i = —= I i It] | A I | Al Les noms de Jésus 24. — (Combien Jésus avail-il de noms ? Pourquoi? L’importance du nom, chez les Anciens, chez les Sémites en par- ticulier, est trés grande. Une chose n'a d’existence réelle que si elle a un nom. D’autre part, méme sans exister, un objet peut faire partie de la vie, pourvu qu’il ait un nom. Le nom avait toujours une rela- tion avec celui qui le portait, et dans une certaine mesure, il dé- finissait un caractére. Esai etait roux : c’est ce que signifiait son nom. Celui de son frére Jacob veut dire trompeur : son caractere est bien celui d’'un trompeur. De nos jours, le nom n’a plus la meme valeur. Mais on retrouve cette notion dans le surnom, tou- jours donné en fonction d’une qua- lité ou d’un défaut constateé. [1 n’est pas étonnant, dans ces conditions, que Jésus ait plusieurs noms. L’Ecriture en mentionne 256. Jésus étant la perfection mé- me, on n’a pas lieu de s’étonner qu’il ait de si nombreux noms. Le prophéete Esaie, longtemps avant la naissance du Sauveaur, avait écrit : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, ct la domination reposera sur son ¢paule ; on Pappellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Pere ¢ternel, Prince de la paix Ll.» Mat- thieu reprend : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle en- fantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous 2...» Ces noms caractérisent Jésus, I’homme le désigne d’une maniére plutot que d’une autre suivant ses besoins. Des foules I’ont appelé Admirable, pris par sa majesté triomphante. Torturés par la guerre, combien Pont appelé Prince de la paix ? N’a-t-il pas été le Dieu puissant de ceux qui cher- NOVEMBRE 1947 chaient en lui un refuge ? Dans la souffrance, combien ont invoqué Emmanuel, Dieu avec nous ? Pau- vres créatures passagéres, n’appe- lons-nous pas de nos veeux le Pére éternel ? Toujours, et en tou- tes circonstances, Jésus est resté celui qui répond a tous les be- soins. Puisse-t-il avoir répondu aux notres, et puisse 'un de ses noms avoir été un enrichissement pour notre vie! Le sacrifice 25. — Dieu a ordonné de ne pas tuer. Comment a-1-il pu demander a Abraham d off rir son fils en holo- causte ? Le sixiéme commandement du Décalogue, un des plus brefs, est ainsi rédigé: «Tu ne lueras point 1.» Tmpossible de s’y mé- prendre : le meurtre, sous {toutes ses formes, est condamné. Le peu- ple d’Israél le savait. Mais les sacrifices humains étaient en usage chez les peuples environnants, Phéniciens, Moabi- tes, Ammonites. Ils faisaient pas- ser leurs enfants par le feu. Les Israélites, lorsqu’ils se laissérent aller a DPidolatrie, les imitérent aussi sur ce point 2, Abraham avait déja fait plu- sieurs sacrifices : il avait quitté sa patrie, sa famille, s’était séparé de son neveu Lot, avait chassé, sur ’ordre de Dieu, son fils Ismadél. Isaac seul restait. Il lui était parti- culiecrement cher. C’est lui pour- tant que Dieu demande de sacrifier. II ne doit pas consentir a s’en sé- parer, aprés une maladie ou un accident. Lui-méme, il doit 1’'im- moler : le sacrifice ne doit pas ¢tre forcé, mais consenti entiére- ment. Dieu avait dit au patriarche : « Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction 3.» Humainement, Isaac seul pouvait accomplir la promesse divine. Fallait-il le sa- crifier ? Comment Dieu pourrait-il réaliser ce qu’il avait dit ? Abra- ham, confiant en son Dieu, obéit, et s’appréte au sacrifice d’Isaac. Mais Dieu ne voulait en réalité que le sacrifice intérieur. Cependant, pour que celui-ci flit sérieusement offert, il fallait qu’Abraham fut prét a offrir méme le sacrifice ex- férieur. ~ Ainsi, il montrait la profondcur de sa foi. Sacrifier Isaac, c’était montrer qu’il laissait Dieu libre du choix des moyens pour faire de lui une grande nation. D’autre part, Dieu avait en vue Pinstruction ultérieure de son peu- ple. Pour qu’lsraél comprenne bien que le don réclamé par Dieu était non Jl'immolation extérieure, mais loffrande de la reconnaissance, et la consécration spirituelle, il fallait une scene vivante comme celle qui aura lieu a Poccasion du sacrifice d’Isaac. R. M. 1 Livre du prophete Esaie 9: 5 2 Evangile selon saint Matthieu 1 : 23 1 Livre de I’Exode 20 : 13 Voir deuxiéme livre des Rois 16 : 3 ; 17 : 17; 21 : 6 Il reviendra... (Suite de la page 7) La véritable attitude est celle du chrétien qui attend ce retour avec calme, confiance, vigilance, en étudiant ce que le Christ lui- méme a appelé «signes des temps ». Si Dieu ne nous a pas révélé le jour et I’heure, il nous a fait clai- rement connaitre I'époque du re- tour en gloire de son Fils. Les prophétes, Jésus lui-méme, les apotres s’étendent longuement sur ce sujet. Et si Dieu donne ainsi des signes de l’avénement du Sauveur, c’est pour que leur etude nous permette de le pressen- tir et de nous y préparer. Car « heureux, dit le Christ a ses dis- ciples, ces serviteurs que le Mai- tre, a son arrivée trouvera veil- lant » . Souvenons-nous que «le Sei- gneur, I’Eternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret a ses ser- viteurs les propheétes 4. » Et s’il ne nous est pas possible de fixer une date, nous pouvons du moins sa- voir si son retour est proche ou non. Nous ne sommes pas laissés dans l’ignorance a ce sujet. Nous verrons, comment I’Eternel a pré- dit par toute une série de signes — véritables « signes des temps » qui jalonnent toute la route des siecles — I’époque de cette venue. Les desseins de Dieu ne con- naissent ni hate ni retard, et lors- que « les temps seront accomplis » Dieu enverra celui qu’il a promis pour le Salut du monde. JEAN ZURCHER. 1 gDitre de saint Paul aux Hébreux 2 Evangile selon saint Matthieu 24 :14 Evangile selon saint Matthieu : 24 : 36 Livre du prophéte Amos 3: 7 C3 > Notre couverture est un cliché Yvon : La Sarthe a Saint-Léonard- des-Bois (Sarthe), 15