dans l’excellente revue jusque-là, qu’est «Signes des temps». Pour rester honnêtement chrétien, vous auriez pu parler, ou oser parler d’une certaine droite et (ou) d’une certaine gauche... (sur la pointe des pieds). Ou encore de totalitarisme et d’autoritarisme sans couleur aucune. — M. J.J., Ville-la-Grand (Haute-Savoie). «Signes des temps» a honnêtement tiré les conclusions de la théorie de l’évolution lorsque celle-ci est poussée jusqu’à l’extrême de ses applications sociales : la tendance issue du lamarkisme aboutit aux différentes formes du marxisme ; celle issue du darwinisme aux totalitarismes de droite et aux racismes. Il suffit de relire le premier paragraphe de la colonne centrale de la page 15 (S.d.t. 106/1) pour s’en convaincre. B.S. Monsieur, très sincèrement bravo, pour votre très intéressant article-exposé sur le « grand Darwin et autres Lyssenko and Co... ». Mais à la fin de votre exposé il est question de «l’autoritarisme de droite ». Cela, je ne le partage pas. S’il vous plaît et même s’il ne vous plaît pas... je cite encore : « régime de droite et au racisme ». Le racisme est lié, selon vous, aux régimes de la méchante droite... ? Allons... allons... je vous prie. Feriez-vous un article à la sauce socialo- communiste ? selon la direction où souffle le vent ou la tempête ? Vous omettez, subite- dans notre prochain numéro Rencontre avec Colin Cook : Guérir l’homosexualité. L’Evangile et la santé : Vivre sans problème de poids (2). Evolution et société : les présupposés. La Bible parle : Jésus, le juge. La pollution astrologique. abonnez-vous abonnez vos amis à la revue SIGNES DES TEMPS 36 pages tous les deux mois pour mieux comprendre l’actualité du message biblique. France : Société de diffusion Vie et Santé, 60 avenue Emile-Zola, 77190 Dammarie les Lys. C.C.P. 34 288 95 A La Source. Prix : 48 FF Autres pays : 55 FF Belgique : Librairie « Les Signes des Temps », 45-47, rue Général Capiaumont, 1040 Bruxelles. C.C.P. n° 000-0097525-40 Bruxelles Prix : 350 FB Suisse : Librairie « Vie et Santé », 19, chemin des Pépinières, 1020 Renens/Lausanne. C.C.P. n° 10 402 Lausanne Prix: 20FS M. Mme Mlle ....................................................................... Prénom.......................................................................... Résidence/Escalier/Bâtiment..................................................... Numéro/Rue/Avenue/Boulevard ou Lieu-dit ................................ Commune .................................................................... Code postal ................................................................ Bureau distributeur ou pays ................'............................... Je joins à ma souscription un chèque bancaire Q un chèque postal Q un mandat international Q pour un abonnement d’un an (6 numéros) à S.d.t. Espérance sans illusions L’espoirfait vivre, dit-on, et l’on a raison. Car vivre sans espoir, ce n’est plus vivre. Qui ne soupire après la paix, après la disparition de l’angoisse, de la haine, de la misère, de la maladie ? Mais qui n’a jamais été déçu, trompé par de faux espoirs ? Nous avons tous, un jour ou l’autre, constaté que nombre de nos espérances n’étaient qu’illusions. Winfried NOACK, docteur en philosophie, professeur en R.F.A., écoute les jeunes et partage leurs soucis. Face à la morosité générale, il affirme qu’il y a de solides raisons d’espérer. Un volume 12,5 X 19,5, 208 pages, couverture quadrichromie. Adressez vos commandes à nos agences mentionnées en page 2. EDITIONS SDT